«Les programmes de prévention doivent aider les organisations sportives à adopter le message et donc protéger les sportifs qui sont de plus en plus approchés par les milieux "tendancieux" pour manipuler les rencontres sportives». «Au-delà de la batterie de lois permettant de combattre ce fléau, en somme il faut s'activer à poursuivre pénalement, en cas de corruption, les dirigeants, les joueurs, les instances et les clubs coupables de malversations. Ces personnes physiques ou morales doivent être exposées en ce sens. Bref, de simples soupçons de corruption doivent suffire pour entamer des poursuites judiciaires après enquête. Il ne faut pas se leurrer, la corruption dans le sport est un délit. Des signaux clairs doivent émaner non seulement de la part des tenants du sport, mais aussi du législateur et des autorités, qui avouons-le, combattent énergiquement cette gangrène avec des résultats déjà encourageants. Globalement, la Tunisie a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Il est donc naturel que cela englobe aussi le sport et ses composantes. Prendre ses responsabilités, oser, ne pas tergiverser. De l'audace et du courage sont exigés dans ce cas d'espèce. De point de vue réglementaire, les dispositions adoptées placeront les organisations sportives, les clubs et les sportifs sous la coupe d'une législation qui permettra de poursuivre d'office toute corruption, quels que soient sa nature et son champ d'action. Concrètement, tout mouvement suspect sera suivi avec attention. Tolérance zéro avec les malfaiteurs. Celui qui sort des rangs devra rendre des comptes! Il y va de l'intégrité du sport et on ne peut se permettre d'être laxiste à ce sujet. Notre image de pays qui combat la corruption en dépend. En clair, les mesures prises viseront davantage de transparence». «La Tunisie s'est montrée réactive» Devant la multiplication des affaires de corruption dans le sport à l'échelle mondiale, le seul remède à terme est de prendre le taureau par les cornes. Car oui, un sport propre est bien possible. Un sport miné par la fraude et la corruption n'est pas une fatalité. Il ne faut pas se méprendre aussi. Malgré la succession des scandales à l'échelle planétaire, il ne faut pas généraliser ces actes «criminels». Aujourd'hui, l'on note que les organisations sportives s'activent à faire le ménage, à mettre en place des réformes et des nouvelles procédures de fonctionnement pour qu'à l'avenir ces scandales ne se reproduisent plus et que le public croit en l'intégrité des compétitions et des dirigeants qui les organisent. A cet effet, la prévention est le maître mot. Il faut prévenir les risques «d'infiltration» à ce sujet. Il est ainsi judicieux de rappeler que notre pays s'est montré réactif en prenant les devants, montrant l'exemple comme on dit. Ce n'est pas un hasard si l'Union internationale pour la lutte contre la corruption sportive a accepté les dossiers de candidature de la Tunisie pour l'organisation d'une conférence africaine sur la Gouvernance et la lutte contre la corruption sportive. Il ne faut pas aussi oublier l'initiative louable d'avoir organisé une Conférence nationale sur la lutte contre la corruption sportive à la mi-septembre courant sous l'égide de l'Inlucc et de l'Union internationale pour la lutte contre la corruption sportive, et ce, en présence de plusieurs experts internationaux. Un environnement sportif dans lequel prévaut l'Etat de droit De point de vue global, nous avons par le passé ratifié et incorporé la Convention des Nations unies contre la corruption. Car à termes, les pays qui s'attaquent avec succès à la corruption voient leur légitimité considérablement renforcée aux yeux de leur population, ce qui instaure stabilité et confiance. En clair, l'éradication de la corruption permet à un pays de se développer socialement, économiquement et bien entendu sportivement. Oui, le sport n'échappe pas à la règle. Une justice sportive égale et équitable pour tous est cruciale pour la stabilité et la croissance du sport. Il faut aussi communiquer et brasser large à ce sujet. Apprendre aux jeunes ce qu'est un comportement éthique, ce qu'est la corruption et comment la combattre. Elever les futures générations de citoyens dans l'idée que les pays doivent être exempts de corruption est un des moyens les plus efficaces de leur garantir un avenir meilleur. Bref, pour les pays émergents dont l'action étatique à ce sujet en est encore à ses premiers balbutiements, il faut s'activer à créer un environnement dans lequel prévaut l'Etat de droit tout simplement. Pour finir, je dirais qu'il faut adapter au mieux les programme de préventions vis-à-vis des différents sportifs, en fonction de leur discipline et de leur environnement. A terme, ces programmes doivent aider les organisations sportives à adopter le message et donc protéger ces sportifs qui sont de plus en plus approchés par les milieux "tendancieux", pour manipuler les rencontres sportives.