Si l'entraîneur marsois estime qu'il a du pain sur la planche, son homologue sfaxien est un homme heureux, car la victoire lui permet de préparer sereinement la finale de la Coupe de la CAF Pour sa première sortie officielle à la tête de l'ASM, les dieux du stade n'étaient pas du côté de Habib Mejri. Dix jours à peine après sa prise de fonctions, le hasard du calendrier a placé le nouvel entraîneur marsois face à un défi de taille : réussir sa première, de surcroît à domicile et face à l'une des grosses cylindrées du championnat. Une tâche rendue plus difficile avant même le coup d'envoi de la rencontre, puisque Mejri a été privé de cinq joueurs (entre blessés et suspendus). Face au CSS, l'Avenir n'a pas dérogé à la règle, en développant un fond de jeu appréciable, mais en commettant également des erreurs de placement en défense, ce qui a engendré une défaite qui aurait pu être évitée. En effet, les banlieusards se sont montrés particulièrement fragiles lorsque les Sfaxiens les ont pressé dans leur zone. Une balle mal dégagée de Kouamé a été à l'origine du premier but encaissé et un mauvais placement défensif a été la cause du deuxième but. Réagissant à la défaite, l'entraîneur marsois s'est montré réaliste à souhait. Tout d'abord, il a refusé d'apporter un jugement de valeur sur le travail effectué par son prédécesseur, estimant qu'il est trop tôt pour parler d'amélioration du jeu de l'équipe : "Je ne me permettrais en aucun cas d'apporter un quelconque jugement sur le travail effectué par mon prédécesseur. Kamel Chebli étant un confrère respectable et respecté, à la compétence reconnue.", a tenu à préciser l'entraîneur des "Vert et Jaune" et d'ajouter : "Naturellement, on ne peut pas faire grand-chose en l'espace de dix jours d'entraînement. Nous nous attendions à ce que le match soit difficile. Bien entendu, les absences ont pesé dans la balance. Mais il est temps qu'on progresse, car ces défections ne doivent pas conditionner le jeu d'une équipe, quand on dispose d'un effectif de vingt joueurs. Il est temps que les remplaçants prennent leurs responsabilités et assument lorsqu'ils sont convoqués.", a également déclaré Habib Mejri. Et pour conclure, l'entraîneur marsois décortique le vrai mal : "Ce n'est jamais une question de système de jeu. Car en football, le système est figé. Peu importe la formule adoptée, c'est l'animation offensive qu'il faudra améliorer. Nous aurions pu éviter la défaite et faire match nul, mais nous avons commis des erreurs défensives. Bref, nous avons du pain sur la planche, car il y a beaucoup de choses à améliorer.", conclut-il. Satisfaction Pierre Lechantre était un homme comblé comme constaté, samedi à la conférence de presse d'après-match. Malgré la fatigue engendrée par le voyage au Soudan et les absences enregistrées au sein de son effectif, le technicien français a ramené une victoire de La Marsa. Et ce n'est pas à dédaigner quand on sait que les Sfaxiens prépareront par la suite la finale de la Coupe de la CAF : "Nous avons obtenus trois points. C'est une victoire venue à point nommé, car cela nous permet de préparer dans la sérénité la finale de la Coupe de la CAF. Je suis content car nous avons gagné, malgré la fatigue du voyage qui nous a conduit au Soudan et les six absences : trois blessures et trois suspensions. Ce n'était donc pas évident de motiver les joueurs en prévision de cette rencontre. En deuxième mi-temps, nous avons changé le système de jeu , plus porté vers l'offensive» a noté Pierre Lechantre. L'entraîneur sfaxien, gêné par le mauvais état de la pelouse du stade Abdelaziz Chtioui, a tenu à affirmer que cela ne permet pas de jouer au football : "Je voudrais parler de l'entraîneur de l'ASM qui est obligé de disputer les matches à domicile sur un terrain comme celui-là. Comment voulez-vous jouer au ballon alors que le cuir rebondit sur le tibia à chaque fois qu'on le touche. C'est pourquoi les vingt-deux acteurs sur le terrain étaient obligés d'opter pour les longues passes. Sur un tel terrain, on ne peut produire du spectacle mais on ne peut avoir que des duels." a-t-il souligné. Si la victoire permet aux Sfaxiens de préparer leur finale continentale avec un moral au beau fixe, les Marsois doivent encore s'atteler à la tâche, pour apporter de l'animation offensive à leur jeu.