Une étude élaborée par l'Institut tunisien des études stratégiques a abordé plusieurs questions d'ordre économique. Les objectifs de cette étude sont de réfléchir sur les dix ans à venir qui doivent être consacrés à redonner à la Tunisie, en mobilisant son propre génie, les marges de manœuvre qui lui font défaut. Pas de relance sans lucidité et ambition, mais pas de stratégie possible sans liberté et autonomie d'action. Cette étude s'attache ainsi à donner du sens à l'avenir pour proposer une stratégie globale, fédératrice et inclusive, en mesure de hisser le pays au rang d'Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même. Depuis l'année 2011, nous constatons une aggravation continue des risques et des menaces tant intérieures qu'extérieures et de rares facteurs favorables. La longue transition tunisienne a directement contribué à l'affaiblissement de l'Etat, au relâchement de la discipline et du civisme, à la montée consécutive des revendications corporatives et régionales, ainsi qu'au ralentissement économique. Les retards dans la lutte contre la corruption et contre les pratiques frauduleuses ont eu pour conséquence un inquiétant délitement de la cohésion nationale et un effritement du contrat social menant à de profonds questionnements quant à l'identité nationale, à l'enracinement du terrorisme et du crime organisé, ce qui constitue autant de freins dans la stratégie de redressement politique et économique, longtemps attendue et fermement promise par les gouvernements successifs. Troublée, la Tunisie avait perdu ses repères. Les multiples résultats des sondages révélaient le profond pessimisme, l'impatience et la perte de confiance généralisée des citoyens en l'avenir. La restauration de l'autorité de l'Etat dans sa netteté et sa probité, et le rétablissement de la confiance entre les autorités, les politiques et les citoyens s'érigeaient en impératif et en priorité. L'Etat se devait d'assumer son rôle central et de répondre à l'angoisse et aux attentes du Tunisien. Evolutions géopolitiques C'est dans ce contexte que fut décidé le lancement, le 12 janvier 2016, par l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites), une étude prospective et stratégique intitulée «La Tunisie dans dix ans : un Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même». Au cours de l'année 2016, des avancées certaines ont été enregistrées, notamment sur le plan de la sécurité et de la défense. Néanmoins, le terrorisme et le crime organisé et transnational représentent toujours une menace majeure dopée par les évolutions géopolitiques reconfigurant le voisinage stratégique tunisien et la scène moyen-orientale. L'ancrage démocratique, tributaire de solides avancées sur les plans économique et social, reste fragile. En effet, l'exception tunisienne valorise le dialogue et le compromis. Elle demeure menacée par plusieurs facteurs tant intérieurs qu'extérieurs, susceptibles d'engendrer un déraillement du processus démocratique. Dans ce contexte, l'analyse prospective et la culture de l'anticipation s'érigent en impératif de bonne gouvernance. En effet, décoder la complexité de la situation afin d'orienter les politiques publiques et la prise de décisions autour des questions stratégiques est un enjeu majeur de la politique publique. Cette réalité nécessite de lever les incertitudes, de fixer le cap et d'avoir une vision claire. La Tunisie a besoin d'un projet stratégique fédérateur, mobilisateur, inclusif et résolument moderne afin d'aspirer, à l'horizon 2025, atteindre le rang d'Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même. La conjoncture nationale, régionale et internationale appelle un sursaut, dicte un changement d'attitude et d'état d'esprit. Espoir et confiance en l'avenir Le président de la République est à même de provoquer cette prise de conscience et le choc psychologique redonnant espoir et confiance en l'avenir. Dans ce cadre, l'étude «La Tunisie dans dix ans : un Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même», pilotée par l'Ites, trace le chemin et balise l'avenir. En effectuant le diagnostic de la situation présente, cette étude identifie les enjeux majeurs tant nationaux qu'internationaux et détermine les grandes orientations stratégiques afin de jeter les bases d'une stratégie nationale hissant le pays au rang d'Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même». Référentiel stratégique de mise en œuvre des politiques publiques, cette étude marquera le quinquennat de M. Béji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne. Les objectifs donc de cette étude dans ce contexte consistent à réfléchir sur les dix ans à venir. Il s'agit de redonner à la Tunisie, en mobilisant son propre génie, les marges de manœuvre qui lui font défaut. Pas de relance sans lucidité et ambition, mais pas de stratégie possible sans liberté et autonomie d'action. Cette étude s'attache ainsi à donner du sens à l'avenir pour mieux éclairer l'action présente et proposer une stratégie globale, fédératrice et inclusive en mesure de hisser le pays au rang d'Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même. Telle est notre ambition. La Tunisie, à la croisée des chemins, fait face à une épreuve (crise) inédite dans son histoire depuis l'Indépendance. En définitive, il s'agit de mobiliser l'expertise et le savoir au service de la nation, tout en forçant le destin, en provoquant les changements souhaités tant au niveau des politiques publiques que de l'ensemble des forces vives de la nation et du citoyen afin d'ancrer la Tunisie dans la modernité de son temps. La dynamique du vouloir ou volontarisme stratégique est au cœur de cette étude. Vision et espoir sont les deux axiomes guidant ce travail. Face à l'opacité ambiante et l'impérieuse nécessité d'affirmer une vision et de tracer un chemin, il paraissait difficilement justifiable de se projeter à l'horizon 2040 ou 2050. Cet horizon de dix ans, tout en s'affranchissant des pesanteurs ou contraintes liées aux mandats électoraux, permet de mettre en œuvre les grandes orientations stratégiques en mesure d'insuffler une nouvelle dynamique vertueuse à l'échelle sociétale et ainsi (d'impacter) de peser sur le quotidien des citoyens. Dix ans, c'est le temps de la société et de l'action.