Le coach du «Carrelage» croyait la victoire à sa portée, mais c'était compter sans un Skander Kasri qui a su imposer son plan de jeu et rafler la mise. A malin, malin et demi Vaincu tactiquement dans son face-à-face attendu avec Skander Kasri, battu et freiné à domicile au moment où il nourrissait un grand espoir de continuer à épouser une belle courbe ascendante et à grimper lentement mais sûrement vers le haut du tableau, Montacer Louhichi aura sans doute du mal à digérer son calvaire personnel et celui de son équipe devant l'USM. Dure leçon pour lui et pas mal d'enseignements à tirer de ce rendez-vous raté sur lequel il avait tant misé et de ce triste passage à côté de la plaque. Le premier des enseignements qui saute aux yeux, c'est le retour sur terre et l'adoption d'un profil bas et la nécessaire conviction et prise de conscience que, malgré tout le bagage théorique qu'on lui reconnaît et dont il se vante, il n'est qu'au début d'une carrière d'entraîneur et qu'au niveau de l'approche et de la gestion des matches avec des adversaires de gros calibre, il a encore du pain sur la planche et pas mal à apprendre. Ainsi, la partie devant les Monastiriens n'a pas été aussi lisible, simple et facile qu'il l'a pensé et même affirmé. Si ses joueurs n'ont pas été inspirés sur le terrain, c'est en premier lieu parce qu'il n'a pas été, lui, inspiré sur le blanc de touche. Le plan échafaudé par le coach adverse n'était pas pourtant un grand casse-tête chinois. Skander Kasri n'a pas emballé le match dès la première mi-temps et il était visible qu'il cachait le truc qu'il allait tenter et le coup qu'il mijotait pour la seconde période quand l'ASG, usé, essoufflé et devant l'obligation de tomber dans la précipitation pour chercher les trois points de la victoire, prendrait le risque suicidaire de faire la pression tous azimuts devant pour faire sauter le verrou des Bleus sans penser à bien assurer ses arrières et à ne pas déséquilibrer son dispositif. Voyant son plan marcher à merveille et son vis-à-vis tomber dans le piège, Skander Kasri sort alors son joker minutieusement caché à la 65e minute de jeu et fait entrer Tijani Anan. Un véritable poison inconnu jusqu'ici dans la ligne avant monastirienne auquel Montacer Louhichi et ses hommes n'ont pas même fait attention. Trois minutes après, le Béninois fait parler la poudre par une reprise fracassante et un ballon volant et insaisissable qui va se loger tout droit dans un angle impossible des buts de Ali Ayari. Mais ce n'était que la première partie de la stratégie bien mise en place. La deuxième était de profiter du désarroi d'une équipe assommée et touchée dans son amour-propre et qui allait déserter quasiment sa zone pour chercher l'égalisation à tout prix, pour lui porter le coup de grâce et tuer le match. Cette fois, c'est le petit et vif Rafik Kabbou qui s'en charge avec tout un boulevard devant lui pour aller dribbler le dernier rempart Ali Ayari et doubler la mise à une minute de la fin. Trop tard pour Montacer Louhichi pour réagir et redresser la barre, mais juste le temps pour lui de constater l'ampleur du gâchis et les énormes dégâts.