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Une société solidaire qui consacre l'égalité entre les genres, les catégories, les générations et les régions
Interview de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'OFA, à la revue libanaise Assayad
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 12 - 2010

• Le Président Ben Ali a ravivé la solidarité en tant que noble idéal humaniste en l'enracinant dans l'esprit des Tunisiens et en le hissant à un niveau constitutionnel
• J'ai veillé, depuis que j'ai eu l'honneur d'assumer la présidence de l'OFA, à tirer le meilleur profit des idées et orientations et à les matérialiser en des plans pratiques, propres à contribuer à l'amélioration de la condition de la femme arabe
• Depuis sa création, l'Association «Basma» a focalisé son attention sur la prise en charge du handicapé dans son milieu d'origine et œuvré prioritairement à changer la perception archaïque envers le handicapé
• La dimension sociale du processus du Changement est la première source dans laquelle puise l'Association «Basma» pour la conception des plans d'action et l'élaboration de ses programmes d'intervention
• Dans le cadre de notre soutien aux efforts internationaux déployés au profit des personnes à besoins spécifiques et en faveur de l'amélioration de la qualité des services et la promotion des moyens d'intégration, j'avais pris l'initiative de proposer l'institution d'un prix international annuel de la meilleure association locale spécialisée dans les activités sanitaires et sociales
• La création de l'Institut Ezzahraoui sera la pierre angulaire de l'action de l'Association Saïda, car il sera un centre public à caractère universitaire ayant pour mission la prise en charge intégrale et efficiente en matière de traitement des maladies cancéreuses
• L'Association «Saïda» veillera à ce que les efforts ne se limitent pas aux soins et s'emploiera à soutenir les programmes de dépistage précoce et de prévention du cancer
Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et présidente de l'Organisation de la femme arabe (OFA), a accordé une interview à la revue libanaise Assayad dans son édition hebdomadaire numéro 3449 paraissant le 10 décembre 2010.
Dans cette interview, la Première Dame de Tunisie a analysé les résultats du 3e congrès de l'Organisation de la femme arabe et parlé de sa contribution à l'action sociale humanitaire en Tunisie notamment à travers l'Association Basma pour la promotion de l'emploi des handicapés et l'Association «Saïda» de lutte contre le cancer.
En introduction, la journaliste Foutine Mhanna Saâd qui a conduit cette interview, a mis en évidence la mutation importante qu'a connue le rendement de l'Organisation de la femme arabe, durant le mandat de sa présidence par Mme Leïla Ben Ali qu'elle a qualifiée d'«initiatrice des bonnes œuvres dans des domaines multiples et divers».
De par son dévouement, son effort et son militantisme au service de l'humanité tout entière et de la femme en particulier, a-t-elle affirmé, la Première Dame de Tunisie représente, aujourd'hui, «un exemple à suivre, un modèle de réussite et le symbole d'une dame distinguée».
Voici le texte intégral de cette interview qui a couvert 6 pages du dernier numéro de la revue «Assayad»:
Madame Leïla Ben Ali nous fait l'honneur d'accorder cette interview à la revue Assayad à l'heure où la Tunisie vit au rythme du 3e Congrès de l'Organisation de la femme arabe. Comment la Première Dame de Tunisie évalue-t-elle cet événement ?
Ce que je peux dire, c'est que la Tunisie a abrité avec une immense fierté le 3e Congrès de l'Organisation de la femme arabe. Je me suis personnellement réjouie de la densité des participations, aussi bien aux plans de la présence des Premières Dames et des délégations représentant les différents pays arabes et les organisations internationales, régionales et arabes qu'à celui de la qualité des contributions et des communications qui ont marqué les travaux de ces assises et qui ont été présentées par un aréopage d'intellectuels et d'experts dans les domaines du développement durable.
C'est là une preuve irréfutable de la solidité des liens de fraternité et de coopération qui unissent nos pays et nos sociétés, et de l'attachement commun à renforcer l'action arabe dans le domaine de la femme et de la promotion de sa condition.
