Pour éviter des erreurs qui décident de celui qui gagne et si cela se fait vite sans couper le rythme à des matches, opter pour les images vidéo va devoir atténuer les injustices. L'erreur arbitrale est humaine et quand ça se fait de bonne foi et sans préméditation, ça fait partie des imprévus du football. Ça rentre même dans le cadre du charme du football pour certains, mais quand l'enjeu est de taille (titre, relégation...), même l'erreur d'un arbitre de bonne foi n'est pas acceptée. Le principe de l'image vidéo acceptée enfin par le Fifa au dernier mondial U19, la VAR utilisée cette saison en Série A (une année après avoir instauré la technique vidéo sur la ligne des buts), le monde du football a changé sur ce point. Avec un enjeu de plus en plus colossal, et avec les erreurs qui se commettent même au plus haut niveau et qui lèsent des équipes par rapport aux autres, le recours à la vidéo et aux images vidéo sur les actions douteuses pendant les matches devient incontournable pour ne pas dire obligatoire pour éviter des injustices. La décision de la CAF, même si un peu tardive, vient probablement reconnaître la nature humaine de l'arbitre et de ses assistants. Il n'y a pas de staff arbitral qui ne commet pas d'erreurs. Et le problème est que ces erreurs ont déjà provoqué des injustices et, maintenant, un arbitre peut compter sur la technologie au cours d'un match pour éviter de léser les deux équipes. Le Chan, ce n'est certainement pas une compétition à fort enjeu, mais le fait de commencer est déjà un premier pas. C'est mieux que de rester en décalage de ce qui se passe dans le foot de haut niveau. Notre dossier de cette semaine traite de l'expérience de la vidéo au cours des matches. Pour ou contre, mais le plus important comment l'appliquer et avec quels moyens. Décisions irréprochables... Partons d'un exemple concret, celui de la VAR en Italie. Le championnat italien a introduit également la technologie de la ligne de but, c'est-à-dire que l'arbitre italien n'a aucun souci pour valider ou pas un but, vu qu'un logiciel le fait et à la seconde et dira si la balle a franchi ou pas la dernière ligne. Pour la VAR, l'expérience a été un peu mal appliquée au début puisque c'est à l'arbitre d'apprécier s'il veut ou pas recourir à l'image pour décider d'un but ou pas ou d'un penalty ou pas. Nous pensons que vu la vitesse des joueurs actuels, et le rythme que même 5 arbitres ensemble ne peuvent supporter, et vu les injustices qui se font, arrêter le match et courir le risque de rompre le rythme, n'a aucune valeur devant un arbitre qui favorise, par erreur ou par préméditation, une équipe. Avec l'usage de la technologie, on est presque sûr de minimiser le nombre d'erreurs sur les actions-clefs telles que les buts, les penalties ou les cartons rouges, qui pèsent sur le sort d'un match. Les moyens et le champ d'application La CAF a pris un ensemble de mesures pour pouvoir appliquer la vidéo dans les matches. Ce n'est pas un logiciel facile à appliquer et à gérer. Ça demande au moins un autre arbitre qui suit le match dans une chambre et qui est assisté par des techniciens qui gèrent le logiciel et lui permettent de consulter vite les images avant de transmettre l'appréciation à l'arbitre. Ce dernier peut aller lui-même consulter les images d'un but ou d'un penalty pour décider comme c'est le cas en Italie ou au Mondial U19. Un mode pareil demande donc un minimum de technologie, d'infrastructure dans les stades pour garantir la qualité et la décision. Pour ceux qui s'y opposent, ils se basent sur deux arguments. Le coût et la difficulté technique d'installer cette technologie pour tous les clubs et toutes les compétitions, ce qui constitue une iniquité. Deuxième argument : les images vidéo ne touchent pas, par exemple, les actions du hors-jeu, là les arbitres assistants interfèrent et changent les cours des parties. En plus, arrêter le match à chaque action litigieuse (justement qui en décide sur le champ ?) tue le spectacle comme c'est le cas de la VAR en Italie où des entraîneurs se sont lamentés de la rupture du rythme quand à chaque action, on doit s'arrêter 5' pour décider. Refuser le principe de l'erreur arbitrale, qui fait partie du football, est un argument contre. A notre avis, même si l'on va couper le rythme, c'est toujours mieux de donner à chacun son droit et de ne pas fausser les matches, surtout quand les erreurs se commettent pour favoriser un même club. Pour le principe sacré de l'équité et de la justice, cette idée nous paraît très utile.