Les problématiques du transport en Tunisie sont connues. Qu'il s'agisse du transport terrestre, ferroviaire, aérien ou maritime, les difficultés structurelles que connaissent les entreprises publiques en charge de ces segments impactent grandement la dynamique économique du pays et constituent de surcroît un enjeu majeur pour la relance économique. Mais les besoins en infrastructures sont aussi une composante essentielle de l'effort de dynamisation de l'économie tunisienne. Une question qui a été largement détaillée par Radhouan Ayara, ministre du Transport, lors d'un point de presse tenu hier à La Kasbah Plusieurs projets sont en train d'être étudiés ou en phase de démarrage au ministère du Transport. Un des projets-phares est la création d'un nouvel aéroport qui sera implanté à proximité de la capitale à l'horizon 2030. Le choix actuel a porté sur le gouvernorat de Bizerte, avec sept zones identifiées dont Utique et Kalâat Landalous. Selon M. Ayara, ce projet aura un coût de 2740 millions de dinars. L'appel d'offres pour le choix de l'emplacement du nouvel aéroport sera lancé au cours de ce mois. L'objectif est de mieux desservir les besoins croissants en transport aérien et qui remplacerait à terme, l'aéroport Tunis-Carthage. Actuellement, le ministère du Transport a entamé un projet d'aménagement de tous les aéroports en Tunisie afin d'améliorer leur rendement et leurs services. L'aéroport Tunis-Carthage sera réaménagé à l'intérieur pour un coût de 190 MDT, de même pour l'aéroport de Djerba (62 MDT), SfaxThyna (22 MDT), Tozeur Nafta (23 MDT). M. Ayara a indiqué également que le Chef du gouvernement vient d'approuver le réaménagement de l'aéroport militaire de Remada pour en faire un aéroport civil pour un coût de 22 MDT. Il a ajouté que les procédures administratives ont été achevées alors que les procédures techniques sont en cours. Les travaux prendront deux années. Un autre projet, qui a connu un grand retard, sera relancé prochainement. Il s'agit du port en eaux profondes à Enfidha. Le ministre du Transport a affirmé qu'un agenda détaillé a été mis en place pour accélérer la réalisation de ce projet. De même, le port de Radès verra la construction des quais 8 et 9, qui auront, selon le ministre, un grand impact sur le rendement et la décongestion du port. Ce projet a un coût de 450 MDT et sera réalisé en collaboration avec l'Office de la Marine Marchande et la Société Tunisienne d'Acconage et de Manutention (STAM). Il sera opérationnel après deux années de travaux. Projets en cours Concernant le Réseau ferroviaire rapide (RFR), M. Ayara a expliqué que le retard cumulé par ce projet a pour cause le non-respect de certaines sociétés intervenantes de leurs engagements, indiquant que le ministère a résilié son contrat avec l'une d'elles. Il a indiqué que la première ligne du RFR, reliant la place Barcelone à Bougatfa, sera opérationnelle fin 2018. La deuxième ligne, reliant Bougatfa-Goubaâ, est prévue pour octobre 2020. D'autres projets structurants seront entamés prochainement. On cite la maintenance du quai B au port de Bizerte, dont l'appel d'offres sera lancé en mai 2018, et le début des travaux est prévu pour janvier 2019. Il s'agit aussi de la création d'une zone logistique à Radès s'étendant sur 47 hectares pour un coût de 200 MDT. L'appel d'offres sera lancé au courant de ce mois pour une durée des travaux de trois années. Pour le métro de Sfax, le ministre a précisé que les études ont démarré en février 2018, tablant sur un démarrage des travaux en 2019 pour s'achever en 2021. En ce qui concerne le réseau de chemin de fer, plusieurs lignes sont prévues, à savoir Tunis-Kasserine, Gabès-Médenine, Sousse-Kasserine, ainsi que le renouvellement et le renforcement des lignes de transport du phosphate de Gafsa pour un coût de 150 MDT, avec une mise en exploitation prévue pour l'année 2020. Pallier les difficultés D'un autre côté, le ministre a évoqué les difficultés que connaissent plusieurs entreprises publiques dans le secteur du Transport. Il précise qu'il s'agit de dix entreprises qui ont été classées comme prioritaires pour la réalisation de réformes structurelles. Il s'agit de Tunisair, la Stam, la Société nationale du transport (SNT), la Société nationale des chemins de fer Tunisiens (Sncft), La Société des travaux ferroviaires (Sotrafer), la Société tunisienne du transport interurbain (Sntri), la Société régionale de transport de Sfax, la Société régionale de transport du Sahel, la Société régionale de transport de Nabeul et la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). «Ces dix entreprises connaissent des difficultés internes. Nous essayons de tracer une stratégie claire pour pallier ces difficultés. Les dossiers ont été présentés au Chef du gouvernement. Il y aura des réunions entre le ministère du Transport et toutes les parties concernées pour trouver des solutions adéquates», souligne-t-il, ajoutant que l'objectif est que ces entreprises atteignent l'équilibre financier. M. Ayara a affirmé que d'autres réunions ministérielles seront également consacrées à la mise en place d'une nouvelle vision stratégique pour le ministère du Transport, selon les priorités économiques actuelles du pays, en particulier au niveau de l'export et des services portuaires. «Le Transport est un secteur moteur de croissance mais aussi un élément d'intégration sociale», a-t-il estimé. Il a indiqué que la stratégie du ministère repose sur sept axes principaux, à savoir le renforcement du transport public collectif, le renforcement du transport ferroviaire des personnes et des marchandises, la restructuration des entreprises publiques, la mise en œuvre d'outils de transport intelligent, l'amélioration de la logistique, l'amélioration de la qualité des services et le renforcement de l'infrastructure de base du transport et le Partenariat public privé.