Par Jalel Mestiri Les dirigeants avertis ont fini par savoir qu'ils déboursent dans les transferts bien plus que leurs clubs ne peuvent en attendre en termes de résultats sportifs et de bénéfices. Ils ne pensent plus aux grands transferts. Comme beaucoup de sportifs éclairés, ils tiennent à avoir une vie de foot normale. La raison plus que la passion. Ils négocient misant sur la cohérence. Ils trouvent même aberrant un gros transfert bon milieu de la saison. Ils savent, aujourd'hui, ranger au placard leurs vieilles lubies romantiques. Stefan Szymanski, professeur d'économie à la « Cass Business School de Londres » a étudié les dépenses de quarante clubs anglais sur une vingtaine d'années. Il s'est aperçu que leurs dépenses en transferts n'expliquent que 16 % de leur progression au classement. En revanche, les salaires qu'ils versent étaient à l'origine de 92 % de leur ascension. Autrement dit, plus un club paie ses joueurs, mieux il se classe. Or, ce qu'il verse pour le transfert d'un footballeur ne fait apparemment pas grande différence. Comme les absorptions et les jonctions dans le monde des affaires, les transferts des joueurs dans le football tunisien sont rarement synonymes de valeur ajoutée. Les dirigeants avertis ont fini par savoir qu'ils déboursent dans les transferts bien plus que leurs clubs ne peuvent en attendre en termes de résultats sportifs et de bénéfices. Beaucoup de clubs ont d'ailleurs été « victimes » de la stratégie de l'achat de joueurs sans résultat et sans le moindre avantage. Aujourd'hui, certains semblent tirer la leçon des transferts passés. Le mercato ne les perturbe plus outre mesure. Ils ne pensent plus aux grands transferts. Comme beaucoup de sportifs éclairés, ils tiennent à avoir une vie de foot normale. La raison plus que la passion. Ils négocient misant sur la cohérence. Ils trouvent même aberrant un gros transfert au milieu de la saison. Ils savent aujourd'hui ranger au placard leurs vieilles lubies romantiques. Le football tunisien a été et reste encore une démocratie populiste. Il n'avait cessé de connaître des records en matière de transfert. Aucun club n'est géré comme une entreprise dont le but est de faire des bénéfices. Les grands transferts dans le championnat tunisien améliorent rarement les résultats. L'expérience a montré qu'ils n'ont qu'un faible impact sur les profits des clubs. Les sommes que dépense un club pour les transferts n'ont généralement que peu de rapport avec sa réussite sur le terrain Il faut dire que si les transferts apportent ainsi peu de valeur ajoutée, c'est à cause des nombreux contresens et de maladresses qui accompagnent souvent le mercato. Les équipes paient généralement beaucoup d'argent pour des joueurs dont ils n'ont pas vraiment besoin. Des attaquants que pour des défenseurs et encore moins des milieux créatifs. Alors que ces postes sont d'égale importance. Ils paient plus pour des recrutements non ciblés. Et ils ont tendance à surpayer des joueurs qui n'arrivent pas à justifier ni leur montant de transfert, ni leur salaire. Acheter un joueur avec un gros salaire est un mauvais calcul, comme le fait d'acheter des actions après une succession de bonnes nouvelles. Certes, le marché a reconnu ses qualités, mais son intégration dans le groupe n'est pas du tout garantie. Son comportement sur le terrain est aussi souvent conditionné et cela se répercute sur son rendement. Les banques peuvent faire faillite et disparaître, mais pas les clubs de foot raisonnables qui évitent la course folle aux recrutements et sans retour sur investissement