Je tiens à relever que le thème choisi pour ce congrès, à savoir «La femme arabe, partenaire essentiel du développement durable» revêt une importance cruciale, dans la mesure où le développement durable représente, comme j'avais déjà eu à le rappeler, un enjeu civilisationnel et une cause universelle aux dimensions politique, sociale, économique, culturelle, technologique et environnementale interdépendantes. Ce qui exige la mise en place de politiques et de programmes propres à aider à mettre à contribution les ressources naturelles conformément à une approche cohérente visant à assurer une vie décente à toutes les générations, dans le présent et l'avenir.
Promouvoir les aptitudes de la femme arabe et l'habiliter à bénéficier des mêmes chances que l'homme en termes d'accès aux services et aux biens, font partie intégrante de cette approche.
D'une façon générale, le congrès a réussi à atteindre les objectifs qui lui sont assignés et à apporter le plus, en renforçant les réalisations et initiatives portées à l'actif de l'OFA. Je saisis cette occasion pour exprimer mes vifs remerciements aux Premières Dames qui nous ont honorées de leur présence, ainsi qu'à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué à l'organisation de ce congrès, que nous avons œuvré à ce qu'il marque une nouvelle étape de l'action sérieuse en faveur de l'amélioration de la condition de la femme et, partant, de la réalisation du progrès escompté pour toutes nos sociétés.
Les participants au congrès, de même que les médias, se sont fait l'écho, avec admiration, des idées et thèses que vous avez développées dans votre discours d'ouverture, en l'occurrence: «Brider le potentiel de la femme revient à se priver de la moitié du potentiel de la société» et «S'affranchir de la trilogie de la peur, de la pauvreté et de la discrimination est l'un des principaux fondements du développement durable». Les conclusions et recommandations issues du congrès permettront-elles de relever les défis que vous évoquez dans ces deux propos ?
En réalité, je n'ai fait qu'exposer des problématiques, que je juge essentielles pour approfondir la réflexion et l'impulser vers des orientations pratiques et rigoureuses, afin de parvenir à des résultats tangibles. J'ai veillé, depuis que j'ai eu l'honneur d'assumer la présidence de l'Organisation de la femme arabe, à tirer le meilleur profit des idées et orientations, et à les matérialiser en des plans pratiques, propres à contribuer à l'amélioration de la condition de la femme arabe et à l'enrichissement de ses acquis, pour conférer davantage de crédibilité et de globalité à l'action de l'organisation.
Je suis persuadée que les recommandations issues de notre actuel congrès se distinguent par leur caractère pratique, en ce sens qu'elles sont susceptibles d'être mises en oeuvre, d'autant que la volonté collective existe et que la prise de conscience de l'ampleur des défis s'est approfondie.
Il me semble que le meilleur garant pour atteindre nos objectifs, n'est autre que de focaliser notre intérêt sur la nécessité de raffermir l'oeuvre de réforme législative dans les pays arabes et de combler la fracture qui existe entre le texte et la pratique. Il y va, en effet, de la protection des droits de la femme dans la vie publique et privée et de la promotion de son statut, en tant que partenaire économique, social et politique agissant.
Aussi, la diffusion de la culture des droits de l'Homme et de la citoyenneté est-elle la voie la plus indiquée pour établir l'égalité entre l'homme et la femme, de même qu'elle constitue un rempart inexpugnable contre l'extrémisme et l'ostracisme. D'où l'importance de la représentation de la femme aux différents niveaux de prise de décision quant à l'édification de la paix et à la prévention des conflits.
La promotion de la condition de la femme demeure, par conséquent, une action quotidienne commune, que nous partageons tous, d'autant plus que la femme arabe a prouvé qu'elle est digne de confiance et mérite d'être encouragée dans l'accomplissement des rôles qui lui sont dévolus au sein de la famille et dans la société, et dans l'exécution des tâches qu'elle assume dans les domaines de l'éducation, du développement et de la préservation de la stabilité sociale.
