Le ministère de l'Education a reçu plus de cent dossiers de corruption, selon Abassi    Les Journées Mobilité Canada 2024 auront lieu en Tunisie les 19 et 20 juin    Semaine boursière : le Tunindex continue sa tendance haussière    93% des entreprises françaises implantées en Tunisie ont augmenté leur chiffre d'affaires    Le secteur bancaire, un levier de croissance et de souveraineté    La Colombie va suspendre ses exportations de charbon à Israël    Rwanda: Récit d'un engagement héroïque au contingent tunisien lors du génocide (1993-1995)    L'Arabie Saoudite intercepte plus de 300 000 personnes sans permis de Hajj    Une opération de migration clandestine déjouée à Sousse    Abdelkebir : de véritables problématiques liées à la réouverture de Ras Jedir n'ont pas été résolues    Ligue 2—25e journée: Historique accession de la JSO !    Chroniques de la Byrsa: Le plus beau village de Tunisie    DECES: Mohamed El Hedi Ben Redjeb    Eliminatoires Mondial 2026—Groupe H–4e journée–cet après-midi (17h00)–Namibie-Tunisie: Une très belle occasion de rachat    L'ESZarzis de retour en ligue 1: L'accession, et après ?    Mes Humeurs: Gaza réveille la légende de la guitare    «Traces et jeux d'adaptation», exposition personnelle de Sarah Laajimi à Archivart: Récits de quotidiens    Dans un entretien téléphonique entre le président Saïed et le chef du gouvernement libyen Abdul Hamid Dbeibah: Aplanir les obstacles entravant la réouverture du poste-frontière de Ras Jedir    Sécurité sur les plages: La « saison des noyades » a déjà commencé !    Au gré des jours: Ces choses qui gênent… !    Le président de la République reçoit le chef du gouvernement: Le bilan de la participation tunisienne au Sommet Corée-Afrique en point de mire    Météo de ce dimanche: Des températures jusqu'à 44°C    Le président Argentin annule une rencontre avec des diplomates en raison de la présence d'un représentant Palestinien    La faculté de médecine de Tunis obtient la certification ISO 21001    Guerre génocidaire à Gaza : L'UNRWA alerte sur le risque de choléra et de famine    G-a-z-a : Tsahal libère quatre otages dans un bain de sang : 150 martyrs du côté palestinien    Tunisie – L'ancienne maire d'El Kram sous le coup d'un mandat d'arrêt    Ligue 2 : la JS Omrane en Ligue 1 pro, résultats des matches de samedi 8 juin    Vient de paraître | Des sardines de Mahdia aux mathématiques    Les projets innovants du ministre Kamel Deguiche dans le Sud tunisien    Hichem Ajbouni : l'Isie n'a pas le droit de réviser et d'interpréter la loi électorale    Leo Messi : Le Real Madrid est la meilleure équipe du monde    La réouverture du poste frontalier de Ras Jedir au centre d'un entretien téléphonique entre Kais Saïed et Abdul Hamid Dbeibah    Décès de l'astronaute William Anders, photographe du ''Lever de Terre'' lors d'Apollo 8    Une jeune fille passe le Bac 2024 à 9 ans    Justice : Un ancien SG du syndicat des cadres et agents de justice poursuivi pour terrorisme    Combien gagne le vainqueur de Roland Garros 2024 ?    Cérémonie de remise des prix de la 5e édition du concours national de l'innovation :«L'innovation, un levier essentiel pour le développement économique»    Kais Saied insiste sur un partenariat actif avec l'Afrique après le Sommet Corée-Afrique    MAGHREBIA PARTENAIRE OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE DOUGGA    Un navire commercial percute un bateau de pêche au large de Bizerte    Basket – Pro A : le Club Africain remporte le Game 1 contre la JSK (vidéo)    Les peintres italiens de Tunisie à l'honneur dans une exposition à TGM Gallery à la Marsa    L'IACE appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires face à la prochaine vague de chaleur    2023 : L'année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde    En marge du Festival Hammamet 2024, le concours Les écrans de Hammamet lancé    La star Michael Jackson revient à l'écran    Dhafer L'Abidine membre du Jury d'Amman International Film Festival 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un désastre écologique
Stations d'épuration
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2018

Depuis trois ans, la sécheresse sévit. Elle risque de devenir désastreuse pour les barrages et l'agriculture.
La situation des rejets est alarmante au niveau des stations d'épuration en surcharge. Ces rejets sont déversés dans les oueds alimentant les barrages. Tel est le cas de la station d'épuration de Fernana qui rejette des eaux salées dans l'oued Ghezala juste en aval de la station de pompage qui alimente le périmètre irrigué de cette zone. Ces rejets finissent leur trajectoire dans la retenue de Bouherthma qui alimente le barrage Sidi Salem.
Aussi les oueds secs sont devenus des dépotoirs de déchets solides. La municipalité de Fernana elle-même rejette les déchets solides dans l'oued Ghezala en amont de la station de pompage de Fernana. Les institutions de l'Etat sont-elles incapables de respecter la réglementation en vigueur.... Où est la police de l'environnement ? Où est l'Agence nationale de protection de l'environnement ?
