Nos expatriés sont globalement sortis de leur mutisme ce week-end , faisant prévaloir leur sens du but pour certains et leur engagement à toute épreuve pour d'autres Seul bémol parmi l'activité de nos internationaux militant en Europe , le capitaine des Aigles de Carthage, Alaeddine Yahia s'est blessé, mais ne devrait pas être éloigné des terrains pour longtemps. Victorieux ce samedi soir, face à Nice, Alaeddine Yahia connaît néanmoins une petite mésaventure... Blessé au pied, il a dû repartir du stade Bollaert en béquilles. Petit rappel, le joueur sera absent lors du déplacement à Toulouse, samedi prochain, puisqu'il sera suspendu. En Allemagne, Jawhar Mnari retrouve peu à peu un certain temps de jeu sous les couleurs de Francfort. Incorporé à la 80' de jeu face à Ingolstadt, Mnari a ainsi participé au succès des siens, et en déplacement. Toujours en Allemagne, Hanovre a battu le FC Cologne (2-1). Suspendu et blessé, Haggui a sauté ce match , alors que S. Chahed a été incorporé à la 70'. En Norvège, Karim Essdiri a réduit le score pour Lillestrom face à Valerenga à la 82' de jeu. A noter que Essdiri et Mouelhi ont disputé toute la rencontre, mais n'ont pu éviter la défaite de leur équipe. En Suisse, le FC Sion et le FC Zurich se sont neutralisés un but partout. Si Zouaghi et Chikhaoui sont absents pour cause de blessure, l'insaisissable Amine Chermiti y est allé de son but à la 41' de jeu et a cédé sa place à la 82'. Jemâa, l'aveu Sauveur face à Nice (1-0), Issam Jemâa n'a pourtant pas à Lens la réussite qu'il affiche en sélection. Tout récent meilleur buteur de l'histoire de la Tunisie, l'attaquant espère désormais montrer la même efficacité en club et oublier un début de saison difficile. Mais peut-il être plus qu'un joker? Il est vrai qu'en marquant dans le temps additionnel face aux Niçois, après avoir remplacé Akalé à la 74e minute, il a offert à Lens sa première victoire à domicile de la saison et une sacrée bouffée d'oxygène. Un rôle de sauveur qu'il a souvent endossé dans le Nord, mais dont il avait perdu l'habitude. "Cela faisait longtemps que je n'avais pas joué ce rôle. Ça fait du bien, surtout pour le moral, avoue-t-il. Avant, je jouais souvent les jokers en fin de match, comme ce samedi soir. Je suis rentré et j'ai marqué, je suis content. J'espère continuer comme ça". Cette saison, il n'avait marqué qu'à St-Etienne, lors de la 4e journée. Mais le RCL était déjà mené 3-0. Cette fois, il espère qu'il aura su remettre son équipe sur les bons rails. « J'espère que ça va regonfler le moral du groupe », dit-il. « Maintenant, il ne faut pas lâcher. Il faut s'accrocher et continuer à travailler. Il reste beaucoup de matches, il ne faut pas baisser les bras". Buteur prolifique avec la sélection de Tunisie et joker épisodique à Lens, c'est tout le paradoxe de l'attaquant lensois. Il y a tout juste deux semaines, le 10 octobre, Jemâa devenait le meilleur buteur de l'histoire des Aigles de Carthage en marquant un but contre le Togo (2-1), devançant l'ancien Sochalien Francileudo Santos avec 22 réalisations. Alors pourquoi ne connaît-il pas la même réussite en club ? Certes, il joue plus en équipe nationale. Il y a aussi son positionnement qui diffère. "En Tunisie, je joue tout seul devant. Aujourd'hui, j'ai commencé à gauche. Ça dépend... Moi, je m'adapte", jure-t-il. Le problème est donc ailleurs: "En Tunisie, j'ai un rôle très important dans l'équipe. Tout le monde compte sur moi. On me donne trop de confiance. J'ai même trop de pression parce que je suis le seul attaquant devant. C'est peut-être à cause de ça que je fais tout pour marquer (...) Quand on te fait confiance, tu joues l'esprit libre et tu donnes tout. Tu tentes plus de choses". "Je me suis dit que je n'avais pas ma place à Lens" A Lens, Jemâa ne sent pas aussi libéré. "Parfois, je joue, mais je sens que je n'ai pas autant de confiance qu'avec la Tunisie, raconte-t-il. Peut-être qu'on me fait moins confiance. En tout cas, moi je le ressens comme ça". Il faut dire que les récentes déclarations de Jean-Guy Wallemme n'ont rien fait pour effacer ce sentiment. "Effectivement, Issam est efficace en sélection. Mais je ne sais pas s'il est bon, avait laissé entendre son entraîneur. Après, peut-être n'a-t-il pas les mêmes joueurs à côté de lui. On peut tout de même s'apercevoir qu'il n'a pas la même confiance en sélection qu'ici". Mais le Tunisien, lui, a fait une promesse samedi soir: "Je suis heureux parce que je suis désormais le meilleur buteur de l'histoire de la Tunisie, j'ai battu le record. Il faut que j'essaye de faire pareil ici à Lens". Jemâa, 26 ans, espère donc que son but salvateur aura ouvert les yeux de Wallemme et qu'il lui permettra de laisser derrière lui dix premières journées frustrantes où il n'a été utilisé que 132 minutes. Presque toujours en fin de match. "Le début de saison a été difficile pour moi, confie-t-il. Je ne jouais pas. J'ai été titulaire une fois contre Lille et j'ai pris un rouge... Depuis ce match, je n'ai pas beaucoup joué. Même à l'entraînement, c'était dur pour moi. Mes amis et mon agent m'ont remonté le moral. J'ai continué à travailler. Aujourd'hui, j'ai montré ce que je suis capable de faire". La fin d'une période de disette qui a failli le pousser vers la sortie: "J'ai douté. Je me suis dit que je n'avais pas ma place ici à Lens. J'ai même pensé partir. Quand tu ne joues pas, c'est normal. Je n'étais pas bien. Il fallait peut-être essayer autre chose". Sous contrat jusqu'en 2013, il ambitionne aujourd'hui de "donner le maximum et d'essayer d'aider l'équipe" à relever la tête. Mais il sait que la concurrence est rude dans l'Artois. "On sait qu'il y a beaucoup d'attaquants à Lens. On doit être sept ou huit. Pour pouvoir jouer, il faut montrer au coach qu'il peut compter sur nous. Moi, je suis content d'avoir pu marquer le but de la victoire contre Nice après mon entrée. Avec David Pollet et Grégory Sertic, on a montré au coach qu'on était là". Depuis son arrivée en 2005, l'attaquant n'est jamais parvenu à s'imposer sur la durée à Lens. Alors, ne comptez pas sur lui pour s'enflammer : "Ce n'est pas parce que j'ai marqué que je dois être titulaire. Il faut continuer à travailler à l'entraînement pour essayer de jouer le samedi". Et enfin convaincre Jean-Guy Wallemme ?