"La gestion du budget de l'Etat par objectifs" est le thème d'une journée d'étude organisée, hier, par le Centre de recherches et d'études parlementaires de la Chambre des Députés. Le programme de la journée s'est articulé autour de deux axes. Le premier a comporté des exposés sur le concept de gestion par objectifs, les expériences étrangères et l'expérience nationale en la matière. Le second a permis d'exposer, dans le cadre d'ateliers, des expériences tunisiennes pilotes en matière de gestion par objectifs. M. Sahbi Karoui, premier vice- président de la Chambre des Députés, a ouvert les travaux de la journée en prononçant l'allocution de M.Foued Mebazaâ, président de la Chambre des Députés. Il a relevé que le choix de ce thème a été dicté par l'approche des débats budgétaires pour l'année 2011 et par le souci de mettre en exergue la place centrale qu'occupe la politique financière de l'Etat dans le processus national de développement. Il a ajouté que le système financier public avec ses législations, ses mécanismes et stratégies représente un outil efficace pour réaliser le développement durable, global et équitable escompté. "C'est à cet effet que le système financier national a toujours bénéficié d'un grand intérêt et a occupé une place de choix parmi les priorités de l'Etat", a-t-il encore précisé. "Le système financier public a opté, depuis l'indépendance, pour la bonne gestion des ressources publiques, tout en veillant à préserver la sécurité du budget. Il a adopté, ainsi, un cadre législatif qui se caractérise par sa précision et la diversité de ses outils de contrôle", a-t-il relevé, ajoutant que ce système a connu, depuis le Changement du 7-Novembre, un ensemble de réformes qui visent notamment la modernisation des méthodologies et à renforcer l'efficacité de la gestion des ressources publiques dans un cadre législatif approprié. Le conférencier a rappelé que ces réformes ont, notamment, touché la mise à niveau des ressources humaines dans la finance publique, fait qui a permis de développer les compétences nationales dans ce domaine. Souci d'efficacité M. Héfi Zaïem, conseiller auprès du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a présenté le concept de gestion par objectifs et les cas pratiques observés chez certains pays européens. Il a, à cette occasion, précisé que la gestion par objectif du budget constitue l'une des composantes de la "reforme de l'Etat", réforme qui vise avant tout à adapter l'offre aux besoins et notamment l'adaptation des ressources humaines aux fonctions qu'elles doivent assurer. Il a précisé que la gestion par objectifs véhicule une nouvelle relation entre l'Etat et les structures publiques. Le conférencier a, en outre, souligné que la gestion par objectifs reflète un souci d'efficacité et vise à doter les structures administratives de plus d'autonomie. Il s'est, par la suite, intéressé à l'expérience française en matière de gestion par objectifs. M. Ali Saâdi, directeur général de l'unité de gestion par objectifs au sein du ministère des Finances, a souligné que pour asseoir la réforme de la gestion par objectifs, la Tunisie a opté pour une démarche progressive qui va de l'expérimentation dans un premier temps, dans quelques ministères, à la généralisation à tous les ministères et à toutes les structures publiques. Ce processus permet d'identifier les failles et d'établir des mesures correctives appropriées. M. Saâdi a précisé, également, qu'il était important de lever une équivoque et noter que le fait qu'on s'intéresse, aujourd'hui, à ce thème ne veut pas dire que la Tunisie n'a jamais planifié ses dépenses et son budget. "En effet, on a toujours agi selon des plans et des stratégies tracés à l'avance dans la gestion du budget de l'Etat. Le plus de ce projet consiste en un ensemble d'outils qui offrent une meilleure vision", a-t-il ajouté. Le débat a surtout mis en exergue l'apport de cette nouvelle méthode de gestion en tant que garante de la transparence et de l'efficacité. Les intervenants ont, en effet, souligné que ce nouveau mode de gestion permettra de faciliter la tâche à tous les intervenants ainsi qu'une gestion optimale des ressources publiques, tout en offrant la possibilité de suivre les réalisations et les dépenses.