Le débat hier sur le projet de budget du ministère du Tourisme à la Chambre des Conseillers a été non seulement une occasion pour identifier certaines difficultés qui plombent encore le décollage du secteur mais a aussi présenté un cadre idoine pour identifier les nouveaux chemins de croissance dans lesquels le tourisme tunisien devrait s'engager pour entrer dans un cercle plus vertueux. Ainsi, tourisme religieux, agritourisme, tourisme actif, hébergement alternatif et tourisme à forte charge culturelle, ont été parmi les mots clés qui ont ponctué le débat des conseillers pour baliser des voies nouvelles où l'on doit faire appel à une imagination et un savoir-faire constamment renouvelés. En effet, les conseillers, qui ont souligné que le secteur du tourisme constitue un axe stratégique du développement économique du pays, ont salué hautement la décision présidentielle annoncée lors de la célébration du 23e anniversaire du Changement et portant sur l'entrée en application du nouveau plan d'action pour la relance du tourisme tunisien à l'horizon 2016. Dans le même registre, ils considèrent que les diverses mesures présidentielles prises lors du Conseil ministériel du 19 novembre dernier comportent une vision d'avenir du tourisme tunisien, avec de nouvelles composantes pour gagner le pari de la qualité et de l'intégration régionale et mondiale. Ils ont estimé que ces mesures viennent à point nommé réaffirmer l''attractivité de la destination Tunisie par le biais d'une offre plus séduisante avec une nouvelle redéfinition du confort et des arguments solides de vente à même de favoriser l'accroissement de la fréquentation touristique, l'allongement de la durée des séjours et l'augmentation des dépenses touristiques. Ils ont à cet effet considéré que le credo du nouveau plan de développement du tourisme tunisien à l'horizon 2016 est de mettre le cap sur la diversification des produits et la prospection de nouveaux marchés ainsi que sur la mise à niveau des infrastructures touristiques et l'adoption de nouvelles normes de classement des hôtels. C'est d'ailleurs pourquoi les intervenants au débat ont rappelé les principaux défis auxquels notre tourisme est appelé à faire face, en l'occurrence l'amélioration de la qualité des prestations offertes à la clientèle, la mise à niveau des unités touristiques, la diversification des modes d'hébergement et la diversification des marchés et des produits. Pour certains conseillers qui considèrent que bien qu'il ressorte des indices de confiance des consommateurs dans l'ambiance de morosité économique ambiante à l'échelle internationale, un degré croissant d'incertitude, la destination Tunisie, qui a prouvé, par le passé, son élasticité dans des situations analogues, est capable de s'adapter à divers types de circonstances négatives et ne manquera pas de reprendre de sa superbe. Cependant, le moment est venu pour tordre le cou à certaines idées éculées qui plombent encore le décollage du secteur en Tunisie. A cet effet, les conseillers ont pointé du doigt l'image peu valorisante de la destination, le manque d'agressivité sur les marchés européens, le parc hôtelier vieillissant, l'endettement qui accable les frêles épaules des hôteliers, la fracture numérique de notre tourisme qui n'est pas encore web-compatible, l'absence de normes pour les modes d'hébergement alternatif et l'absence d'un tourisme à forte charge culturelle. Il s'agit aussi de tailler en pièces l'image d'une destination «bon marché» et attirer une clientèle haut de gamme sans toutefois chasser les petits, et ce, en concevant des produits authentiques où le stratège reprend les arguments publicitaires qui répondent aux attentes du touriste, que le voyagiste modèle offre à partir d'une devise supportant une conception authentique, éclectique et sélective. Car, il ne faut pas oublier que la quête d'authenticité s'inscrit comme une tendance lourde dans la demande touristique car les voyageurs recherchent une expérience à part, de celles qui font le monde si divers et vivant. Cependant, pour que l'année 2011 se présente sous de bons auspices, où tous les indicateurs clignotent au vert, et qui sera d'un bon cru pour le tourisme tunisien, il faut provoquer une mobilisation des esprits, des volontés et des moyens matériels et humains pour faire aboutir les plans de développement de notre tourisme et mettre en exergue la volonté de faire de la Tunisie une destination plus sollicitée, qui a plus de visibilité et qui soit moins bradée. C'est pourquoi, les conseillers ont souligné qu'il incombe à chaque opérateur de mener la difficile et inextricable tâche d'identification des chemins de croissance dans lesquels il souhaite se lancer. Car, il ne faut pas oublier que c'est aux professionnels de relayer l'effort promotionnel institutionnel. Les budgets en chiffres •Les dépenses de gestion, de développement et les comptes spéciaux du trésor du ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire pour l'année 2011 ont été fixées à 1000,684 millions de dinars, contre 740,084 millions de dinars en 2010, soit un accroissement de 35,2%. Les dépenses sont réparties comme suit : – Dépenses de gestion : 109,606 millions de dinars. – Dépenses de développement : 851,078 millions de dinars. – Comptes spéciaux du trésor : 40 millions de dinars. •Les dépenses de gestion et de développement et les comptes spéciaux du trésor du ministère de l'Environnement et du Développement durable pour l'année 2011 ont été fixées à 259,288 millions de dinars, contre 238,314 millions de dinars en 2010. Elles sont réparties comme suit : – Dépenses de gestion : 33,872 millions de dinars. – Dépenses de développement : 179,416 millions de dinars. – Comptes spéciaux du trésor : 46 millions de dinars. •Les dépenses de gestion et de développement et les comptes spéciaux du trésor du ministère du Tourisme pour l'année 2011 ont été fixées à 115,903 millions de dinars contre 115,705 millions de dinars en 2010. Elles sont réparties comme suit : – Dépenses de gestion : 43,531 millions de dinars. – Dépenses de développement : 52,372 millions de dinars. – Comptes spéciaux du trésor : 20 millions de dinars. •Les dépenses de gestion et de développement et les comptes spéciaux du trésor du ministère des Technologies de la communication pour l'année 2011 ont été fixées à 140,965 millions de dinars contre 140,849 millions de dinars en 2010. Elles sont réparties comme suit : – Dépenses de gestion : 14,568 millions de dinars. – Dépenses de développement : 6,397 millions de dinars. – Comptes spéciaux du trésor : 120 millions de dinars. •Les dépenses de gestion et de développement du ministère du Transport pour l'année 2011 ont été fixées à 439,484 millions de dinars contre 559,321 millions de dinars en 2010. Elles sont réparties comme suit : – Dépenses de gestion : 243,904 millions de dinars. – Dépenses de développement : 195,580 millions de dinars.