Mal partie en début de saison, l'équipe retrouve petit à petit un meilleur équilibre. Avant le démarrage de l'exercice actuel, tout laissait croire que l'ESZ prônait la continuité. En effet, elle était parmi les clubs qui ont commencé tôt la préparation de la saison en cours, le 10 juin précisément. Mais, en même temps, quand plusieurs clubs faisaient leurs emplettes et raflaient tout, à l'échelle nationale, pour renforcer leurs effectifs, d'autres étaient dans l'expectative. L'ESZ figurait parmi ces derniers. C'était comme si quelque chose mijotait et qu'un coup se préparait à l'horizon. Et, effectivement, l'information faisant état du départ du président Ali Baâboura est tombée, subitement, comme un couperet sur les milieux sportifs, à Zarzis. La nouvelle a surpris tout le monde et en quelques heures «Sauve qui peut» était le mot d'ordre qui circulait entre les joueurs. Sans tarder, une quinzaine de joueurs ont vite fait de quitter le navire (Béjaoui, Ben Abdelkader,Bellakhel, Seïko, Miladi, Ouertani, Hamdi Jebnoun, Jabeur, Boucharbia, Abbès, Najeh, Hamza Jebnoun,Belghoul). Il ne restait plus grand-chose. Le changement du président, le départ de l'entraîneur (Hidoussi), un chamboulement dans la composition du comité directeur, sur fond de luttes intestines, et l'exode massif des joueurs… ainsi, l'avant-saison ne présageait rien de bon, d'autant plus que la caisse du club était mal lotie financièrement. Une crise pointait à l'horizon. Avec l'intervention des autorités, une commission ad hoc s'est réunie d'urgence, composée essentiellement d'anciens présidents et appelée «comité des sages» qui a promis de venir en aide au nouveau bureau directeur. Pour commencer à combler les brèches laissées par les partants, il y a eu deux recrutements, Kofi du Niger et M'hedhebi de l'ASK, ainsi que l'engagement de quatre joueurs sous forme de prêt (Bouchaâla, Yacouba Diarra, Jbali et Slimène) issus de l'ESS qui avait mis la main sur les deux meilleurs éléments de l'ESZ (Marouane Belghoul et Hamza Jebnoun). C'était en deçà des attentes, mais ce qui paraissait plus surprenant, c'est que Chiheb Ellili n'avait pas trop insisté sur le volet recrutement. Avec l'effectif mis à sa disposition, un autre entraîneur aurait tout simplement claqué la porte. Illusions Avec le démarrage du championnat, le calendrier a offert à l'ESZ deux adversaire de son calibre (l'ASM et EGSG). Ces deux premières rencontres ont été soldées par un nul et une victoire au profit de l'équipe sudiste, soit 4 points sur 6. Un bilan encourageant qui a induit tout le monde en erreur. Le volet recrutement n'occupera plus le devant de la scène et ne constituera guère une priorité. Pis encore, et aussi contradictoire que cela puisse paraître, le président du club laisse partir cinq autres attaquants à la fois (Ziadi, Chettaoui, Bourkhis, Sylla, Bilal Sebri), en plus de l'erreur administrative qui a privé l'équipe d'un autre joueur acheté par Ali Baâboura (Doraï). Avec le temps, le problème de l'effectif a refait surface, lorsque le résultat positif est devenu une denrée rare à l'ESZ. En effet, elle est restée 6 journées successives sans victoire. Les joueurs ont craqué. Le doute a commencé à planer et les protestations ont fusé de nouveau, exigeant des renforts. Preuve de l'urgence de la situation, et pour atténuer la grogne qui prenait de l'ampleur, le comité directeur a enfin décidé le recrutement de Nebhani qui n'a joué aucun match jusqu'à présent ainsi que Maâraf et Chaïbi qui ont fait quelques brèves apparitions, dernièrement. A court de moyens financiers et malgré l'aide versée par les autorités régionales, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Un stade porte-bonheur Les travaux entrepris dans le complexe 7-Novembre de Zarzis ont obligé l'équipe à accueillir ses adversaires au stade de Djerba-Midoun, un peu loin de la pression du public zarzissien. Une première rencontre et une victoire éloquente en huitièmes de finale de la coupe aux dépens du CSHLif (3-1), puis une autre face à l'ASG et une troisième contre l'OB (2-0) et enfin une dernière contre la JSK (1-0). Finie donc la période des vaches maigres. Dans les milieux proches de l'équipe, on n'hésite pas à qualifier ce stade de porte-bonheur. Ce qui n'est pas faux, puisque l'ESZ a ramené un seul point de l'extérieur en 5 matches. Elle a ramassé 5 points sur 12 à Zarzis alors qu'elle a tout raflé à Djerba-Midoun, 9 points en 3 rencontres. Il y a de quoi être superstitieux, même si on ne doute pas que Chiheb Ellili a fait du bon travail à Zarsis. Les réajustements tactiques procédés par cet entraîneur ont propulsé, petit à petit, l'équipe à un meilleur niveau et n'eussent été les injustices arbitrales, les résultats auraient été encore plus probants. A présent, la sérénité est provisoirement retrouvée par l'ensemble espérantiste, mais il faut faire gaffe, à notre avis. Le fait d'engager le Nigérien Emeka et de lancer dans le bain quatre juniors (Hmouda, Dargaâ, Belhadj, Chelbi) est toujours insuffisant. Le parcours est encore long et des renforts de taille sont indispensables pour ne pas vivre les désagréments de la fin de saison. Avec un total de 15 points, l'ESZ occupe actuellement le milieu du tableau mais cela n'est pas très rassurant ou sécurisant, dans la mesure où en bas du classement, les places sont très serrées et l'écart est parfois insignifiant. Autrement dit, l'ESZ ne doit pas se fier aux illusions, sachant que ses cinq prochaines rencontres, à titre d'exemple, s'annoncent périlleuses puisqu'elle se déplacera 4 fois et jouera une seule fois à domicile, contre l'EST. Nous sommes en plein mercato et une équipe avertie en vaut deux.