Réalisation à Bir El Kassaâ de la première unité pilote pour l'autoproduction d'électricité pour un montant de 3,2 MD Négociations en cours en vue de remplacer les sacs plastiques par d'autres en carton Changements climatiques : étude relative à la mise en place d'un système d'alerte précoce La Chambre des Députés a organisé, hier, au Bardo, une rencontre-débat sur l'environnement et le développement durable sous la présidence de M. Foued Mebazaâ, président de la Chambre des Députés, en présence de M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable. M. Mebazaâ a souligné, à cette occasion, que l'intérêt accordé au secteur environnemental est une valeur constante et une composante fondamentale de la politique de développement en Tunisie, rappelant les acquis du pays dans ce domaine et les investissements mobilisés pour la réalisation des grands projets régionaux et nationaux. Il a fallu, pour ce faire, créer des structures spécialisées dans l'environnement, mettre à niveau les entreprises du secteur, établir un cadre réglementaire adéquat et instituer de multiples avantages pour promouvoir les projets environnementaux, outre la participation aux efforts internationaux pour la résolution des questions environnementales, a-t-il ajouté. Objectifs ambitieux pour le prochain quinquennat Le président de la Chambre des Députés s'est félicité des objectifs ambitieux fixés par la Tunisie pour le prochain quinquennat, en particulier ceux concernant l'augmentation de la part des programmes de préservation de l'environnement au PIB, la valorisation des ressources naturelles et la promotion des énergies renouvelables en plus de la promotion de la Tunisie en tant que destination industrielle et technologique partisane des énergies propres. Les députés ont soulevé des questions ayant trait à la promotion de la qualité de la vie à travers les programmes d'assainissement, d'emploi, de développement propre, de biodiversité et d'adaptation aux changements climatiques, évoquant les démarches adoptées pour préserver les ressources naturelles. Ils ont souligné, à ce sujet, les réalisations accomplies par la Tunisie dans les divers domaines du développement durable et de l'environnement, s'interrogeant sur les programmes prévus par le ministère pour protéger le littoral et les mesures engagées pour la gestion et la protection contre les risques des pesticides. Promouvoir des programmes à forte employabilité D'autres parlementaires ont demandé des éclaircissements à propos des projets de développement propre, de l'éradication des décharges anarchiques (non contrôlées), de la gestion des déchets et des programmes de lutte contre la désertification, s'enquérant de la possibilité d'introduire et de promouvoir des programmes environnementaux générateurs d'emplois et capables de réconcilier le citoyen avec le patrimoine forestier. Des députés ont posé des questions concernant les programmes relatifs aux stations d'assainissement, à la gestion des huiles usées et à la possibilité de remplacer les sacs en plastique par d'autres en carton, s'interrogeant sur le rôle de la Banque nationale des gènes (BNG) dans la préservation de la biodiversité et sur les plans prévus par le ministère en vue d'accompagner les efforts nationaux en matière de création d'emplois. Ils ont aussi demandé des éclairages sur les programmes et stratégies de prévention contre les impacts des changements climatiques et sur les efforts déployés pour valoriser les déchets verts, outre les démarches de mise à niveau environnementale des entreprises. Dans sa réponse aux interventions des députés, M. Nadhir Hamada a souligné la détermination de la Tunisie à réaliser un développement durable et solidaire favorisant l'économie verte et la sécurité environnementale et permettant d'améliorer les conditions de vie et de préserver les droits des générations futures à des ressources naturelles saines et renouvelables. Reconnaissance à l'échelle régionale et internationale Les acquis réalisés par la Tunisie dans le domaine de l'environnement lui ont valu une reconnaissance à l'échelle régionale et internationale, a-t-il dit, rappelant certains indicateurs environnementaux tels que l'évolution du taux des espaces verts en milieu urbain de 4,4 m2 par habitant en 1987 à 16,23 