Bourse de Tunis : Le Tunindex de nouveau en hausse    Kaïs Saïed, Noureddine Taboubi, Abir Moussi… Les 5 infos de la journée    Report du match d'Ons Jabeur    Tout ce qu'il faut savoir sur le G7    Tunisie – Décès d'un policier dans l'évacuation d'un immeuble à Sfax : Précisions du ministère de l'intérieur    3ème Coupe de Tunisie de golf des jeunes : À l'assaut de l'AGH    L'association des joueurs professionnels dépose plainte contre la FIFA    Le phénomène des faux taxis prend de l'ampleur en Tunisie    L'UNRWA met en garde des risques catastrophiques pour l'environnement et la santé à G-a-z-a    CAN 2025 : La date du tirage au sort est fixée    Officiel, la 5G sera commercialisée en Tunisie début 2025    SONEDE : Des mesures exceptionnelles en prévision de l'Aïd El-Adha    Taboubi : l'UGTT n'acceptera pas la poursuite de la violation du droit syndical    Un sommet du G7 sans Mohammed ben Salmane ?    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    Suppression prochaine d'une nouvelle liste de 33 autorisations administratives    Le général Roméo Dallaire, chef de la Minuar au Rwanda: "Les Tunisiens ne m'ont jamais laissé tomber"    Daily brief national du 13 juin 2024: Deux jours de congé à l'occasion de l'Aïd Al Idha    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    CNAM : Remboursement des frais de soins    FITA 2024 | Fatma Thabet, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines : «La Tunisie a constamment œuvré à promouvoir une coopération entre les pays africains»    Exposition personnelle de Sinda Belhassen : Tisser la terre    Kais Saied invité au Sommet du G7    Pourquoi plus de 40% des jeunes Tunisiens sont-ils déterminés à partir à l'étranger ?    MEMOIRE : Salem ATTIA    CONDOLEANCES : Chiraz NALOUTI    Nizar Yaiche annonce la livraison et l'installation des composantes de la bibliothèque numérique    Kamel Sahnoun : en moyenne, vingt ingénieurs quittent le pays au quotidien    FTF – L'avenir du bureau fédéral et sa relation avec la FIFA : Devoir de sagesse...    Point de vue | Le syndrome Ahmed Hafnaoui !    La migration et la sécurité des frontières au cœur du G7    Aïd El Kebir : ouverture des guichets de banques    Près de 4 milliards de dinars de recettes d'exportation d'huile d'olive    Moscou suspend les échanges en dollars et en euros à la Bourse    Arrivée de navires russes à Cuba : Washington réagit en déployant ses forces    Tunisie – Affaire Jilani Daboussi : Mondher Ounissi maintenu en détention    Tunisie – Signature d'un accord sécuritaire en vue de l'ouverture du passage frontalier de Ras Jedir    Tunisie – METEO : Quelques orages sur le nord ouest    La loi d'exemption du service militaire des ultra-orthodoxes divise les israéliens mais sauve le gouvernement Netanyahou    Rafael Nadal et Carlos Alcaraz représentent l'Espagne aux JO    Formation pour éditeurs Tunisiens : spécialisation en littérature jeunesse    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    Classement mondial et arabe des pays possédant le plus de bétail en 2024    Plus de 35 morts dans un incendie au Koweït    Concours de Courts Métrages « Les Ecrans de Hammamet » : De l'idée à l'écran...    Souad Ben Slimane, autrice, comédienne et interprète du One-Woman-Show «Deadline», à La Presse : «Le besoin de dire m'a motivée pour reprendre la scène»    Tunisie – Récupération de pièces archéologiques de la France    CONECT: Organisation des ateliers de réflexion dans le but d'améliorer le climat des affaires et impulser la transformation du modèle économique du secteur de l'industrie cinématographique    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Nos hôpitaux en danger !
Les défenseurs de la santé publique tirent la sonnette d'alarme
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 12 - 2018

Des mesures urgentes à prendre : reconsidérer le rôle des structures de première ligne (dispensaires, centres de soins de base…), améliorer les prestations fournies par les hôpitaux tout en limitant les inégalités entre les régions, droit d'accès à la santé pour tous les citoyens, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption…
Tout récemment adopté, le budget du ministère de la Santé pour 2019, dont le montant global s'élève à 2.055 millions de dinars, n'a pas échappé aux critiques virulentes de la corporation. Même son ministre, M. Abderraouf Chérif, fraîchement nommé suite au dernier remaniement partiel, n'en était pas assez satisfait, estimant qu'il demeure en deçà des attentes. «Avec un tel budget, nous ne serons en mesure de procéder à aucune réforme nécessaire», déclare-t-il, en substance. Cela étant, bien que l'enveloppe allouée à ce secteur vital connaisse, cette fois-ci, une légère augmentation (5,04%). «Ce taux aurait dû, à la rigueur, être porté à pas moins de 6% du budget de l'Etat, soit une augmentation de 400 millions de dinars», ainsi réclame M. Moncef Belhaj Yahia, secrétaire général de l'Association tunisienne de défense du droit à la santé, elle aussi membre d'une coalition civile pour la défense du secteur public de la santé. Une telle rallonge budgétaire, argue-t-il, ne serait pas aussi insignifiante. Elle permettrait de subvenir au manque de médicaments, à l'acquisition d'équipements, de moyens de prévention et de recrutements.
