C'est le défenseur le plus emblématique du championnat de Tunisie pendant la période des années 80. Il a marqué toute une époque sans se priver des plaisirs. Surnommé par Khaled Hosni et ses coéquipiers le «Ben Yahia hammamlifois», le golden boy du CSHL a concilié la solidité et l'intelligence. Sa courte carrière démontre sa valeur et sa crédibilité. Avec le CSHL, le CA et l'équipe de Tunisie, Khaled Belarbi témoigne de son sérieux et de sa persévérance en dépit de son passage catastrophique au CA causé par quelques joueurs clubistes qui ont tout fait pour l'écarter de l'équipe seniors. «Dès mon jeune âge, je pratiquais le basket-ball, avant le football dans les quartiers. Je me suis familiarisé avec le football grâce à AM Béchir, un entraîneur compétent qui m'a incité à signer une licence avec le CSHL en 1975, en compagnie de Karim Kasri, Hafedh Deb et Ali Yazidi. J'évoluais comme demi défensif. Il a fallu l'entraîneur Khaled Hosni pour que troque ce poste contre celui de défenseur. J'étais satisfait de mon nouveau poste, surtout que je m'y suis senti très à l'aise. Certes, le chemin est assez dur face à une concurrence très loyale». Pendant cette période avec les juniors et les espoirs, Khaled Belarbi s'est distingué dans le compartiment défensif du CSHL. «Il faut dire que des clubs comme l'EST, le CA, le COT et l'ESS étaient très supérieurs à notre équipe, assez jeune. En 1984, Dietcha a jugé que je suis apte pour intégrer l'équipe seniors. J'ai disputé alors mon premier match avec les seniors à Sfax face au CSS. Ce jour-là, j'ai remplacé Guizani, blessé. J'étais heureux parce qu'on a réussi à tenir les Sfaxiens en échec (1-1). En 1985, ce fut la grande finale de la Coupe de Tunisie. Le CSHL avec sa défense de fer conçue par Dietcha a réussi à tenir en échec les attaquants clubistes et remporter la coupe après les tirs de penalty. Et le gardien Sahbi Sebaï a été impérial. «Au cours de cette finale, j'étais remplaçant, mais j'étais très satisfait de remporter la Coupe de Tunisie face au grand CA qui était favori sur tous les plans. Je n'ai pas cédé au découragement en dépit de ma non-titularisation mais je me suis remis au travail et j'ai attendu ma titularisation, lorsque Faïçal Djelassi a décidé de prendre sa retraite. J'ai repris convenablement sa place pendant toutes les éliminatoires de la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe. Nous avons eu un parcours exemplaire et nous sommes arrivés en demi-finales où nous avons été éliminés. Et c'est bien dommage pour nous». Au cours de ces éliminatoires continentales, Khaled Belarbi a démontré son intelligence et sa lecture du jeu. Il a été bien entouré par un duo d'or et de fer Nabil Tasco et Noureddine Bousnina. Qui dit mieux! «Au CSHL, je ne me contente pas de faire l'arrière central. Au gré des conjonctures et des enjeux, j'ai occupé le poste d'arrière droit et de latéral gauche. Vu mes performances avec le CSHL, les deux sélectionneurs Mrad Mahjoub pour l'équipe A et Bouabsa pour les espoirs m'ont convoqué avec le groupe où il y avait Boubaker Zitouni et Okbi». En dépit de ces performances, Khaled Belarbi a été très attaché à sa famille. Il n'a pas été consistant dans ses performances footballistiques : «La famille est sacrée pour moi. En 1989, en raison d'une incompatibilité d'humeur avec mon entraîneur Habib Mejri, j'ai décidé de quitter le CSHL et le football après seulement une saison». Il a été un des plus grands spécialistes des coups francs. Il a marqué face au CA et au CAB. «Adel Sellimi n'a manqué de respect» En effet, Khaled Belarbi a fait une année sabbatique et après une saison sans football, feu Chérif Bellamine, ex-président du Club Africain, est entré en négociations avec lui pour le recruter pour remplacer M'haïssi en désaccord avec son club : «Comme je suis clubiste de naissance, j'ai été ravi de la proposition de Chérif Bellamine et je me suis vite intégré avec le groupe. Il faut dire que je n'étais pas prêt physiquement pour jouer face à Ezzamalek. L'entraîneur français Marcel Husson m'a lancé rapidement dans le bain. Ce qui m'a touché moralement, lorsque j'ai surpris M'haïssi et Magharia qui chuchotaient. Au cours de ce match, je me suis senti très mal l'aise et il n'y a eu aucune solidarité de la part de mes coéquipiers. Le match s'est terminé le score de 3-3 et on m'a fait savoir que j'étais responsable des trois buts encaissés et que Marcel Husson est un entraîneur incompétent. Ce fut une saison très difficile pour le CA et pour moi, surtout que l'équipe clubiste venait de remporter 4 titres mais les joueurs ont manqué d'humilité parce qu'ils croyaient que même en restant debout sur le terrain, ils allaient gagner leurs matches. Marcel Husson est viré et c'est Blaut qui est venu. Je ne peux oublier le manque de respect de Adel Sellimi à mon égard, lorsqu'il a fait savoir à tout le monde dans le bus, avant le match de coupe ASM-CA, que si Khaled Belarbi est titularisé, il ne jouera pas. Ce fut indigne de sa part. Le mérite revient aux dirigeants clubistes, aux frères Rouissi, à Hamouda Ben Ammar qui n'ont cessé de m'encourager pour jouer et laisser tomber la réaction de l'attaquant clubiste. Après deux ans avec le CA, j'ai décidé de revenir au CSHL. J'ai compris que j'étais victime d'un sabotage de la part de quelques joueurs clubistes tels que Adel Sellimi, Fadil Magharia et Lotfi M'haissi. Je vous souligne que même Kahna a été mal traité. Et c'est bien dommage». En 1992, il a fait des apparitions avec le CSHL sous la conduite de Habib Mejri et André Nagy, mais à 25 ans, Khaled Belarbi a décidé de prendre une retraite assez précoce pour un footballeur qui a énormément de qualités pour continuer à jouer. Certes, il a eu un contrat avec le club allemand Fortuna Dusseldorf, mais son club a refusé de lui donner le feu vert. Evoquant la qualité des attaquants qui ont joué face à lui, Khaled a fait savoir que «seul Hamrouni Ayadi était un joueur phénoménal. Avec son pied gauche, il a assez de technique pour déséquilibrer n'importe quel défenseur. C'était pour moi un après-midi de chien quand je jouais contre Hamrouni». Parlant de la situation du CSHL en Ligue 2, il a souligné que la responsabilité incombe aux dirigeants qui ont tout fait pour que le CSHL rétrograde et que ses chances pour l'accession en Ligue 1 soient minimes. «Quand Mongi Bhar est parti, le CSHL a perdu sa raison d'être. J'ai vu l'équipe actuelle face à Ben Arous, et j'ai compris qu'elle n'a pas de joueurs valables pour aider le club à surmonter ses obstacles». Malgré ses charges en tant que père de deux enfants et de cadre dans une banque, il a toujours été un spectateur et supporter assidu du CA et du CSHL.