« Les barrages ont enregistré durant les trois dernières années un déficit alarmant en raison du réchauffement climatique. Il est estimé à 399,458 millions de mètres cubes du 1er septembre 2017 jusqu'au 20 février 2018. Les réserves sont de 817 millions de mètres cubes, ce qui est très peu », confie le secrétaire d'Etat Pour la troisième année consécutive, la pluviométrie enregistrée est loin de la normale. Le déficit hydrique s'est accentué. Selon l'Observatoire national de l'agriculture (Onagri), « la récurrence des années de sécheresse s'est renforcée durant les dernières décennies ». Toutefois, ce phénomène n'est pas propre à la Tunisie. En effet, et d'après le dernier rapport publié en janvier 2018 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), les années 2015, 2016 et 2017 ont été les trois années les plus chaudes jamais enregistrées. M. Abdallah Rabhi, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture, chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a expliqué, lors d'un entretien avec le journal La Presse, que le réchauffement climatique a impacté négativement les apports et stocks des barrages. Un déficit malgré les dernières pluies Les barrages ont enregistré durant les trois dernières années un déficit alarmant en raison du réchauffement climatique. Ce déficit est estimé à 399,458 millions de mètres cubes du 1er septembre 2017 jusqu'au 20 février 2018. Les réserves sont de 817 millions de mètres cubes, ce qui est très peu, confie M. Abdallah Rabhi. Les taux de remplissage demeurent faibles malgré les dernières pluies. Pour le barrage Mellègue (gouvernorat du Kef), il ne dépasse pas les 10%. Quant au plus important barrage, celui de Sidi Salem, on est à seulement 25%. Les apports en eau pour la même période sont de 471,030 millions de mètres cubes pour une moyenne estimée à 1300,478 millions de mètres cubes. Le déficit est de 562,448 millions de mètres cubes. Les meilleurs taux sont enregistrés à Bouhertma (Jendouba) et Sejnane (Bizerte) avec 52% pour chaque barrage. Les trois dernières années, les plus chaudes de la planète M.Abadallah Rabhi nous a expliqué que le stock aux différents barrages a été estimé en 2017 à 1109,107 millions de mètres cubes, alors qu'il n'est que de 817,000 millions jusqu'au 20 février 2018. Les apports et stocks des barrages sont en chute. On est passé de 1108,6 millions de mètres cubes en février 2017 à 813,4 en février 2018, a fait remarquer M. Abdallah Rabhi, qui a qualifié la situation actuelle de « très difficile ». On espère que ce déficit sera réduit dans les jours à venir, puisque la saison des pluies est toujours attendue, ajoute-t-il Le secrétaire d'Etat a fait savoir que cette situation de stress hydrique n'est pas propre à la Tunisie. C'est toute la planète qui observe un réchauffement climatique. En effet, et selon le dernier rapport publié en janvier 2018 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), « il est confirmé que les années 2015, 2016 et 2017, qui s'inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par l'augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre, sont les trois années les plus chaudes jamais enregistrées ». «Malheureusement, la Tunisie est classée sous le seuil de pauvreté hydrique, mais on est toujours prêt à bien gérer la situation, tient à rassurer M. Abdallah Rabhi. On a programmé pour les jours à venir une grande campagne de sensibilisation sur la rationalisation et la lutte contre le gaspillage de l'eau», a-t-il conclu.