Ses expositions sont rares, car les collectionneurs lui laissent rarement le temps de réunir un ensemble d'œuvres conséquent. Aussi, le retrouver sur les cimaises de la galerie Kalyste est un événement à ne pas manquer. Il vit et travaille à Djerba, et ne vient à Tunis que lorsqu'il y est réellement obligé. Zyed Lasram est un des plus discrets, mais aussi des plus talentueux de nos peintres. Ses expositions sont rares, car les collectionneurs lui laissent rarement le temps de réunir un ensemble d'œuvres conséquent. Aussi le retrouver sur les cimaises de la galerie Kalyste est un événement à ne pas manquer. Pour cette exposition, l'artiste présente une série de toiles et de monotypes retraçant l'évolution de son travail sur plusieurs années, le passage d'une monochromie harmonieuse et sobre à une polychromie joyeuse, le glissement des couleurs terre de sienne, sables et ocres à l'introduction des bleus et des tonalités plus froides. Djerba, en fait, recèle tous les secrets de sa palette, Djerba des terres, Djerba des mers. Quant au thème, récurent, exclusif, toujours renouvelé, aucune ambiguité, c'est bien de la femme qu'il s'agit, ce «soldier of love» qui défend et protège, cette femme qui est sur tous les fronts quand il s'agit de préserver ce qu'elle aime, enfant, famille, patrie. Encore que Zyed Lasram se défende de faire de la politique, et ne parle que de poésie. Et pourtant... Ses sculptures, nouvelle veine et nouvelles créations de cet artiste, qui se renouvelle sans cesse, sont autant d'armes détournées, gourdins, marteaux auxquels il donne des ailes d'oiseau ou d'abeille, des corps de poissons, en une approche pleine d'imagination. Ses références cinématographiques à Hunger Games et au geai bavard sont autant de clins d'œil d'un univers décalé, mais toujours poétique. Cet artiste curieux s'essaie à tous les supports : ses plats en raku reproduisant des naïades échevelées, des sirènes languides sont également à signaler.