Par Kamel GHATTAS La capacité d'accueil du Stade de Sousse sera portée à 40.000 places. Il était temps que l'on prenne une décision pareille, car toutes les équipes africaines qui étaient venues rencontrer le club sahélien, régulièrement présent en compétitions continentales, ont été surprises par l'infrastructure qui abrite un des plus grands clubs du pays. «C'est mignon, mais ce n'est pas à la hauteur de la réputation de ce club», nous avait confié un de ces jours un des techniciens veillant sur une des équipes africaines venue pour rencontrer l'Etoile. Et il avait raison. L'Etoile n'et plus cette équipe qui cherche sa voie parmi les grands du pays. C'est une grande équipe omnisports qui s'impose depuis bien longtemps, aussi bien en football que dans les autres disciplines dans lesquelles elle est engagée. C'est aussi la plaque tournante du Centre du pays avec un palmarès magnétique qui attire les meilleurs éléments de la zone et... maintenant du Continent. La voir évoluer devant à peine vingt mille spectateurs est parfaitement dérisoire et, tout en la pénalisant, ne sied nullement à une formation qui dispute régulièrement les premiers rôles. C'est sans doute une question de moyens et de priorités, mais le fait d'avoir tardé à prendre cette décision salutaire, revient pour notre part à l'absence de prévisions dans notre conception des choses. En effet, depuis des années déjà, l'Etoile est un acteur actif et performant des compétitions continentales ou régionales et la doter d'une infrastructure adéquate était une urgence. Tout en remarquant que le complexe dans lequel elle évolue, est un des plus coquets et des plus fonctionnels du pays. Mais partant du principe que c'est le football qui représente la locomotive de la section, il était impérieux d'axer l'action vers cet aboutissement salutaire. Il est en effet nécessaire que toutes les équipes qui jouent les premiers rôles soient dotées de ce genre d'installations. C'est un acquis pour les clubs qui sont censés être capables de vivre par leurs propres rentrées. Nous n'en sommes pas là, mais on y arrivera un jour, et un stade de quarante mille places, c'est déjà une recette rondelette, qui aidera le club à supporter les énormes dépenses que représente la gestion d'un club professionnel. Bien entendu, il faudrait que la logistique suive et qu'à l'inauguration de ce stade de quarante mille places, il y ait des portes d'entrée modernes avec une billetterie magnétique, empêchant toute resquille, car on n'aime pas son club en resquillant et en se débrouillant des billets de faveur, des caméras de surveillance, des vomitoires larges, intelligemment espacés et donnant sur une voie de libre circulation, des locaux de détente pour les spectateurs pour qu'une rencontre de football ne se convertisse pas en course de combattants, des blocs sanitaires bien équipés et surveillés pour éviter les casses et les actes de vandalisme gratuits, bref tout ce qui fait un stade moderne et fonctionnel. A la veille de la construction du stade 5 Juillet à Alger, nos frères algériens avaient chargé une commission de rendre visite aux gérants du stade olympique d'El Menzah. Ils leur avaient demandé : «qu'est-ce qui n'a pas marché et quels ont été les problèmes pour votre stade ?» C'est dire que l'expérience dans la gestion de ces grands espaces de loisirs et de compétitions n'est pas de tout repos et que consulter, sans complexes, ceux qui ont ce savoir-faire est nécessaire, et sans aucune contestation possible primordial. Reste qu'un stade de cette envergure, pour être «olympique», doit être doté d'une piste d'athlétisme compétitive tous temps, car un pays n'investit pas au rabais. Avec une piste d'athlétisme, qui offre de très grands services à tous les utilisateurs d'un stade, il devient possible de faire souffler le gazon et autorise l'expansion et la promotion d'une autre discipline sportive et non des moindres, l'athlétisme. Le Centre du pays a toujours donné des athlètes de valeur et la jeunesse de cette vaste région ne devrait pas en être privée. Quant à la piscine, sera-t-elle couverte ? Une piscine «olympique» dans cette région est une véritable bénédiction pour la natation. Sousse retrouvera ses nageurs qui s'étaient éclipsés depuis des décades avec la disparition du défunt bassin de la Maison des jeunes, alors qu'elle possédait d'excellent nageurs et polistes. Il faut que cette piscine soit couverte, car on ne peut se permettre d'investir des milliards pour ne l'utiliser que pour quelques mois de l'année, ou être obligé de la chauffer en hiver ce qui reviendra trop cher pour un pays qui regarde à ses frais de fonctionnement. On peut concevoir qu'une piscine de 50 mètres soit à une première étape découverte, mais ceux qui ont eu la lumineuse idée de l'implanter doivent exiger, dans le cadre de cette première étape, la mise en place des fondations pour la couverture plus ou moins facilement, en une seconde étape à l'effet d'éviter d'alourdir l'ardoise et de motiver ceux qui auront à prendre le relais. Vivement un stade et une piscine «olympiques» à Sousse, dans l'attente du complexe sportif de Sfax et pourquoi pas dans tous les chefs-lieux du pays ?