m2 par habitant en 2009. S'agissant de la protection du littoral, le ministre a indiqué que les études élaborées par le ministère sur cette question ont fait ressortir que 100 km de côtes sur un total de 1.600 km nécessitent des interventions pour leur protection. Près de cinquante kilomètres de ces côtes sont considérés plus dégradés que le reste, a-t-il poursuivi. Il s'agit des zones de Gammarth, La Goulette, Soliman, Kélibia, Hammamet, Sousse, Sfax, Kerkennah et Djerba. Le budget d'intervention pour remédier à cette situation est estimé entre 200 et 250 millions de dinars, a relevé M. Hamada, ajoutant que le département de l'Environnement est à la recherche de bailleurs de fonds pour financer les projets à réaliser dans ce cadre. Concernant la gestion des pesticides, le ministre a fait remarquer qu'un groupe de travail a été formé pour identifier les risques des matières nocives, relevant que le ministère de l'Environnement assure le suivi de ce dossier en collaboration avec les ministères de la Santé publique et de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Vers l'exploitation des déchets de Bir El Kassaâ Evoquant les «déchets verts», M. Hamada a souligné qu'après la finalisation des études techniques pour l'exploitation des déchets des légumes et fruits disponibles aux marchés de gros, le ministère de l'Environnement et celui du Commerce et de l'Artisanat ont entamé la réalisation de la première unité pilote à Bir El Kassaâ pour l'auto-production d'électricité, moyennant une enveloppe de 3,2 millions de dinars. En ce qui concerne l'assainissement, d'autres stations seront créées dans les différentes régions, notamment intérieures, a-t-il indiqué, rappelant que le nombre de stations d'assainissement a augmenté de 24 en 1987 à 106 actuellement. Pour ce qui est du mécanisme de développement propre (MDP), le ministre a relevé que la Tunisie a adopté ce mécanisme créé pour aider les pays en développement à travers la vente de leurs quotas en émissions de gaz aux pays avancés (Chine, Argentine, Brésil). Les revenus provenant de cette opération sont investis par la Tunisie pour financer des projets de protection de l'environnement dont la clôture des décharges non contrôlées. Pour ce qui est de la mise à niveau écologique des entreprises, le ministre a affirmé que des efforts sont déployés en vue d'élaborer une stratégie permettant à 500 entreprises tunisiennes d'obtenir la certification «ISO 14001» à l'horizon 2014, notant que l'assistance technique a permis de diagnostiquer la situation de 610 entreprises économiques privées en matière d'émanations gazières. S'agissant de la désertification, M.Hamada a indiqué que ce phénomène menace plusieurs régions, précisant qu'une enveloppe de 5 millions de dinars a été allouée à des actions de lutte contre ce phénomène à Siliana, outre les programmes d'intervention à Tataouine et Kasserine. En ce qui concerne les ressources forestières, le ministre a rappelé l'amendement apporté à la loi sur les forêts en vue de permettre aux habitants de ces espaces d'y travailler en adoptant des méthodes rationnelles qui en garantiraient la pérennité à l'instar de l'élevage et de l'apiculture. 10 mille points de collecte de lubrifiants Evoquant les huiles usagées, le ministre a relevé le souci de ne pas les jeter compte tenu de leur caractère nocif pour l'environnement, précisant que la Société tunisienne des lubrifiants a installé 10.000 points de collecte et que 15.000 tonnes d'huiles usagées sont collectées annuellement. Selon le ministre, 15.000 tonnes de matières en plastique sont également collectées annuellement en vue de les recycler et de les exporter. Il a affirmé que des négociations sont actuellement en cours en vue de remplacer les sacs plastiques par d'autres en carton, notant les opportunités d'emploi qu'offrent les différentes activités environnementales, notamment le recyclage des déchets plastiques qui emploie 15.000 personnes. Le ministre a enfin souligné la volonté de la Tunisie d'adhérer aux efforts internationaux visant à se prémunir contre les retombées négatives des changements climatiques et l'élaboration d'études stratégiques à cet effet dont celle relative à la mise en place d'un système d'alerte climatique précoce pour faire face à ces phénomènes.