C'est bien parti ! La Saison bleue, ou les rendez-vous de la mer en Tunisie, a été lancée mercredi dernier en fin d'après-midi, au bord de la plage de La Marsa, où l'on assistait à une conférence de presse donnée par l'ambassadeur de France en Tunisie, M. Olivier Poivre d'Arvor, l'homme qui fait tout pour se poser en ami fidèle et amoureux de ce beau pays trois fois millénaire, situé à la croisée de l'histoire, de la culture et des civilisations méditerranéennes. Partenaires et sponsors de l'événement étaient présents, mobilisés pour son succès. Cette manifestation à portée essentiellement écologique et économique illustre, comme l'a souligné l'ambassadeur, une synergie d'actions et une volonté de faire de notre mer une source de vie et de survie Nos côtes étendues sur 1.300 km, quasiment dégradées, leurs écosystèmes déséquilibrés et leurs richesses halieutiques gravement menacées, nous interpellent aujourd'hui plus que jamais. Cette saison bleue qu'on vient, tout juste, d'entamer, sur quatre mois, du 15 juin au 15 octobre prochain, s'inscrit dans un esprit de préservation pour son développement. L'objectif, tel qu'avancé par l'Alliance française en Tunisie, l'initiatrice de l'idée, tend à engager, sous un même label, autant d'actions et manifestations mettant en valeur l'exceptionnel potentiel maritime national et celui de l'économie dite bleue qu'on devrait, en perspective, propulser et promouvoir. Préserver notre littoral, si vulnérable et sensible à toute sorte de pollution, étant le maître-mot, avec pour symbole l'éponge de Kerkennah, ce fameux produit mi-végétal mi-animal, à qui nos marins pêcheurs doivent beaucoup. D'après M. d'Arvor, ce serait, bien évidemment l'emblème de la Saison bleue. Un été bien chargé Au menu, pas moins de 150 activités de toute nature, réparties le long du littoral, de Zarzis à Bizerte, où la participation des uns et des autres devrait être de taille, faisant valoir nos ports, marinas, plages, îles et toutes nos villes côtières qui ont dû largement profiter de la mer. La Saison bleue serait, de même, une sorte de pont symbolique reliant les deux rives de la Grande bleue, en signe de bon voisinage, d'échange et de partage d'un espace maritime, de plus en plus exposé à tous les risques environnementaux. Pollution et changements climatiques sont, d'ailleurs, deux défis majeurs. Une dizaine de figures du monde sportif, touristique et plus largement de la culture sont aussi associées à l'événement : le nageur champion Oussama Mellouli, l'ancien maire de Paris natif de Bizerte, Bertrand Delanoë et des associations locales et étrangères vont bien jouer les ambassadeurs de la Saison bleue. Le conférencier, entouré de MM. Neji Jalloul, directeur de l'Institut tunisien des études stratégiques et ex-ministre de l'Education, Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l'Environnement, ainsi que nombre de cadres diplomatiques accrédités en Tunisie, semble compter beaucoup sur un tel rendez-vous, afin de cimenter davantage les liens d'amitié séculaire et le partenariat nord-sud établi dans divers domaines. Mercredi dernier dans la nuit, des lanternes bleues et rouges ont été lâchées éclairant ainsi le ciel de La Marsa, en guise de coup d'envoi de la manifestation, reconnue pour être une saison estivale d'exception. La mer sera en fête, mais que les courants soient aussi propices à tous les efforts de développement et de changement. Quatre mois durant, les moments forts seraient ceux «du forum de la mer, Bizerte 2018», prévu du 4 au 6 octobre prochain, au cours duquel auront lieu des rencontres euroméditerranéennes de l'environnement et de l'économie bleue. Le tout destiné à présenter les enjeux de la mer, à ériger ce forum en grand rendez-vous international récurrent, avec pour vocation les importantes questions liées à l'environnement. Du reste, cet été s'annonce bien chargé.