Au cours du mois de mars écoulé, l'Association «Basma» pour la promotion de l'emploi des handicapés, dont vous assurez personnellement la présidence, a célébré son 10e anniversaire. Pourriez-vous, Madame, faire la lumière sur cette association et sur la position qu'elle occupe dans le tissu associatif de votre pays ?
Je tiens à préciser que la Tunisie adopte une politique sociale fondée, essentiellement, sur la protection de ses différentes ressources humaines, sans exception, la préservation de leur dignité et le développement de leurs aptitudes dans tous les domaines, parallèlement à la garantie de l'égalité des chances entre toutes les catégories de la société.
Il convient de rappeler, en outre, la forte impulsion donnée par le processus de Changement à l'action associative, impulsion attestée par l'augmentation du nombre d'associations, qui dépasse aujourd'hui les 10.000.
De surcroît, les législations promulguées et les mesures successives mises en place ont eu un impact des plus positifs sur la dynamisation du rôle des associations et le renforcement de leur rendement, ce qui en a fait un pilier fondamental pour la concrétisation des plans et programmes nationaux arrêtés. Elles ont désormais toute la latitude de se rendre utiles et de laisser s'exprimer leur créativité dans les divers domaines, y compris le champ social.
Dans ce même ordre d'idées, des efforts soutenus sont déployés par l'Etat, avec le concours de toutes les composantes de la société civile, en matière de promotion des personnes porteuses de handicap, efforts qui s'inscrivent au coeur d'un dispositif cohérent des droits de l'Homme qui accorde aux catégories ayant des besoins spécifiques tout l'intérêt qu'elles méritent, dans le cadre d'une société solidaire qui consacre l'égalité entre les genres, les catégories, les générations et les régions et garantit l'égalité des chances pour tous.
C'est là l'essence même de la mission qui incombe à l'association «Basma» pour la promotion de l'emploi des personnes handicapées, dans le cadre d'une approche tunisienne de solidarité en perpétuelle régénération, une approche qui revêt de nobles dimensions humanistes et qui a pour finalité ultime de prendre en charge ces catégories et de les hisser du statut de l'assisté à celui de la pleine intégration dans la vie économique et sociale.
Quels sont les principaux objectifs que votre Association s'emploie à atteindre ?
Comme son nom l'indique (Basma = sourire), l'Association «Basma» s'est assigné, dans l'exercice de ses activités, un ensemble d'objectifs, au premier rang desquels figure la garantie à la personne porteuse de handicap de contribuer à l'effort de développement et d'exercer son droit à bénéficier de ses dividendes, en l'intégrant dans la vie économique et en lui garantissant le droit au travail.
L'Association «Basma» n'a de cesse d'oeuvrer à approfondir la prise de conscience de l'opinion publique quant à l'impératif d'accorder un meilleur intérêt au phénomène du handicap et aux moyens de s'en prémunir, grâce au dépistage précoce, de les traiter et de prendre en charge les personnes qui en souffrent.
Plus concrètement, l'Association assure l'encadrement de cette catégorie, le développement de ses connaissances et le renforcement de ses aptitudes afin qu'elle puisse compter sur ses propres moyens et, partant, intégrer la vie professionnelle selon ses aptitudes mentales et physiques et en fonction du savoir-faire acquis et qui est de nature à l'habiliter à rejoindre le marché de l'emploi.
Consciente de l'ampleur des défis, l'Association s'est employée à baliser la voie devant cette catégorie sociale, les rendant ainsi plus confiante en ses capacités à surmonter le handicap et à compter sur elle-même pour intégrer la société.
Depuis sa création, l'Association «Basma» a focalisé son attention sur la prise en charge du handicapé dans son milieu d'origine et oeuvré, prioritairement, à changer la perception archaïque envers le handicapé, pour ancrer la conviction que la personne handicapée est capable d'assurer les charges de la vie sans être directement assistée et qu'elle dispose des potentialités qui lui permettent de réussir son insertion dans le marché de l'emploi et d'apporter ainsi son concours à l'oeuvre de développement.
