C'est une initiative entreprise pour développer un projet émanant du contexte de l'île de Djerba. Le projet a pour but d'impliquer la société civile, les initiatives locales et diverses organisations et de rapprocher l'art des citoyens. L'idée directrice de See Djerba est de réfléchir sur le rôle de l'art contemporain dans le développement socioculturel et démocratique à travers une série de conférences, de workshops et d'expériences. Ce processus mènera à une grande exposition d'arts et de lumière à Houmt Souk. Il s'agit de la première étape du projet qui évoluera probablement vers une plus grande manifestation, planifiée pour mars 2019. See Djerba est la deuxième grande initiative de Aymen Gharbi et Bettina Pelz après le « light art project » Interférence 2016. Avec une communauté locale de 200 bénévoles, ils ont réalisé un projet international d'art dans la Médina de Tunis qui a attiré plus de 12 000 visiteurs en l'espace de 4 jours. Certains bénévoles installés à Djerba ont demandé au Collectif Interférence de venir à leur île afin de développer un projet qui relie la culture démocratique et l'engagement civil, le développement urbain et le partage du patrimoine, l'art contemporain et les processus participatifs. La résidence See Djerba, qui a débuté le 21 juillet et se poursuivra jusqu'au 4 août, est un atelier international pour discuter et développer un concept novateur. En même temps, ce sera un environnement d'apprentissage sur la production d'art contemporain, le développement et la gestion de projets. Dans un premier temps, cette initiative tente d'aborder la question «pourquoi l'art est-il important ?» et en quoi consiste le rôle des arts dans le développement de la société et de la démocratie. «Avant tout, notre projet consiste à créer un noyau central humain pour intégrer la notion d'autoproductivité. Cette dernière est basée sur la formation, d'une manière durable, d'équipes locales dont l'objectif principal est d'apporter de la valeur ajoutée au développement socioculturel et environnemental de leurs régions/villes. Valoriser les spécificités culturelles, la promotion et l'encouragement des activités créatives nationales et internationales et l'ouverture sur toutes sortes d'échanges bénéfiques font partie des priorités de ce projet. Leur réalisation se base sur « un processus » de réflexion collective et de partage d'idées, d'abord. Puis, l'apprentissage à convertir et réaliser ces idées en planning concret tenant compte de la synthèse et l'utilisation des ressources disponibles», expliquent les organisateurs. D'ailleurs, Djerba a été choisie comme la première ville pour le lancement de ce projet. Cela à travers l'organisation d'un évènement artistique international par un étroit partenariat entre le collectif Interférence (Tunis) et le collectif Ijou Gdena (Djerba). Les directeurs artistiques de See Djerba : Aymen Gharbi et Bettina Pelz vont initier et diriger un processus expérimental afin de stimuler la productivité collective avec le soutien des bénévoles du collectif Interference. Ils sont liés au Collectif Ijou Gdena (à Djerba) qui a été impliqué dans le développement de l'idée et les préparatifs. Des experts en culture démocratique, processus socioculturels, promotion du patrimoine, marketing urbain et tourisme; locaux, nationaux et internationaux contribuent au coaching. Parmi eux on peut citer Andrea Moeller ( Pays-Bas), Kalus Wilheim (Allemagne), Mehdi Baccouche (Tunis) et Leïla Ben Gacem (Tunis). Une sélection d'artistes nationaux et internationaux est à Djerba pour découvrir sa culture, son architecture, son patrimoine et la communauté qui y réside. Ils développent des concepts spécifiques aux sites et aux contextes pour leurs œuvres d'art. Une série de workshops a lieu à Houmt Souk et plus précisément à la maison de la culture Farid Ghazi. L'exposition des résultats et des œuvres réalisées durant les studios d'artistes et les ateliers aura lieu les 29 et 30 juillet de 19h à minuit, ouverte au grand public gratuitement et qui sera appelé à donner son avis et ses impressions. Leur compte-rendu sera la ligne directrice pour la deuxième partie du workshop entre les 1er et 4 août.