Avant-hier, mercredi 6 octobre, a eu lieu la conférence de presse la plus insolite. Le concept « Dream city » était visible d'emblée avec cette première rencontre avec les journalistes. Le rendez-vous était pourtant habituel — devant l'Ontt — et nous nous sommes laissés guider…! A la station de métro du 10 décembre… en descendant du bus, une installation en plastique nous attendait — des moulages de linge suspendus sur une corde. Il fallait suivre ce fil d'Ariane pour arriver sur le quai. Un happening nous a accueillis, une petite performance d'acteur attirait l'attention des journalistes, mais aussi des voyageurs. Le métro arrive : on nous annonce que c'est le lieu de la conférence de presse. «Nous avons toujours rêvé notre ville en harmonie avec son passé et sa modernité ; nous avons toujours eu envie de redonner vie à ces parcours quotidiens dans lesquels les «voyageurs-passants» ne s'arrêtent plus. Nous avons longtemps rêvé notre ville ensemencée de graines d'initiatives locales visant à rassembler les habitants à travers l'action culturelle et son approche sociale. Nous avons rêvé notre ville la plus enclavée, au cœur d'une initiative où la culture à l'honneur, honore et se défend par le «bas». Nous avons toujours rêvé de faire voyager l'Art et d'aller à la rencontre de ceux qui font la ville. Nous avons rêvé que la culture soit présente dans chaque coin de rue pour permettre au quotidien d'être l'espace-temps et l'espace de jubilation de celui qui ne peut aller vers elle.» C'est avec ce beau discours que Salma et Sofiène Ouissi, initiateurs de ce projet ambitieux, à la limite de l'utopique, nous ont accueillis sur ce convoi. Mais le voyage ne s'arrête pas de si tôt. Tout en échangeant des infos sur cette deuxième édition de «Dream city», le métro déambulait à travers la ville, s'arrêtant dans chaque station pour recueillir un slameur, un circasien, une comédienne (Fatma Ben Saïdène) pour un avant goût de ce que veut et va être «Dream City» durant les quatre jours prévus, à savoir du 13 au 16 octobre. Avec cette conférence de presse, Salma et Sofiène, artistes et chorégraphes de leur état, qu'on savait volontaires, généreux et engagés, ont voulu impliquer la presse nationale dans ce concept inédit et mette l'accent sur la philosophie de cet événement. Une petite explication… C'est quoi en fait «dream city» ? C'est un concept, créé par Sofiane & Selma Ouissi en novembre 2007 comme une œuvre d'art dans son ensemble, qui répondait à une urgence, celle de s'inscrire dans un paysage culturel et d'activer un acte de défi et d'auto-expression autour d'œuvres contemporaines. C'est avec un collectif d'artistes, de spécialistes de la ville et de théoriciens qui se sont réunis bénévolement pour construire un projet autour du lien ville/art/espace qu'il a pris forme. Des œuvres émergent de ces réflexions croisées sur la ville et sont le fruit d'un réel travail et dialogue collectif. En investissant des lieux insolites de la Médina, les artistes ne se contentent pas d'agrémenter un parcours, mais interpellent le passant et l'accompagnent sur son trajet. Ils instaurent un véritable dialogue entre la ville et la création contemporaine. Avec eux, le trajet devient voyage et la ville poétisée. «Dream City» est un temps/un espace pour inventer, innover, explorer, un espace de frottements, de contaminations et d'émergences, un projet vivant qui n'impose pas un moule unique et immuable de la création, des représentations et de la consommation des spectacles, mais qui en propose un renouvellement. C'est un événement qui propose de remanier les clivages disciplinaires entre arts vivants, plastiques et visuels, audiovisuels, et réalise, au-delà des interventions des artistes dans l'espace public, l'ambitieux projet d'un travail collectif sur le terrain. Pérennité de la ville, représentation artistique L'ambition de ce projet n'est pas de commémorer mais de s'inscrire dans le futur et, d'une certaine manière, d'inscrire la pérennité de la ville dans une représentation artistique. Et la liste de ces artistes est longue : des artistes tunisiens de tous horizons et aussi des étrangers, français, allemands, américains et d'autres encore. Donc, du 13 au 16 octobre 2010 se tiendra la seconde édition de Dream City, proposition artistique pluridisciplinaire qui fait l'éloge du transitoire, de l'expérimental, du processus, du collectif, de la transversalité, du décloisonnement des pratiques, des croisements des regards, des artistes, du citoyen. Il fait l'éloge de l'individu dans/par un collectif, d'une histoire dans l'Histoire, du singulier dans l'Humanité. On nous propose 40 œuvres, dont 24 créations, avec des artistes nationaux et internationaux. Toujours avec la même règle du jeu, le rêve et la ville, cheminement artistique et cheminement à pied, l'urbain et la poésie, interdisciplinarité, convivialité et simultanéité. Beaucoup des créations présentées s'interrogent sur leur territoire; certaines poétisent les chantiers; d'autres dévoilent des monstres de notre histoire collective ou des secrets plus intimes ; beaucoup parlent de réappropriation et de réconciliation, principe fondateur de la singularité de Dream City pour Béatrice Dunoyer. La plupart entremêlent les usages des espaces avec les pratiques artistiques pour révéler l'esprit des lieux. Tous s'interrogent sur un territoire et une mémoire collective. Entre installations, photographie, vidéo, théâtre, peinture, danse, musique, cirque, graffiti, littérature, architecture, urbanisme, design : les parcours Dream city s'offrent au public avec des prix très abordables 5d et 3d avec de la gratuité pour les élèves des écoles primaires. Dream city, c'est l'art dans tout ses états, choisissez vos parcours et suivez le guide.