Le public s'est laissé enivrer par les notes et les textes de Fadi Ben Othman. Grâce à son spectacle « Parfum de Jasmin », le jeune virtuose est en passe de devenir une valeur sûre du paysage musical tunisien. Soutenu magistralement par le baryton Haythem Hadhiri et la soprano Henda Ben Chaâbène, le spectacle d'une durée d'1 heure 15 a conquis adultes et enfants présents sur place. Il s'ajoute aux prouesses artistiques de Fadi Ben Othman effectuées depuis 2015, et présente une quinzaine de créations inédites toutes instrumentales et lyriques. Baryton, soprano, orchestre symphonique et chœur ont tenu farouchement les rênes d'une évasion musicale envoûtante. Le titre du spectacle se réfère au jasmin : les textes et les balades ne font pas référence à la révolution du jasmin spécialement, mais bien aux origines syrienne et tunisienne du créateur, qui a tenu à chanter l'amour, la romance, la nature et la patrie à travers un répertoire de musique classique et lyrique parfois aux airs familiers. Sur une note poétique La richesse des textes chantés au public émane de la plume d'Abou El Kacem Chabbi, Nizar Kabbani, des deux poétesses Hela Channoufi et Sara Mefteh, de Fadi Ben Othman et de l'écrivain et universitaire Aymen Hacen, qui a clôturé le spectacle sur des mots extraits de « Tunisité », son propre ouvrage. La levée du rideau s'est faite sur la poésie de Hela Channoufi et Fadi Ben Othman, avec l'intro et un morceau accrocheur intitulé « Mon cœur s'ouvre à toi ». Des titres dégoulinant de romantisme ont suivi, citons « Dis-moi que tu m'aimes » et « La valse d'autrefois » avant de s'adonner à la nature avec « L'arc-en-ciel et la mer ». Deux poèmes dédiés à deux nations ont fait vibrer la foule « Palestine » et celui de Nizar Kabbani « Damas », « Ya Bladi » de Sara Mefteh n'est pas passée inaperçu. Un concentré de mots et de poésie ont adouci les oreilles des auditeurs. 14 choristes ont clôturé le spectacle en beauté. La fusion des langues a été aussi le point fort de ce répertoire : la langue arabe, le dialecte tunisien, et la langue française ont fait échos aux 4 coins de la salle grâce à Henda Ben Chaâbène et à Haythem Hadhiri qui alternaient les apparitions et se retrouvaient sur quelques morceaux avant de céder la scène vers la fin à Aymen Hacen. Eclectique à souhait, « Parfum de jasmin » s'exportera probablement à l'étranger.