Les pharmacies, auparavant conventionnées avec la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) ont annoncé, depuis quelques mois, l'arrêt «temporaire» de cette convention jusqu'à nouvel ordre. Cette décision s'explique par le retard de la Cnam quant au remboursement des médicaments. Peu importe les raisons profondes de l'échec des négociations entre ces deux parties, ceux qui souffrent le plus de cette situation, ce sont les malades atteints de maladies chroniques. Ces patients, qui bénéficient normalement d'une Apci, ne peuvent plus jouir de ce droit ! Pris entre le marteau et l'enclume, le patient doit se débrouiller tout seul pour gérer sa maladie et s'endetter s'il le faut pour acheter ses médicaments, très coûteux. Une prise en charge qui ne sert à rien ! Pas aussi grave s'il s'agissait d'un simple rhume. Mais il est question de ceux qui souffrent de maladies chroniques et dont le traitement est coûteux. La suspension de la convention les prive temporairement de la prise en charge dont ils bénéficiaient jusqu'ici. Ils doivent par conséquent débourser de leur poche pour se procurer leurs médicaments tous les quatre ou six mois. Inutile, en effet, de se présenter avec son Apci auprès des pharmaciens, car presque toutes les pharmacies ont annulé leur contrat avec la Cnam. Inutile de parcourir toutes les pharmacies dans l'espoir que l'une d'elles accepte le document délivré au patient atteint de maladie chronique par la Cnam. «En attendant que les choses s'arrangent, potentiellement, le patient doit acheter ses médicaments avec son propre argent», nous a informé une des pharmacienne. Est-il possible aujourd'hui pour un patient de débourser la bagatelle de 400 dinars pour un traitement de seulement deux mois? Même si certains en ont les moyens, ce n'est pas le cas de tous les patients atteints de maladies chroniques. Pour revenir à la question de la prise en charge de certaines maladies chroniques, il est à noter que la Cnam a fixé au moins une liste de 24 maladies prises en charge dans le cadre de la convention. On note, à titre d'exemple, et en tête de liste, le diabète insulinodépendant, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale, les tumeurs et hémopathies malignes et encore d'autres maladies… Aujourd'hui, les personnes atteintes de maladies chroniques doivent s'armer de patience et payer leur traitement sans compter sur la prise en charge qui ne sert à rien désormais. Entre la maladie, l'annulation de la convention, la cherté de la vie et le coût élevé des médicaments et des aliments… le citoyen atteint de maladie chronique n'a plus le choix. Il doit continuer à souffrir en silence.