«Nous formons une entité qui vit bien ensemble et qui puise sa force dans sa solidarité. Ça finira par payer et nous remettre en selle au sommet de l'échiquier»... Pas de répit pour le groupe d'internationaux clubistes avec un rythme endiablé de rencontres... Pour être compétitif, il faut s'adapter aux exigences du haut niveau. L'Unaf hier, puis, les éliminatoires de la CAN 2010 et tout juste après le derby, c'est à la fois un test d'endurance, de résistance, de récupération et de gestion de ses propres émotions. Le plus important est d'assimiler et d'appliquer les consignes du staff technique et médical, que ce soit au CA ou en sélection. Bien s'échauffer à l'entraînement, ne pas négliger le décrassage, ne pas sauter une séance de massage et boire beaucoup d'eau, voilà ce qui peut minimiser tout risque de blessure anodine ou de fléchissement. Pour revenir au derby, et bien qu'une belle brochette de joueurs (des deux camps) ont été fortement sollicités ces derniers temps, il ne peut être question de saturation, puisque la magie du derby finit toujours par opérer. La motivation est à son paroxysme, et ce, depuis quelques jours déjà. Il s'agit plutôt là de réguler cette motivation, et notre staff technique s'y emploie pour quelque peu dépassionner les débats et ne pas sortir la rencontre de son contexte. Vous savez, pour bien négocier un derby, il faut rester serein et concentré. Il faut se détacher des enjeux pour donner libre cours à sa palette de jeu. Ne pas être crispé et se libérer peut valoir d'énormes satisfactions le jour «J». Un rapide «flash-back» nous enseigne que le rôle d'outsider vous sied comme un gant depuis quelque temps... Le derby ne répond à aucune logique. C'est une compétition à part (en aller et retour) entre deux voisins qui doivent en découdre au-delà de toutes autres considérations liées au classement. La suprématie, le prestige et même le palmarès propre aux confrontations directs entre le CA et l'EST, voilà un challenge qui transcende les compétiteurs. Au final, l'histoire retient le nom du vainqueur et celui du vaincu. Maintenant, et dans ce cas précis, comme lors de nos récentes confrontations, il s'agit d'éviter l'échappée du leader et de redistribuer les cartes à terme. Résorber l'écart qui nous sépare de l'Espérance et enclencher la course poursuite, c'est notre crédo actuel. Se situer dans le rétroviseur du leader et rester en embuscade peut s'avérer être une situation intéressante, mais il ne faut surtout pas laisser nos devanciers prendre le large au classement. C'est pour cette raison que la victoire est impérative face à l'EST. Le plan de jeu concocté par Mrad Mahjoub en ce sens... Le CA, tout comme l'EST, change rarement d'orientation tactique. Un grand club, qui se respecte, ne remet pas en cause certaines constantes de jeu. C'est à l'adversaire de se préparer en conséquence. La notoriété des grands clubs fait que tout est méticuleusement étudié, anticipé et apprécié à sa juste valeur par l'adversaire. La nuance se situe au niveau de certains détails, une approche de jeu à optimiser, un surcroît de «grinta», de concentration et de vélocité. Etre les premiers sur ce que l'on appelle communément la deuxième balle, presser l'EST, gagner les duels, optimiser les balles arrêtées, faire prévaloir notre bloc et notre fraîcheur ; ce sont là les A.B.C du football et nous sommes assez nantis pour appliquer avec succès ce qui est demandé. Peut-on parler de match de la dernière chance qui s'offre au CA pour accrocher le bon wagon du championnat ? L'écart qui nous sépare de l'EST n'est pas à négliger. C'est un état de fait que nous autres joueurs avons assimilé. Le football étant ce qu'il est avec sa logique de résultats, il est urgent et primordial pour nous de maximiser les points et continuer à talonner l'EST dans des conditions mentales optimales. Sans faire l'apologie du staff technique, ce dernier n'arrête pas de nous revigorer en ce sens. Nous formons une entité qui vit bien ensemble et qui puise sa force dans sa solidarité. Ça finira par payer et nous remettre en selle au sommet de l'échiquier. A titre personnel, Zouhaier Dhaouadi se transcende souvent face au voisin «sang et or»... Il faut relativiser, mais force est de constater que quand on milite au sein de la bannière clubiste, on vous enseigne d'emblée la culture de la gagne. C'est un perpétuel défi à relever en vue d'être digne du maillot porté. Evoluer devant un public phénoménal ne peut que vous procurer ce second souffle et cette faculté à tout donner, avec pour finalité et satisfaction à donner le sourire et procurer du plaisir...