En fait, ce collectif n'a pas cessé d'alerter sur un état des lieux névralgique, qualifiant le budget 2019 une bagatelle qui ne fait qu'aggraver la crise et creuser encore plus le fossé des inégalités quant à l'accès aux soins de la santé. Sauver nos hôpitaux, c'est leur cheval de bataille. Et celui de toujours. Mais, qu'en reste-t-il, à vrai dire? L'hôpital public n'est plus, aujourd'hui, ce qu'il a été autrefois : infrastructure menaçant ruine, encombrement, milieu insalubre, prestations de mal en pis, délais maintes fois prolongés, médicaments en rupture de stock, erreurs médicales au grand jour et d'autres pratiques anti-éthiques jusqu'alors intolérables. «Bref, c'est un secteur financièrement asphyxié, corrompu et mal géré», dénonce-t-il. Sa crise multiforme ne date pas d'hier, elle tient au fait que l'Etat s'abstient de le financer. Son retrait le met, certes, face à un double défi constitutionnel et moral : se conformer à la loi et permettre aux plus démunis de se faire soigner à titre gratuit ou à tarif réduit. En l'état, aucun pari n'a été pris. Droit à la santé, à quel prix ? Le collectif fustige, par ailleurs, son désengagement quant à l'alimentation du «Fonds d'appui à la santé publique», un mécanisme d'appoint créé en vertu de la loi de finances pour 2017. Le but étant, au départ, de prendre en charge les frais des prestations hospitalières fournies aux détenteurs des carnets de soins gratuits et ceux à tarifs réduits.
Il faut 150 milliards de plus
Sa réactivation peut faire partie de la solution, assure M. Belhaj Yahia. D'autant plus que le budget 2019 alloué à ce fonds est fixé à 2 millions de dinars. Mais, ce collectif le considère comme étant dérisoire. Soit, l'équivalent de moins de 700 millimes par citoyen, sur l'ensemble de 3 millions bénéficiaires de ces cartes de soins dont le nombre totalise 900 mille. Il s'agit là, des dépenses jugées en deçà des prévisions, surtout que l'on sait que le coût des services de santé présentés à cette catégorie spécifique a dépassé de loin le budget de ce fonds. Soit 400 millions de dinars en 2013, à raison de 521 dinars en moyenne pour chaque carte de soins. Les défenseurs du secteur en demandent plus : une ligne de financement supplémentaire couvrant, du moins, la moitié des coûts liés à ce fonds. Autre facteur de crise, le faible taux d'indemnités servies par l'Etat au titre de fonctionnement des établissements sanitaires publics est en passe d'aggraver la situation. Moins de 107 millions de dinars suffisent-ils pour gérer 28 complexes de santé, 110 dispensaires, 2.000 centres de santé de base et bien d'autres hôpitaux publics ? Sauf par miracle ! D'après ce collectif, cette cagnotte, aussi modique soit-elle, ne peut même pas couvrir 30% des besoins nécessaires dont les médicaments. Injecter 150 millions de dinars de plus s'avère aussi primordial. A quoi servent les pharmacies internes ? Pourquoi parle-t-on autant de pénurie de certains produits pharmaceutiques ou de leur périssabilité? A-t-on pris les mesures qui s'imposent pour sanctionner les défaillances ? Et la corruption aussi. Ce mal qui continue de ronger le corps de la santé, avertit M. Messaoud Romdhani, président du Ftdes. La fuite des blouses blanches est également déplorée. «Il est inadmissible, aujourd'hui, qu'un dispensaire à Borj Cedria, au sud de la capitale, pourtant fin prêt depuis une année, soit livré à lui-même, sans médecins», s'étonne-t-il, indiquant que les départs n'ont pas été pourvus.
Parer à l'urgence
Ce même problème a été, ainsi, évoqué par l'actuel ministre de tutelle, lors de son audition à l'ARP. Il a demandé au chef du gouvernement de porter à 2.000 le nombre de recrutements. Avec un budget assez réduit, cela ne serait-ce qu'un vœu pieux. Pourtant, la feuille de route de M. Cherif semble être bien chargée : promotion de la politique de prévention, lutte contre les maladies chroniques et émergentes, règlement des dettes des structures sanitaires. L'heure de la réforme a déjà sonné. Depuis 2012, le plan d'action du ministère de la Santé n'a pas été suivi d'effet. A la longue, le fardeau s'alourdit et la qualité a de plus en plus baissé. Le Collectif met en effet l'accent sur l'absence de solutions pour la question des créances des hôpitaux vis-à-vis de la Cnam. Celles-ci ont atteint le chiffre record de 631 millions de dinars, la plaçant en situation de quasi-faillite financière. Que propose le collectif pour désamorcer, un tant soit peu, la crise ? Six mesures urgentes: reconsidérer le rôle des structures de première ligne (dispensaires, centres de soins de base…), améliorer les prestations fournies par les hôpitaux tout en limitant les inégalités entre les régions, droit d'accès à la santé pour tous les citoyens, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, financement du secteur public avec une large couverture sanitaire, ainsi que l'adoption d'une stratégie participative de réhabilitation globale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.