De plus, l'association veille constamment à parfaire ses méthodes d'encadrement des personnes porteuses de handicap et à leur inculquer l'esprit d'initiative, à travers la multiplication des actions d'assistance qui leur sont destinées au cours des différentes phases du lancement de leurs projets professionnels, depuis la formation jusqu'à l'insertion dans un travail rémunéré ou l'installation à compte propre.
Dans quelle mesure l'Association Basma est-elle parvenue à atteindre ces objectifs qualitatifs et à les concrétiser ?
De mon point de vue, le succès de l'association à réaliser ces objectifs est reflété par les résultats enregistrés au niveau de l'emploi des handicapés, notamment les promoteurs privés parmi eux qui ont réussi non seulement à assurer la pérennité de leurs projets mais sont devenus, à leur tour, des pourvoyeurs d'emploi des compétences et un soutien à l'association pour l'emploi des handicapés.
Il est important de relever, à ce propos, que l'association a réussi à assurer un emploi à 1.350 handicapés, et à contribuer au financement de 2000 projets, dont les promoteurs sont aujourd'hui à la tête de projets privés qui assurent de nombreux emplois permanents; aussi bien de personnes valides que de handicapés.
L'association organise, également, des journées et des expositions-vente des produits et créations des handicapés, et leur ouvre les circuits de distribution et de commercialisation, en Tunisie et à l'étranger.
L'Association Basma ne s'est pas limitée à assurer l'emploi des handicapés et à faciliter leur insertion dans la vie active, mais elle a veillé à mettre en place un dispositif cohérent destiné à prendre en charge la personne porteuse de handicap dès son plus jeune âge, et ce, selon une approche inclusive qui permet le placement des enfants handicapés dans des écoles intégrées leur garantissant le droit de vivre dans un milieu scolaire normal, et de les préserver de tout sentiment d'infériorité ou de différence par rapport aux enfants valides.
L'Association Basma a, aussi, réussi à mettre en place un dispositif de formation et de mise à niveau permettant aux personnes porteuses de handicap de choisir la formation la plus adaptée à leurs préférences, à la nature de leur handicap, à leurs aptitudes physiques, mentales, psychiques et professionnelles ainsi qu'aux besoins du marché de l'emploi.
L'association organise, aussi, des cycles de formation complémentaires au profit de certains demandeurs d'emploi dans le but de faciliter leur insertion professionnelle. C'est ainsi que l'association a mis sur pied des sessions de formation en matière de nouvelles technologies de la communication au profit de plusieurs diplômés de l'enseignement supérieur, ce qui a permis l'intégration de l'ensemble des apprenants dans les secteurs public et privé. L'association a, de même, créé un centre de formation spécialisé en informatique destiné aux non-voyants et aux malvoyants ainsi qu'une cellule de services à distance et une galerie commerciale virtuelle pour la commercialisation des produits des handicapés.
Face à la révolution technologique et communicationnelle que connaît le monde aujourd'hui, l'association Basma a veillé à offrir aux personnes handicapées l'opportunité d'être au diapason de cette évolution. Elle s'est employée à favoriser l'accès des handicapés à la société numérique, à travers la mise en place d'une stratégie de prise en charge de ses adhérents, en coordination avec de nombreuses institutions spécialisées, à l'instar du Centre d'informatique destiné à l'enfant handicapé.
Permettez-moi, Madame, de constater que ce bilan est très riche bien que votre association ne soit pas une structure gouvernementale mais une composante de la société civile. D'où l'Association Basma puise-t-elle ses ressources pour mettre en œuvre sa politique ?
L'ensemble des plans élaborés par Basma et destinés à la prise en charge des handicapés procède de l'essence même de la politique sociale de l'Etat. Notre pays s'est doté d'un dispositif législatif composé de mesures, de mécanismes et de lois permettant l'insertion des personnes à besoins spécifiques dans la vie active et de s'adonner à des activités professionnelles adaptées à leurs aptitudes physiques et mentales, loin de toute forme de discrimination.
