La part des énergies renouvelables dans la production de l'électricité ne dépasse pas les 3% actuellement. On prévoit de passer à 12% à l'horizon 2020 et à 30% en 2030. Le coup d'envoi des travaux de construction d'une centrale phothovoltaïque à Tozeur a été donné hier par le ministère de tutelle et les autorités régionales. Le nouvel ouvrage, dont la durée de construction est estimée à 12 mois, est doté d'une puissance totale de 10 mégawatts et une production estimée à 18,7 Gwh par an. Le lancement de cette centrale répond à un besoin croissant en énergie et aussi à un souci de diversification des sources énergétiques et de lutte contre le changement climatique. Le démarrage des travaux a eu lieu en présence de Mme Héla Cheikhrouhou, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Moncef Harrabi, P.-d.g. de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), et Salah Mtiraoui, gouverneur de Tozeur. Etaient également présents les partenaires du projet : Stefano Neri, président du conseil d'administration de «Ternienergia SPA», Silk Stadmann de la banque de développement allemande "KFW", ainsi que Silvia Chiave de l'ambassade d'Italie et Annette Kaiser de l'ambassade d'Allemagne. Le contrat de réalisation du projet de la centrale photovoltaïque de Tozeur a été signé le 23 mars 2017 entre la Steg et le constructeur italien «Ternienergia SPA» à l'issue d'un appel d'offres international. Ce contrat stipule la construction d'une centrale solaire photovoltaïque d'une puissance de 10 MW et d'une production annuelle estimée à 18.7 Gwh. Diversification des sources d'énergie Selon la Steg, le coût global de cette centrale s'élève à 27 millions de dinars tunisiens —à la date d'ouverture des offres—. Le projet est cofinancé respectivement par la KFW à raison de 11.5 millions d'euros et la Facilité d'Investissement du Voisinage (FIV) relevant de l'Union européenne qui a accordé à la Steg un don de 1,5 million d'euros. A noter que la réalisation de cette centrale s'inscrit dans le cadre du Plan solaire tunisien, visant à diversifier les sources de production d'électricité à travers la promotion des énergies renouvelables. Le Plan solaire tunisien a pour objectif principal le lancement de programmes concrets de rationalisation de la consommation énergétique du pays et le développement de l'utilisation des capacités nationales des sources d'énergies renouvelables. Selon la Steg, la région du Sud présente particulièrement un haut potentiel de développement de l'énergie photovoltaïque, vu son fort taux d'ensoleillement. Le gouvernorat de Tozeur enregistre un DNI (Direct Normal Irradiation) évalué à 2006 kWh/m2 par an. Ainsi, le projet de la nouvelle centrale serait une expérience très intéressante en termes de retombées techniques et socioéconomiques. Retombées La Steg indique que ce projet permettra la maîtrise des technologies des centrales photovoltaïques et le développement des ressources humaines en termes d'expertise, d'exploitation, de maintenance et de transfert de savoir-faire. Il s'agit également d'appuyer la recherche et le développement dans le domaine photovoltaïque et de sauvegarder l'environnement en minimisant les émissions des gaz à effet de serre. Ajoutons à cela, la création d'emplois permanents et occasionnels durant la phase de construction et la création d'un nouveau tissu industriel relatif à la technologie photovoltaïque dans la région. Cette centrale PV constitue un pas en avant vers le renforcement de la production électrique à partir des énergies renouvelables, dont la part reste encore très faible, soit 3% contre 97% pour le gaz naturel. Une proportion que le ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelabales prévoit d'augmenter pour atteindre 12% durant la période 2016-2020 et 30% d'ici l'année 2030. La maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables constituent un des principaux axes du projet d'orientation stratégique du ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables à l'horizon 2030. Cette stratégie prévoit, ainsi, une réduction de l'intensité énergétique de 3% par an durant la période 2016-2030 et une réduction de la demande de l'énergie primaire de 34% en 2030.