affirme l'une des gloires du football tunisien. L'ex-arrière central de l'Etoile a été impérial au sein de la défense étoilée et de l'Equipe de Tunisie. «HBA» pour les intimes, Mohsen Habacha, a écrit l'histoire du football à l'Etoile. Avec Chetali, Adhouma, Ben Amor et Bicha, Mohsen Habacha a été le défenseur le plus doué de sa génération. Il a tout gagné avec l'ESS comme joueur. C'était un battant et n'aimait pas perdre. Avec sa silhouette impressionnante et ses montées en attaque, Mohsen Habacha a été un exemple pour les jeunes Etoilés. «Habib Mougou a été le premier entraîneur qui m'a donné la chance de jouer avec les seniors dès l'âge de 18 ans. En effet, profitant de l'absence de Rouatbi, Mougou m'a fait jouer face au Stade Tunisien, alors que j'étais au Stade du Bardo comme spectateur. Je ne m'attendais pas à cette titularisation, venue du ciel. Jouer face à de grands joueurs, tels que Braïek, Diwa et Chérif qui n'ont rien pu faire puisque j'étais infranchissable en défense. Le match s'est terminé sur un score de paritié (1-1), mais j'ai été l'un des meilleurs joueurs sur le terrain. Ce fut le déclic lors de la saison 59-60. Tout le monde me félicitait pour ma prestation. Alors que le lendemain, au cours des entraînements, je m'attendais à intégrer l'équipe seniors, mon entraîneur m'a ordonné de rejoindre les juniors. Je n'ai rien compris, mais j'ai décidé de travailler plus pour renouer avec les seniors. Je n'oublierais pas les entraîneurs qui m'ont rendu le grand défenseur que je suis, à savoir Berry, Hsouna Ben Denguezly et Saïdi Brahim». La fulgurante ascension de Mohsen Habacha a donné une solidité à la défense de l'ESS qui a trouvé un rempart infranchissable. «En effet, j'ai retrouvé ma place de titulaire avec les seniors, lorsque l'ESS était amputée de 8 joueurs retenus en équipe nationale, qui jouait face à la Côte d'Ivoire. Nous avons réussi à battre le CA par (1-0) au Zouiten. Dès lors, j'ai retrouvé ma place, surtout que lors de notre match face au CA, j'ai confirmé mes qualités techniques qui m'ont aidé à rejoindre pour la première fois l'équipe de Tunisie». La saison 60-61 fut assez tragique par la dissolution de l'ESS et aussi par la mort de son frère Mohieddine. «Certes, nous avons joué en finale avec le Stade Soussien contre le ST, mais j'étais triste après le décès de mon frère. Mais, heureusement que l'Etoile a été graciée et a retrouvé l'envie de tout gagner. Nos avons remporté le doublé, avec la meilleure attaque, la meilleure défense et le meilleur buteur. Ce fut une année exceptionnelle pour l'Etoile». Depuis, Mohsen Habacha a confirmé son potentiel comme joueur indispensable à l'Etoile et en équipe de Tunisie. «J'ai connu beaucoup de satisfactions en équipe de Tunisie. Avec mon frère et coéquipier Attouga, nous avons formé un duo imprenable. Avec Sghaïer, Rouatbi et Douiri, nous avons formé un mur infranchissable. A l'arrivée de l'entraîneur Paramanov, nous avons confirmé notre potentiel avec Chetali, Adhouma, Ben Amor, Kanoun, Rouatbi et nous avons remporté le titre national avec une seule défaite». Mauvais souvenirs face au Ghana et au Maroc Après avoir été couronné avec l'Etoile, Mohsen Habacha a connu deux mésaventures qui ont laissé des traces dans sa carrière. «Ma première déception fut face au Ghana. Nous avons tout fait pour remporter cette coupe d'Afrique mais la chance nous a tourné le dos, surtout à Tunis. Ma deuxième déception fut celle de notre 3e match qualificatif pour le Mondial du Mexique 1970 face au Maroc. La belle a été jouée à Marseille. Nous avons sorti un grand match qui s'est soldé par un nul (2-2). L'arbitre français Kitabidjan n'a pas été impartial. En effet, il a annulé injustement un but de Dalhoum et a procédé à un tirage au sort fait sur mesure dans les vestiaires. Il nous a privés du Mondial du Mexique». Après ces deux échecs, Hba a été recruté par Ajaccio et la saison 69-70 n'a pas été fructueuse pour le défenseur tunisien qui n'a pas retrouvé son environnement. Il a ensuite appris que le club français venait de recruter Marius Tresor. Mohsen Habacha a décidé de retrouver son ESS avec une envie de renouer avec les titres. «Après une expérience ratée à Ajaccio, j'ai retrouvé mes coéquipiers pour dominer le championnat national, le championnat maghrébin des clubs après cinq ans de disette et une coupe de Tunisie face au CA. Ce fut pour moi la consécration, et j'ai décidé de prendre ma retraite footballistique à l'âge de 34 ans». Après avoir pris sa retraite, il s'est dirigé vers le métier d'entraîneur, après un stage raté à Cologne en raison des événements des Jeux olympiques de Munich. «HBA» a passé quand même un stage à Berlin, mais il est rentré pour avoir ses 2e et 3e degré. «Le métier d'entraîneur me passionne et j'ai entraîné coup sur coup l'ESHS, la JSK et bien sûr l'Etoile après l'accord du Dr Hamed Karoui qui m'a encouragé à entraîner l'ESS. J'ai réussi à remporter 2 coupes de Tunisie, et ce, grâce au travail de feu Ahmed Ammar qui m'a laissé une génération douée et perfectible». Aujourd'hui, Mohsen Habacha vit avec sa famille et avec le football des jeunes. «Je persiste à croire que l'avenir des clubs réside dans une bonne formation des jeunes. Je tiens à remercier Dr Hamed Karoui qui a été pour nous comme un père, puisque tous les joueurs ont eu un travail afin d'avoir une retraite, le moment venu. Je suis inquiet pour l'ESS d'aujourd'hui qui a perdu énormément de ses valeurs, et ce, en raison des arrivistes qui sont actuellement au club».