«Dans notre microcosme footbalistique où les prix s'envolent et où circulent les chiffres les plus incroyables, l'ESM peine à dorloter ses joueurs, si ce n'est pour honorer ses engagements». «A la Bourse des salaires et primes, comme au classement de la Ligue 1, le club se morfond au bas du classement. Et pour cause ! Les Miniers vivent grâce à la manne de la CPG dont les dividendes ne sont pas synchronisés avec les besoins du club (…), ce qui fait que l'Etoile minière ne fait pas partie des clubs fortunés. On a décidé de sortir la loupe et la calculette pour vous livrer au plus juste prix la vérité des chiffres. A l'ESM, c'est un financier de formation (quoi de mieux?) qui gère la trésorerie du club. Certes, il ne jongle pas avec des liasses de billets, mais il fait des acrobaties pour joindre les deux bouts. Mohamed Dinari, monsieur argent à l'ESM, s'exprime dans le langage des chiffres. «Pour la masse salariale mensuelle, nous avoisinons cette saison les 110 mille dinars alors que nous étions dans la fourchette (60.000-95.000) pour les deux dernières saisons. La case des salaires fait partie des plus faibles en Ligue 1 avec une échelle qui varie entre 2.500 dinars et 6.000 dinars». Paramétrage des chiffres... A la question portant sur le paramétrage de ces chiffres et si cela se fait en fonction du statut du club, de ses moyens ou de la célébrité du joueur. Notre interlocuteur éclaire notre lanterne : «Les joueurs sont rémunérés en fonction de la pression que nous mettent leurs agents qui font un travail de titan pour surcoter leurs protégés et, souvent, on finit par mordre à l'hameçon. Mais bref, je dois avouer que les joueurs de l'Etoile de Métlaoui sont lésés à cause de cette crise financière étouffante qui perdure depuis 2015 et cela a eu une incidence sur le rendement des acteurs et les résultats enregistrés. Que peut-on exiger des joueurs qui n'ont pas été payés depuis 4 mois et des primes de rendement non perçues alors que nous entamions la phase retour? Mais empressons-nous de dire que nous vivions au-dessus de nos moyens. Nous restons éternellement à la merci de la CPG qui nous finance à raison de 1,5 million de dinars par an. Ce n'est pas mal pour un club de notre calibre mais c'est peu quand même, toujours est-il qu'il faut gérer le club en fonction de nos finances. Mais je dois avouer qu'il y a des clubs qui jettent de l'huile sur le feu en renchérissant, ce qui accable «les petits», en les entraînant dans ce labyrinthe». En général, les footballeurs sont surpayés en Tunisie et notre interlocuteur ne nous contredit pas. «Les entraîneurs aussi, surtout par rapport à notre niveau de vie. Depuis des années, on enregistre une inflation dans ce chapitre surtout par rapport aux moyens de la plupart des clubs et c'est la trésorerie tunisienne qui en pâtit. Par ailleurs, l'ESM fait partie de cette caste de clubs parmi les moins lotis pour ne peut se permettre le luxe de monnayer au plus cher les primes qui, force d'admettre, prennent une courbe ascendante lorsqu'il s'agit de se battre pour la survie en Ligue 1. La fourchette des salaires oscille entre 2,5 et 5 mille dinars et un cumul de 4 mois traîne dans la comptabilité du club. Le salaire octroyé au coach se situe aux alentours de 12 mille dinars et ce dernier n'a pas reçu ses honoraires depuis l'intersaison. Bref, il n'y a pas à jubiler pour le SDF de la Ligue 1 qui se trouve en mal de liquidités surtout avec cette billetterie qui lui manque lorsqu'il évolue dans ses murs et, vraiment, c'est le lubrifiant qui manque à la machine...».