«Vienne... en musique», le concert mensuel de l'Orchestre symphonique tunisien dirigé par le maestro Hafedh Makni, avec à l'affiche les solistes Souha Makni (violon) et Emira Dakhilya (chant), a été présenté à guichets fermés mardi dernier au Théâtre de la Ville de Tunis. Pour ce rendez-vous mensuel, impatiemment guetté par les férus de musique classique, un programme finement composé, autour de grands compositeurs classiques, nous a emmené jusqu'à Vienne, cette ville baroque qui s'est toujours distinguée par sa richesse culturelle et son histoire fascinante; cette ville de la musique, qui a bercé les plus grands compositeurs : Beethoven, Strauss, Haydn et Mozart qui y ont vécu et composé les plus beaux chefs-d'œuvre. Brillant programme, donc, mené hautement par l'Orchestre symphonique tunisien dirigé par le maestro Hafedh Makni, avec à l'affiche deux jeunes artistes : Souha Makni au violon et Emira Dekhilya au chant. D'entrée de jeu, on est littéralement transporté par l'une des plus belles symphonies composées par E.Strauss , le Train de plaisir, dont l'interprétation s'est distinguée par la transparence du tissu orchestral, la subtilité du jeu, le contrôle dynamique du rythme et la fluidité du propos. «Le Prélude et Allegro» de F.Kreisler trouve en la soliste Souha Makni une interprète totalement accordée au lyrisme et à l'onirisme de cette belle partition poétique. La jeune et talentueuse violoniste, évoluant en Tunisie et en France, a su nous enivrer dès le premier mouvement mené avec une grande subtilité jusqu'aux derniers airs. Elle a su transmettre toute la pureté des lignes mélodiques. Tout au long de l'œuvre, soutenue par la fluidité d'un orchestre rigoureux et raffiné, son jeu était précis et équilibré. Concentrée et narrative, elle nous a offert une interprétation juste et d'une infinie douceur. Ensuite et après de magnifiques relectures des plus grands chefs-d'œuvre composés par les grandes figures de la musique classique autrichienne : «Les Danses hongroises n°2 et 6» de J. Brahms, «Sérénade» de F. Shubert, «Symphonie n°25 (1er mvt)», de W.A.Mozart, place au «Bel canto» avec la mezzo-soprano Emira Dakhilya. Cette jeune virtuose de l'opéra suscitait l'admiration du public à chaque prestation avec l'Ost qu'elle joignait, depuis près de deux ans. Elle a entamé sa carrière au théâtre étatique musical de Saint-Pétersburg, a également participé à plusieurs festivals en Russie, Slovaquie et en République tchèque et a chanté avec des orchestres dirigés par Pavel Belnikov, Anatoly Rybalko, Jan Moriz Onken et Stanislav Gorkovenko. Toujours aussi exceptionnelle par sa présence sur scène, son chant ample et fluide, et sa voix belle et suave, Emira Dakhilya a su mettre en valeur ses qualités vocales et l'étendue du répertoire classique viennois, notamment dans l'interprétation des magnifiques airs d'opéra, à savoir : «Voi che sapete», suivi de « Non so piu' » de l'Opéra «Les noces de Figaro» de W.A.Mozart. L'orchestre a enchaîné, ensuite, avec une série de compositions haut en couleur, belles et lumineuses, telles que «La Symphonie des adieux» de J.Haydn, «Danse slave n°10» de A.Dvorak, «Les voix du printemps» de J.Strauss, «Mine Lippen» de F. Lehar et l'Ouverture Egmont de L.van Beethoven qui débouchait sur un magnifique coup final, qui supposait annoncer les prochains concerts de l'orchestre : le dimanche 19 novembre à 11h30, un concert pour jeune public, et à 17h30 , un concert de musiques de films. Des rendez-vous incontournables pour les grands et les petits !