Le show commencera un peu plus tôt que prévu, car le festival international de musique symphonique d'El Jem offre une carte blanche à la plasticienne Faten Rouissi et à son aboyeur. Expérience inédite en vue. Depuis sa première apparition à El Jem en 1998, l'Orchestre du bal de l‘opéra de Vienne s'est présenté au festival à plusieurs reprises. Pendant ces longues années, une affection réciproque s'est développée entre l'orchestre et le public tunisien. Par conséquent, c'est un souhait naturel de l'ensemble de non seulement continuer la tradition de ces tournées, mais de donner, aussi, un signe de solidarité particulière avec la Tunisie, ceci dans le cadre général du festival d'El Jem. Ce soir, l'Orchestre du bal de l‘opéra de Vienne présentera un concert exceptionnel intitulé « Bouquet musical de Vienne » sous la direction de Uwe Theimer et avec la participation des solistes, la soprano Brigitta Simon et le baryton Till von Orlowsky. Le programme du concert d'aujourd'hui 5 août 2017 offre plus de 20 morceaux de « musique viennoise » de la période allant de 1840 jusqu'à 2017, œuvres de 14 compositeurs, la plupart issus de la région de l'ancienne monarchie austro-hongroise. La soirée s'ouvre par la valse « La Belle Narenta verte » de Karl Komzak. Un autre compositeur d'origine tchèque Julius Fučik duquel notre programme présente la «Marche Sarajevo » reflétant le fait que lui aussi était chef d'orchestre d'un régiment en Bosnie. Comme toujours, l'orchestre présentera plusieurs compositions de Johann Strauss fils, maître de la valse viennoise. Pour la première fois, sa valse « Conte de l'Orient » sera jouée à El Jem dédiée au Sultan de l'Empire ottoman Abdul Hamid Khan. D'ailleurs, l'orchestre restera fidèle à la tradition et jouera la valse « Le beau Danube bleu » après le programme officiel du concert. Strauss composa aussi de belles polkas, comme «Tonnerre et éclair » qui seront présentées dans la première moitié du concert. En tant qu'excursion dans le monde de la musique française, l'orchestre présentera l'air «Je veux vivre» de l‘opéra « Roméo et Juliette », l'apogée de l'œuvre du célèbre compositeur Charles Gounod. La 2e partie du concert commencera avec l'œuvre la plus jeune du programme — la marche « C.A.F.E. » composée pour le bal des cafetiers de Vienne en 2017 par Uwe Theimer, professeur à l'Université de musique de Vienne et chef de l'orchestre du bal de l'opéra. Pour la troisième fois, un morceau du compositeur autrichien Nico Dostal sera présenté au Festival d'El Jem : l'air pour soprano «Devant la porte », chanson viennoise pour soprano d'«Edition spéciale», une de ses 24 opérettes. Mais avant de passer à la musique, l'artiste plasticienne Faten Rouissi sera sur les lieux pour présenter, et ce, pour la première fois de l'histoire du festival, une exposition-performance, installation et mapping autour de son personnage, l'aboyeur. C'est la première fois que le festival de musique symphonique d'El Jem ouvre ses portes aux arts contemporains. Et c'est à partir de 20h00 que les personnages de Faten Rouissi seront à l'accueil du public. Habillés de blanc, portant une muselière, ils guideront les spectateurs à travers une exposition à ciel ouvert où des œuvres de dimensions diverses raconteront ce personnage fictif créé par l'artiste. Un mapping retracera la genèse de cette œuvre et habillera la façade du colisée d'El Jem. Le clou de cette performance sera un aboyeur géant, placé en fin de parcours qui marquera le passage entre ce monde imaginé par Faten Rouissi et son regard critique et acerbe sur les phénomènes société et le monde magique de la musique classique. Une soirée hors norme s'annonce.