L'association s'appuie, dans l'exécution de ses projets, sur la loi d'orientation pour la promotion et la protection des personnes handicapées, texte exhaustif qui englobe tous les domaines de prévention, de protection, de prise en charge, d'intégration et de promotion des personnes handicapées dans tous les domaines.
C'est aussi une loi qui traduit l'attachement de la direction tunisienne à garantir les droits fondamentaux de tous les Tunisiens, avec en premier lieu le droit à l'emploi et à une meilleure qualité de vie, tout en apportant un soutien aux composantes de la société civile actives dans ce domaine. Partant de là, les activités de l'Association Basma constituent une facette visible de l'application concrète de cette loi.
La dimension sociale du processus du Changement est la première source dans laquelle puise l'Association Basma pour la conception de ses plans d'action et l'élaboration de ses programmes d'intervention. Mais si, par votre question, vous faites référence à l'aspect matériel pour l'exécution de nos programmes et objectifs; Basma, en tant qu'association caritative, s'appuie principalement sur les valeurs de bienfaisance, de générosité, de volontariat, de solidarité et d'entraide, ancrés dans la société tunisienne. La solidarité est l'une des vertus cardinales de la Tunisie de l'ère nouvelle, le Président Zine El Abidine Ben Ali ayant ravivé ce noble idéal humaniste en l'enracinant dans l'esprit des Tunisiens et en le hissant à un niveau constitutionnel.
Et que peut-on dire des efforts de la Tunisie et de sa réactivité aux initiatives onusiennes en matière de promotion des handicapés ?
La Tunisie compte parmi les premiers pays à avoir ratifié, en 1988 et 1989, les deux conventions internationales sur le travail, à savoir : la Convention internationale n°142 relative au rôle de la formation professionnelle dans le développement des ressources humaines et la Convention internationale n°159 portant sur la qualification professionnelle et l'emploi des personnes handicapées. Notre pays a aussi été l'un des premiers à ratifier, en avril 2008, la Convention internationale relative aux droits des personnes porteuses de handicap et le protocole facultatif annexe.
D'autre part, et dans le cadre de notre soutien aux efforts internationaux déployés au profit des personnes à besoins spécifiques et en faveur de l'amélioration de la qualité des services et de la promotion des moyens d'intégration, j'avais pris l'initiative de proposer l'institution d'un prix international annuel de la meilleure association locale spécialisée dans les activités sanitaires et sociales. Ce prix récompense l'association qui se distingue par l'insertion du plus grand nombre de personnes à besoins spécifiques dans la vie active.
Autant nous nous attachons à la spécificité de notre approche en matière de prise en charge de cette catégorie sociale de manière à répondre à ses besoins et ses préoccupations, autant notre pays, connu pour son ouverture, veille à s'inspirer des différentes expériences dans le monde tout en oeuvrant à les enrichir et à y apporter sa touche.
C'est dans ce contexte que l'Association Basma a créé un réseau de relations internationales afin de conférer à son action davantage d'efficacité et conclu des accords de coopération avec des organismes spécialisés.
Comment l'association aborde-t-elle l'étape à venir ?
L'ultime finalité de notre association est de réaliser l'insertion sociale et économique du handicapé et de le doter d'une source permanente de revenu qui le mette à l'abri du besoin et l'élève au rang d'élément actif.
Aujourd'hui, et après des années de travail soutenu, voilà que le Centre Basma pour l'intégration des handicapés vient conforter cette noble mission de notre association.
Cette réalisation est le couronnement d'une activité ininterrompue tout au long des dix dernières années. Elle constitue une plate-forme qui offre de plus larges perspectives et permet de plus grandes réalisations propres à consolider les acquis accomplis au profit des personnes porteuses de handicap et de les hisser à des paliers supérieurs.
Ce centre a ouvert ses portes fin octobre 2010, offrant des activités didactiques, sportives, récréatives, sanitaires et éducatives et dispensant une formation professionnelle dans de nombreuses disciplines.
