La réforme du régime de retraite dans le secteur public proposée dans le cadre du projet de loi, objet de la séance plénière d'hier à l'ARP, assure une réduction du déficit de la Cnrps sans toucher aux acquis sociaux des retraités, dont la péréquation Le projet de loi amendant le régime de retraite dans le secteur public a fait l'objet, hier, d'un débat en séance plénière en présence de 76 députés au sein de l'ARP. Hier après-midi, les députés sont passés au vote article par article. En dépit des critiques, parfois rudes, de certains députés à l'égard des propositions mentionnées dans le projet, la réforme immédiate des régimes de retraite a fait presque l'unanimité. Le déficit colossal des caisses qui ne cesse de se creuser depuis une vingtaine d'années oblige. L'article 37 de la loi relative à la retraite dans la fonction publique, impliquant la péréquation automatique, a été retenue suite à une mobilisation importante des retraités durant l'été écoulé. Considérée comme un acquis social, plusieurs députés ont salué la décision du ministre des Affaires sociales de maintenir l'article 37 dans son intégralité. Réduire de 80% le déficit actuel Le ministre des Affaires sociales, M. Ahmed Trabelsi, a affirmé dans sa réponse aux interventions des députés que les réformes proposées dans le cadre de ce projet de loi contribueront à stopper l'hémorragie financière de la Cnrps. Le déficit de la caisse s'élève à 1.800 millions de dinars par an. Un déficit qui est devenu ingérable. Une augmentation obligatoire de 2 ans de l'âge de départ à la retraite, une revue à la hausse de la cotisation sociale de 1% pour les salariés et de 2% pour les employeurs, outre la cotisation sociale et solidaire (CSS) de 1% promulguée dans la LF 2018 couplée à une politique salariale active permettront de recouvrir 80% du déficit de la caisse par an, soutient le ministre. Il a également affirmé que ce package de réformes fera office d'un remède immédiat pour arrêter l'hémorragie financière de la caisse et permettront ainsi aux autorités de se pencher sur les réformes structurelles de la protection sociale sous de meilleurs auspices. Le ministre des Affaires sociales a également annoncé qu'à partir du 1er avril 2019, le système de l'identifiant unique entrera en vigueur, et ce, dans le cadre de l'optimisation de la gestion des ressources financières des caisses sociales. Par ailleurs, M. Trabelsi a mis en exergue l'orientation du gouvernement qui se veut garant des acquis sociaux. «La moyenne de l'âge d'une pension de retraite s'élève à 20 ans, alors que la moyenne de l'espérance de vie après la retraite est de 7 ans pour les affiliés de la Cnrps. Ceci est un acquis pour les ayants droit, notamment les veufs et les veuves, la fille célibataire et sans revenus, etc. Nous tenons à préserver ces acquis. C'est notre option», soutient-il.