• Ce milieu aquatique, partie intégrante du chapelet lagunaire allant de Maâmoura à Kélibia, figure, depuis 2008, sur la liste «Ramsar» des zones humides d'importance mondiale Vouée à l'abandon depuis des années, au point qu'elle s'est transformée en un déversoir de déchets et des eaux usées, la lagune de Korba s'est dégradée devenant, ainsi, autant sensible aux caprices de la nature que vulnérable face à toute activité humaine abusive. Un état des lieux qui a rapidement interpellé les défenseurs de la biodiversité et les bailleurs des fonds, aux fins de prendre soin de cet écosystème pittoresque riche en faune et en flore. Sa protection était, en effet, impérative au même titre que son exploitation rationnelle pour pouvoir garantir sa durabilité dans le temps et dans l'espace. Et pour cause, ce milieu aquatique de Korba, partie intégrante du chapelet lagunaire allant de Maâmoura à Kélibia, figure, depuis 2008, sur la liste «Ramsar» des zones humides d'importance mondiale. C'est là, une initiative écologique salutaire, en vertu d'une convention signée depuis 1971 en Iran. L'un des premiers à y avoir adhéré en 1981, la Tunisie compte, aujourd'hui, quelque 237 zones humides réparties en barrages, lacs intérieurs d'eau douce, tourbière, sebkhas, oueds et lagunes…Autant de milieux naturels aux vertus écologiques et socioéconomiques bien reconnus et dont la valorisation et la protection demeurent tributaires d'une conscience éco- citoyenne qui relève, bel et bien, d'une nouvelle culture environnementale profondément ancrée dans les esprits et les comportements. Une approche participative Aux côtés d'une vingtaine des sites tunisiens classés prioritaires, en termes de protection, tels que Sebkhat Séjoumi, l'île d'Ichkeul, Oued Medjerda et bien d'autres jugés aussi fragiles, la zone humide de Korba a fait, dès l'an 2000, l'objet d'un plan de gestion et de conservation. Confiée à l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (APAL), cette mission de taille a commencé par la reconversion de l'ancien abattoir de la région en un centre culturel et environnemental, à partir duquel se sont dégagées les initiatives et les opérations de mise en valeur de la lagune. Il était, dès lors, question d'enlever près de 3.500 m3 de déchets solides, d'alimenter la zone de 4.000 m3 par jour des eaux traitées, d'aménager un circuit écologique sur une longueur de 2 km, avec des espaces de repos. En outre, il a été procédé à l'installation d'une passerelle en bois et de cinq observatoires ornithologiques destinés au contrôle des diverses espèces d'oiseaux d'eau dont la majorité sont des oiseaux migrateurs. Afin de réduire les effets de l'érosion marine et protéger les dunes littorales, des piquets en bois ont été implantés en bordure de la plage. Sans pour autant oublier l'implication des habitants de la région à travers des campagnes et des actions d'information et de sensibilisation à la protection de cet écosystème, comme source de vie de l'homme et de l'animal. Une approche participative qui gagnerait à relever les défis du développement durable. Telles sont les principales composantes du plan de gestion durable de la zone humide de Korba qui s'étend sur 24,5 ha. Ce faisant, près de 5MD, en guise de dons, ont été alloués, pour la période 1996-2006, pour financer ce projet pilote. Cette enveloppe colossale a été octroyée par les deux fonds respectivement mondial et français pour l'environnement mondial (GEF et FFEM).