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A chacun sa logique
Egalité hommes-femmes en héritage
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 09 - 2018

Le texte coranique l'a énoncé clairement et la loi tunisienne l'a adopté tel quel depuis des années : en matière d'héritage, la femme devrait avoir la moitié de ce qui est destiné à l'homme. La Constitution tunisienne et le projet de loi, qui sera présenté prochainement par la présidence de la République, ont toutefois une autre logique, autre que celle de la religion. La répartition équitable en matière successorale fait aujourd'hui débat, non seulement parmi les politiques, mais aussi dans la société tunisienne, où chacun semble s'attacher à son avis sur la question. Témoignages….
«Je suis tout à fait d'accord que les femmes aient les mêmes droits que les hommes en héritage. Revendiquer le contraire, cela pour moi n'a qu'un seul sens : c'est du pur égoïsme. A mon sens, l'homme aurait bien aimé que sa mère hérite la même part de biens que son oncle. Mais quand il s'agit de sa sœur, il préfère dans ce cas-là se référer au texte coranique et aux règles de l'islam ! Si nous vivons dans une société arabe renfermée qui se réfère au texte coranique tel quel, sans y réfléchir, il est temps aujourd'hui de changer et de mettre à jour les lois. C'est de la pure injustice car, c'est généralement l'homme qui travaille. Les femmes sont au foyer. Alors si elle n'a pas de revenus, pourquoi la priver aussi d'avoir un héritage comme son égal l'homme ?», s'exprime Fares, étudiant. Et de renchérir «Quand j'aurais des enfants, qu'ils soient des filles ou des garçons, ils auront tous la même part d'héritage».
«Modifier le texte coranique, c'est Haram»!
Ceux qui ne partagent pas cet avis sont nombreux, et leur principal doléance est qu'il ne faut pas modifier ou changer le texte coranique ! Pour eux c'est «haram» (un péché) ! Ferid, d'ailleurs, était très catégorique. «Il n'est pas question d'appliquer ce projet de loi en Tunisie. C'est contre l'islam et je n'accepterai jamais un projet qui incite à modifier même une seule lettre de ce que le bon Dieu a dit !», s'exprime-t-il.
Et d'ajouter : «Il est obligatoire, pour moi, d'appliquer les règles de la répartition de l'héritage telles que définies dans le texte coranique sauf dans le cas où les frères et les sœurs s'arrangent, à l'amiable, pour partager à égalité l'héritage. Sinon, il faut obligatoirement se référer à ce que le Coran énonce». Sa femme Najet, la cinquantaine passée, femme au foyer, le rejoint dans son idée et ajoute que le texte coranique est sacré et qu'il ne faut en aucun cas changer ce qu'il y est mentionné.
«Ce sont normalement les femmes qui doivent tout hériter»
«C'est la pire injustice qui puisse arriver à une femme ! Non seulement on lui impose le Hijab pour que Monsieur ne se sente pas mal à l'aise en voyant une femme tête nue dans la rue et de plus, on favorise encore l'homme et on refuse à la gent féminine d'avoir une part d'héritage égale à l'homme ! C'est absurde ! Je ne vois pas de différence entre un homme et une femme, donc je ne comprends toujours pas pourquoi le bon Dieu a dit cela !», se demande Rana, étudiante, âgée de 23 ans.
«Et même si le texte coranique l'exprimait «explicitement» et incitait à ce que le partage des biens se fasse de manière inégale, il est temps aujourd'hui de s'adapter avec les changements de la société ! Surtout à ce que je sache, le bon Dieu n'a pas interdit l'interprétation du texte coranique pour qu'il soit adaptable à tous les temps et à toutes les époques. Nul ne peut ignorer que, dans les époques révolues, c'étaient les hommes qui devaient se charger de toutes les dépenses de la famille, que les femmes n'étaient pas censées aller travailler et ramener de l'argent. Aujourd'hui, le monde a beaucoup changé et les rôles se sont presque inversés ! Les femmes travaillent et ramènent de l'argent pour subvenir aux besoins de leur famille et leurs enfants. Certains hommes ne travaillent pas et comptent même sur les revenus de leurs épouses! Personnellement, je suis même favorable à un projet de loi qui donne aux femmes tout l'héritage s'il le faut », argumente l'étudiante sur un ton ironique.
Quant à sa mère Narjess, fonctionnaire, la cinquantaine, elle partage le même avis que celui de sa fille. Elle avance que l'évolution de la société a permis d'effacer toutes différences qui existent entre les hommes et les femmes : «Si les femmes bossent comme les hommes, et si elles font les mêmes horaires de travail que lui et qu'il y a plus de métiers réservés aux hommes, alors pourquoi accepter que l'homme ait le double de la part de la femme dans l'héritage ? Le texte coranique est adaptable à nos situations, nos conditions de vie, donc le changement des lois et l'application de ce nouveau projet de loi s'avère très logique et dans l'air du temps. Pourquoi ne pas avoir la même part, à égalité alors que nous nous partageons tout dans la vie ?» témoigne Narjess.
Si beaucoup se disputent encore le problème d'égalité entre les hommes et les femmes en héritage, Faouzia a d'ores et déjà pris sa décision, depuis des années. Celle de partager tous ses biens à égalité entre ses fils, ses filles, ses petits-fils et petites-filles. Sa logique repose sur le fait que ce sera injuste que ses fils héritent les deux tiers de ses biens en or par rapport à leurs sœurs, alors que c'est normalement ce sont ses filles qui devraient bénéficier de ce bien ! «Un homme ne peut pas porter une parure en or pour femme, à moins que ce dernier la donne à sa femme et je trouve cela injuste ! Pourquoi ce sont mes belles-filles qui héritent mes biens en or que je veux garder pour mes filles et mes petites-filles. Pour moi les biens en or sont réservés uniquement pour les filles. J'ai déclaré mon intention de donner à chacune de mes filles, à mes petites-filles une part de mes biens comme il me semble. Idem pour les autres biens, je les avais déjà partagés de façon équitable. Comme ça je serais tranquille après ma disparition et je pense que j'ai été très correcte et raisonnable dans ma décision. Avec l'accord de toute la famille, mes fils et mes filles, nous avons décidé qu'il en soit ainsi», ajoute cette mère de huit enfants.


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