• Le jeune homme de Byrsa baptisé «Arich» Le Musée national de Carthage a accueilli, hier soir, le vernissage de l'exposition ''Le jeune homme de Byrsa'', en présence de M. Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, de M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, de plusieurs ambassadeurs accrédités à Tunis, ainsi que d'un grand nombre d'hommes de culture, de personnalités de la société civile, de journalistes et de curieux. Placée sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, cette exposition fait suite à une opération de reconstitution intégrale d'un personnage ayant vécu à Carthage au VIe siècle avant J.-C. Elle est le fruit d'une collaboration entre le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, l'Institut national du patrimoine, l'Agence de la mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle, l'Institut français de coopération (IFC) et le Conseil international des musées (Icom). Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Abderraouf El Basti a donné un aperçu de la civilisation carthaginoise, mettant en exergue sa contribution à la civilisation universelle, avant de souligner que "cette reconstitution, réalisée par la technique et l'art de la dermoplastie confiée à un laboratoire parisien réputé redonne littéralement vie à ce jeune ancêtre" s'inscrit dans le droit fil de la coopération tuniso-française, ''placée depuis des décennies sous le signe de l'éducation, de la culture et de la recherche scientifique, réflétant les choix stratégiques de la politique culturelle du Président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fait de la préservation du patrimoine et de sa mise en valeur l'une des priorités de l'action gouvernementale." Coordination tuniso-française Le ministre a, d'autre part, annoncé que le jeune homme de Byrsa, ne pouvant rester sans nom, a été baptisé du prénom d' ''Arich'' (Désir, en langue punique). De son côté, l'ambassadeur de France a fait part de son émerveillement et de son admiration pour la recherche scientifique qui a permis la réalisation de ce beau projet, se félicitant de la coordination qui s'est établie à cette occasion entre les différents intervenants tunisiens et français; un exemple, a poursuivi l'ambassadeur, d'échange et de coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Prenant la parole, Mme Leïla Ladjimi Sebai, commissaire de l'exposition, visiblement émue, a évoqué les péripéties de la découverte du jeune homme de Byrsa, saluant l'apport de la science et de l'art dans cette reconstitution. "Le retour ici de ce jeune Carthaginois qui retrouve un visage d'une saisissante réalité, nous interpelle à plus d'un titre, et nous pousse à nous interroger sur ce que fut sa vie, ce qu'est la nôtre aujourd'hui, sur la fragilité et la force, et donc, le paradoxe de la vie" Les visiteurs de l'exposition ont pu découvrir, à l'entrée du musée, la tombe, découverte de façon fortuite en 1994, où gisait, depuis 26 siècles, la dépouille du ''jeune homme de Byrsa''. L'exposition se répartit en trois salles. La première renferme le squelette du Carthaginois, et son mobilier funéraire, constitué d'un pendentif, d'un chapelet, de deux amphores, d'une lampe punique, de cabochons en ivoire, d'un bout de lin, ainsi que des os d'une oie. La reconstitution du ''jeune homme de Byrsa'' occupe la deuxième salle. Arborant une tunique blanche, des spartiates grecques, il porte des copies à l'identique du pendentif et du chapelet retrouvés dans la tombe. Dans la troisième salle, on peut suivre les différentes étapes de dermoplastie, technique au confluent de la science et de l'art, étroitement liée à la médecine légale et la criminologie. Notons que l'exposition sera ouverte au grand public à partir du samedi 16 octobre, et jusqu'au mois de mars 2011.