Avec l'élaboration d'une stratégie de lutte contre le terrorisme, la proclamation de la charte de Tunis pour la cohabitation entre les religions, le ministère des Affaires religieuses s'oriente vers une nouvelle approche dans la gestion des affaires religieuses en vue de contribuer à lutter contre l'embrigadement et jeter les jalons de la tolérance. En guise de prélude à cette nouvelle orientation, le ministère des Affaires religieuses s'est attaqué au chantier de la réforme, la restructuration et la réorganisation de l'institut supérieur de théologie de Tunis, des «kottab», du secteur de l'inspection des mosquées, des cadres et des prédicateurs des mosquées. Une stratégie de lutte contre le terrorisme L'organisation de plusieurs conférences internationales s'inscrivant dans le cadre de l'appui à la cohabitation entre les religions et la lutte contre l'extrémisme et auxquelles ont pris part des représentants des trois religions du Livre (l'islam, le christianisme et le judaïsme) dont la conférence internationale autour des religions et des civilisations qui s'est tenue à Djerba les 3 et 4 mai, a été couronnée le jeudi 10 mai par la proclamation de la charte de Tunis pour la cohabitation entre les religions. Une charte qui rappelle les valeurs universelles des religions prônant la justice, la dignité et la liberté de croyance. Lors de la proclamation de cette charte, le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, a rappelé que la Tunisie est une terre de tolérance et qu'il incombe à son ministère de contribuer à la lutte contre l'hydre du terrorisme. A cette occasion, il a révélé que son ministère s'est doté d'une stratégie de lutte contre le terrorisme qui repose sur plusieurs axes, dont l'analyse des causes de l'extrémisme et l'embrigadement, la prévention de la famille et l'éducation aux valeurs de la tolérance, la réforme du discours religieux et la diffusion d'un discours religieux éclairé. Formation à la Rachidia pour les muezzins Dans le même cadre de la réforme, M. Ahmed Adhoum a aussi informé qu'un groupe de muezzins étaient en formation depuis le mois de mars dernier à l'institut de musique Al Rachidia pour apprendre un appel à la prière typiquement tunisien qui rappelle l'adhan récité par le célèbre muezzin Ali Al Barak. M. Ahmed Adhoum a aussi évoqué les efforts déployés par son département pour assurer la neutralité des imams des mosquées. Trois imams ont été limogés lors des dernières élections municipales pour avoir appelé à élire les candidats qui font la prière. Il rappelle que c'est l'Etat qui est «le garant de la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane», selon l'article 6 de la Constitution. Evoquant les multiples missions inhérentes à son ministère, M. Adhoum a fait savoir que notre pays compte actuellement 5.890 mosquées et 20.114 cadres opérant dans ces mosquées, ce qui rend difficile la tâche de contrôle, ajouté à ceci le peu de moyens financiers dont dispose le ministère des Affaires religieuses.