Au lendemain de la clôture des jcc 2017, des films tunisiens prennent leur place sur les écrans tunisiens, La belle et la meute, de Kaouther Ben Hnia et El Jaïda, de Salma Baccar affichent, au moins, un complet par jour... même le documentaire trouve un public amateur du genre et le long métrage de Heïfel Ben Youssef «Weldek Rajel» est projeté dans les salles de la capitale. Weldek Rajel, un film documentaire de Heïfel Ben Youssef, est produit par Iris Production, en collaboration avec Debo et le soutien de l'ambassade suisse. Il nous fait suivre la condition de ces milliers de Tunisiens sans papiers qui vivent en France, en Suisse et dans plusieurs pays de l'Union Schengen. Venus des quatre coins de la Tunisie, ils débarquent sur le continent européen chargés d'espoir et d'illusions, à la recherche d'un travail et d'un meilleur niveau de vie, non seulement pour eux, mais aussi pour les membres de leurs familles. Echapper à la misère de leurs pays pour un meilleur avenir en Europe, avoir du travail, de l'argent... c'est le rêve de milliers de clandestins. Mais sur place, la réalité est tout autre... Le film suit 7 jeunes clandestins et parmi eux, le personnage-clé et fil conducteur du documentaire, Arbi, un jeune clandestin de 23 ans, parti en tant que touriste à l'âge de 15 ans et qui a décidé, une fois sur place, de ne plus revenir en Tunisie. Ils nous dévoileront un quotidien précaire entre misère, criminalité, racisme, stigmatisation, travail au noir et fuite permanente devant la police. Comme beaucoup d'autres, Arbi s'est vite rendu compte que son rêve de réussite ne coïncidait pas avec la dure réalité de la vie clandestine. Bien qu'ils souhaitent retourner en Tunisie, il est désormais trop tard pour faire machine arrière : immigrer en France pour finalement revenir et sans le sou ? Leurs camarades d'infortune en Tunisie qui rêvent de «brûler» ne le comprendraient pas, car la France, la Suisse ou tout autre pays incarnent ce qu'ils considèrent un Eden. Des pays associés aux rêves de gloire, de richesse et d'opulence.