Placée sous le thème " La femme arabe et les conflits armés : quel développement durable ", la 7e séance du 3e Congrès de l'Organisation de la femme arabe (OFA) s'est tenue, hier matin, à Gammarth, sous la présidence de Mme Louloua Al-Awadhi, secrétaire générale du Conseil supérieur de la femme au Royaume de Bahreïn. Dr Nader Saïd Fouqaha de la Palestine a présenté le document de travail de la séance, dans lequel il a mis l'accent notamment sur les différentes formes d'oppression politique et sociale et les violations continues auxquelles fait face la femme dans plusieurs pays arabes, à cause des conflits armés, de la colonisation étrangère et des conflits confessionnels, ce qui consacre la mentalité que la femme est un être fragile, vulnérable et a toujours besoin de protection et d'assistance. La détérioration de la situation sécuritaire et sociale, a-t-il indiqué, empêche les membres de la société de contribuer à l'effort de développement, précisant que les conflits compromettent les chances du développement durable et consacrent la dépendance négative au niveau économique, social, culturel et psychologique, dans la mesure où l'opération d'armement devient une priorité absolue au détriment des efforts de développement dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté. La femme, qui est souvent victime des conflits armés, a-t-il estimé, peut jouer en temps de guerre un rôle majeur dans les mouvements de libération et de militantisme ainsi que dans le processus de paix. Cela, a-t-il précisé, interpelle la femme à vaincre la peur, à se soustraire à la dépendance masculine et à éviter de tomber sous l'emprise de la violence, de la discrimination, de l'exploitation sexuelle et de l'oppression sociale. L'impératif de protéger la femme réfugiée Pour Dr Brahim Darraji de la Syrie, la libération de la femme du joug de l'oppression, de la discrimination, de la dépendance et de l'ignorance et sa protection contre les conséquences et les séquelles des conflits armés constituent la condition sine qua non pour garantir sa contribution agissante au processus de développement durable. Il a insisté, sur la nécessité de réfléchir à élaborer des plans et programmes et à allouer les budgets nécessaires pour en assurer la réhabilitation. Il, à cet égard, souligné l'impératif d'approfondir la prise de conscience des peuples arabes de l'importance de respecter la femme réfugiée et victime des conflits, de consacrer son droit à une vie digne et à exercer son rôle au sein de la famille et dans la société. L'œuvre de développement dans les sociétés arabes demeure déséquilibrée aussi longtemps que la femme souffre de l'exclusion et de la marginalisation, a-t-il affirmé. Priorité des droits de la femme après les temps de guerre Pour sa part, Dr Leïla Charfeddine de Jordanie a mis l'accent sur la nécessité de dynamiser les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies visant à assurer la protection de la femme lors des conflits, à favoriser sa participation à l'instauration de la paix et à l'élaboration de plans et programmes de développement à son profit après la fin de la guerre. Elle a indiqué que les conflits armés ont de graves conséquences sur la femme, aussi bien au niveau psychologique que social. Elle a, à titre d'exemple, cité sa privation du droit à l'enseignement et à une alimentation saine, le viol, le sentiment de peur, l'emploi forcé, l'exil et la torture. Elle a fait remarquer que les efforts des gouvernements sont, généralement, axés, après la fin de la guerre, sur la reconstruction aux dépens de la garantie d'une assistance médicale et psychologique des ressources humaines, victimes de la guerre. Ce qui devrait constituer une opportunité pour la femme de s'affranchir du statut d'un être faible ayant besoin d'une protection masculine pour accéder à celui d'un être capable de prendre une décision. Il s'agit, aussi, pour la femme de relever le défi relatif à la promotion de la société afin de lui permettre de dépasser les séquelles de la guerre et de poursuivre son processus de développement dans le cadre de l'égalité avec l'homme, tout en ayant confiance en ses aptitudes physiques et intellectuelles. Pertinence de la commission du DIH Les intervenantes ont salué l'initiative de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'OFA, en faveur de la création d'une commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire, ce qui illustre sa profonde conscience des souffrances de la femme qui vit dans des sociétés en conflits armés, tels que les territoires arabes occupés, l'Irak et le Soudan. Elles ont rendu hommage à la Tunisie pour son appui constant à la juste cause palestinienne visant à instaurer la paix dans la région afin de garantir la dignité des individus et consacrer le droit des peuples à l'autodétermination. Elles ont souligné que les opérations d'armement engendrent la dilapidation des fonds et privent les individus de leur droit au développement social. Cette situation, ont-ils ajouté, est de nature à empêcher les citoyens à contribuer, activement, à l'impulsion de l'œuvre de développement durable, appelant à assurer la protection de la femme arabe réfugiée.