Nous avons la certitude que ce centre sera une nouvelle source d'espoir pour les personnes handicapées afin de leur assurer des opportunités de formation, de leur garantir les attributs d'une vie digne et de renforcer leurs chances d'insertion, en consécration des valeurs de justice et d'égalité.
L'association aborde la prochaine étape en mettant à profit les nouvelles perspectives qu'offre le programme présidentiel pour le quinquennat 2009-2014 aux personnes handicapées dans les divers domaines comme l'emploi, l'éducation, la formation, l'enseignement, la santé, la protection sociale, le sport et les loisirs, outre les opportunités d'adhésion à la société du savoir.
Ce programme vient réaffirmer la place privilégiée qu'accorde la politique sociale de l'Etat aux personnes à besoins spécifiques, et confirmer son attachement permanent à leur assurer une meilleure prise en charge, à mieux les encadrer et à améliorer leur condition.
Il s'agit, là, du meilleur stimulant pour notre association et pour toutes celles qui œuvrent dans ce domaine, pour envisager leur action future avec davantage d'optimisme et s'engager à redoubler d'effort pour promouvoir et protéger cette catégorie qui nous est si chère.
Nous ne pouvons pas conclure notre entretien que nous avons consacré à la dimension sociale de la personnalité de Madame Leïla Ben Ali sans évoquer le nouveau-né, en l'occurrence l'Association Saïda de lutte contre le cancer. Pourquoi cette association et quels en sont les objectifs ?
Le cancer est devenu l'une des principales causes de mortalité dans le monde. Les statistiques montrent que le cancer est responsable de près de 14% des décès dans le monde, soit 8 millions de personnes, et vraisemblablement 12 millions de cas à l'horizon 2030.
Les pays en développement comptent à eux seuls, 60% des nouveaux cas de maladie et 70% des décès dus au cancer. Le cancer coûte cher et son impact sur le développement sanitaire, social et économique n'est pas à démontrer. Ces chiffres confirment que cette maladie est devenue l'un des plus grands fléaux des temps modernes, d'où la nécessité de la conjugaison des efforts pour la combattre. La Tunisie s'est dotée d'un plan national en la matière bénéficiant d'un relais dans les composantes de la société civile.
C'est de là qu'est née mon initiative de créer l'association Saïda de lutte contre le cancer avec, pour vocation, de contribuer à l'effort national en matière de prévention et de traitement de cette maladie, ainsi que d'octroi de facilités de soins pendant la phase précoce de la pathologie afin d'en réduire les risques et les dégâts.
Si j'avais à résumer les objectifs de l'Association Saïda, je dirais qu'ils consistent à sensibiliser la société aux risques du cancer qui décime des milliers de vie tous les ans dans diverses parties du monde, à fournir des prestations d'assistance aux patients et à leurs proches, à soutenir et à encourager la recherche scientifique pour l'identification des causes du cancer ainsi qu'à assurer l'assistance médicale aux patients et à alléger leurs souffrances.
L'association veillera à ce que les efforts ne se limitent pas aux soins et s'emploiera à soutenir les programmes de dépistage précoce et de prévention du cancer.
La création de l'Institut Ezzahraoui sera la pierre angulaire de l'action de l'Association Saïda, car il sera un centre public à caractère universitaire ayant pour mission la prise en charge intégrale et efficiente en matière de traitement des maladies cancéreuses. L'Institut Ezzahraoui assurera la prévention et le dépistage précoce par l'utilisation des procédés de techniques les plus avancés, outre la réalisation d'activités scientifiques et la valorisation de recherches médicales en tout ce qui a trait à cette maladie.
Cet institut, qui sera opérationnel d'ici deux ans, apportera un plus qualitatif aux efforts nationaux de lutte contre les maladies cancéreuses. Nous ferons en sorte qu'il soit, au même titre que nos diverses autres activités, une des faces emblématiques de l'effort national pour la protection de notre société contre tous les maux.


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