180 films pour 200.000 spectateurs, la salle Africa rouvre ses portes, il est temps de faire vos choix et de vous lancer dans le marathon des films. Plus que quelques heures pour que le marathon des films commence, plus que quelques heures pour que l'artère principale de Tunis s'habille en fête, strass et paillettes et surtout amour et passion pour le 7e art. On commence à jaser dans les couloirs, ici et là, pourquoi ceci et pourquoi cela, pourquoi les autres et pourquoi pas moi. Les critiques aussi se préparent pour apprécier et déprécier tel ou tel film, valider les choix, proposer, rectifier, mettre en perspective... les professionnels aussi seront sur leur trente et un, avec leurs films, ils en sont fiers, et pour le public la fête sera totale. On commence tout de même par quelques tensions, d'abord le film d'ouverture, signé par le réalisateur Rahid Macharawi, soulève quelques réticences : pourquoi le choix s'est porté sur un film étranger alors que cette année le cru tunisien a atteint 18 longs métrages ? Second reproche : la programmation de «L'insulte», film du controversé Zied Douairi, accusé de normalisation avec l'Etat d'Israël, un choix qui a commencé à provoquer des réactions hostiles, et enfin la nomination du producteur français Jacques Dorfmann à la tête du jury de la compétition officielle et dont on vient de découvrir qu'il est accusé de harcèlement, heureusement que très vite il fut remplacé par le cinéaste palestinien Michel Kheleifi. Enfin les JCC 2017 commencent, comme les précédentes éditions, entre détracteurs et sympathisants, mais ce qui est certain, c'est qu'il y aurait des films, plus de 180 films du monde entier projetés à l'intention de quelque 200.000 spectateurs pour cette session, annoncent les organisateurs avec des animations de rue non-stop. «Cette année, les vraies stars du festival seront les réalisateurs et les professionnels du secteur», déclare Nejib Ayed, le directeur général du Festival. Parmi les nouveautés de cette année, la réouverture de la salle Africa, le retour à la compétition des films documentaires et le retour de l'ouverture officielle au Colisée. Le directeur général des JCC envisage la décentralisation du festival comme ce fut le cas des dernières éditions, mais il a déclaré qu'elle sera, cette fois, plus étudiée, puisqu'il y aura la création de nouveaux festivals à l'occasion, à Menzel Bourguiba, Kairouan, Monastir et Djerba. Les films, il y en aura pour tous et pour tous les goûts et surtout de très bons, nous citons «The square» de Ruben Östlund, Palme d'or de Cannes 2017, «120 battements par minute» de Robin Campillo, Grand-prix du jury du Festival de Cannes 2017. A ne pas manquer aussi la section consacrée au cinéma latino et celle ouverte sur le cinéma asiatique, et les deux séances spéciales « El Jaida», de Salma Baccar et «La rumeur de l'eau», de Taieb Louhichi. La compétition s'annonce rude avec une sélection qui a réuni «La belle et la meute» de Kaouther Ben Hnia, «Mustapha Z» de Nidhal Chatta, «Vent du Nord» de Walid Mattar, «Headbang Lullaby», «En attendant les hirondelles» de Karim Moussaoui, «Les arts miraculeux» de J.Pierre Bekolo, «Volubilis» de Faouzi Ben Saidi, «L'insulte» de Zied Douairi et d'autres encore. A partir de ce soir, Tunis et ses alentours vont respirer cinéma, la capitale vivra d'émotions, de lumières et de rêves. Bon Festival !