Selon une étude de l'Office national de l'assainissement, 59 stations d'épuration rejettent des eaux non conformes (environ 120 Mm3) à cause du dépassement de leur capacité et de leur âge avancé. Les stations d'épuration reçoivent des eaux non conformes aux normes et qui proviennent des usines et des industries. Où est le contrôle ?
Pis encore, le ministère de l'Agriculture nous a informés que pour satisfaire les besoins en irrigation, le ministère fournit parfois de l'eau potable ! De toute façon, les agriculteurs vont s'en servir comme ils l'ont fait l'année dernière à Bekalta où 300 serres ont été irriguées à partir de l'eau potable à raison de 1,2 dinar le m3 acheté non pas à la Sonede mais depuis les robinets des particuliers.
Qu'est-ce qui est le plus urgent ? Augmenter la capacité de transfert, construire d'autres barrages ou recourir au dessalement d'eau de mer ? Comment peut-on justifier cette gestion des ressources ? Comment peut-on justifier ces pertes des ressources déjà mobilisées ?
Dégradation de la qualité des eaux
L'experte Raoudha Gafrej a indiqué que 50% seulement des ressources en eau ont une salinité inférieure à 1,5 gramme par litre et que 86% des eaux de bonne qualité sont situées dans le Nord, ce qui justifie aussi le besoin de transfert. La salinité des eaux due en grande partie à la surexploitation des nappes phréatiques et profondes dont le taux d'exploitation a atteint 120% avec des taux alarmants enregistrés à Nabeul, Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Kébili. Ceci indique qu'il ne sera plus possible d'utiliser ces eaux salées que par le recours au dessalement. Ce qui conduira à des frais d'exploitation plus importants, sachant que le dessalement d'eau saumâtre est d'environ 1,5 Dinar/m3.
Qu'attend le gouvernement pour arrêter l'hémorragie relative aux forages illicites dont le nombre a dépassé 11.000 forages soit autant que les forages autorisés et répertoriés ? Qu'attend l'Etat pour mettre un frein aux agissements d'agriculteurs qui réalisent des forages illicites d'une profondeur allant jusqu'à 300 m ? s'interroge l'experte en eau.
Conflits sur le transfert des eaux
L'insatisfaction des besoins en eau potable surtout de certaines régions du Nord (Bizerte, Béja, Jendouba) conduit souvent à des conflits et des mouvements de protestations fréquents dans ces zones. La détérioration de la station de pompage depuis le barrage Barbara, ces derniers jours, a été à l'origine de l'impossibilité de transférer les eaux depuis le barrage Barbara vers Bouhethma et par conséquent l'impossibilité de satisfaire les besoins d'irrigation du périmètre irrigué de Fernana.
Ces conflits et ces mouvements sociaux vont s'accroître dans le futur et seront ingérables, d'après le Dr Raoudha Gafrej..
Pour quand le nouveau code de l'eau ?
A quand la finalisation du code de l'eau ?, renchérit l'experte. Cela fait plus de deux ans que le texte traîne d'un ministère à un autre et d'un partenaire à un autre sans voir le jour. Qu'est-ce qu'on attend ? A quoi sert le conseil de l'eau s'il ne peut pas réunir toutes les parties prenantes pour un consensus ? Quelle catastrophe on attend pour régler la situation ? Autant de points d'interrogations sans réponse, selon l'enseignante chercheur, perplexe quant au futur de la gestion des ressources hydriques dans notre pays.
Des besoins d'investissement très lourds pour les 10 prochaines années
Selon le Rapport du Global Infrastructure Outlook publié en juin 2018, la Tunisie aura besoin pour le secteur de l'eau de 0,3 milliard de dollars par an ce qui correspond à environ 0,42% de son PIB rien que pour l'eau potable et l'assainissement. Les projections d'ici 2040 en comparaison avec les tendances actuelles montrent que le secteur nécessitera un investissement cumulé d'environ 4 milliards de dollars d'ici 2030 ! Et cela, bien entendu, sans tenir compte des investissements nécessaires pour l'agriculture irriguée...Le déficit entre les investissements réels et ceux nécessaires est en moyenne de 100 millions de dollars par an, c'est-à-dire 265 millions de dinars par an.
D'où viendra cet argent supplémentaire sachant que d'autres secteurs sont aussi prioritaires que celui de l'eau ? Or, tout le monde bloque tout le monde, selon l'experte : ceux qui bloquent le code de l'eau, ceux qui bloquent les routes, ceux qui bloquent les travaux, ceux qui bloquent les études, et ceux qui profitent de ce flou pour puiser illicitement les ressources et s'enrichir. « Le pire est que le gouvernement est en train de transmettre des messages tranquillisants alors que la situation est critique », note le Dr Gafrej... Le constat fait apparaitre l'incapacité des autorités à protéger les infrastructures de l'eau et les ressources elles-mêmes « surtout que nous disposons de ressources financières limitées », conclut l'enseignante universitaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.