KABOUL (Reuters) — Le gouvernement afghan et l'Otan ont un nouveau sujet de conflit après une opération nocturne ayant provoqué la mort de deux Afghans à Kaboul. Le gouvernement a reproché hier à la force internationale (Isaf) de n'avoir pas respecté leur pacte sur la sécurité, ce que récuse l'Isaf, affirmant que l'opération était coordonnée. Selon un accord de 2008, les autorités afghanes doivent donner leur feu vert et diriger toute opération menée à Kaboul. Les opérations de la force internationale sont très impopulaires auprès de l'homme de la rue en Afghanistan et sont source de frictions entre l'Isaf et le gouvernement. Le ministère afghan de l'Intérieur affirme que les forces étrangères n'ont pas respecté les règles de sécurité et dit n'avoir pas été informé de l'opération, menée après que l'Isaf a reçu «une menace crédible» d'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis. Deux agents de sécurité afghans sont morts dans une fusillade lors de l'opération. Le Président Hamid Karzaï est revenu dimanche sur cette opération, lors d'un entretien avec le général David Petraeus, commandant des forces américaine et alliées en Afghanistan. «C'était la mauvaise façon d'aborder ce problème dans Kaboul et cela a été dit clairement», a rapporté le porte-parole de Karzaï, Waheed Omer, ajoutant que l'opération n'était «pas nécessaire». Un porte-parole de l'Isaf a affirmé que la force s'était coordonnée avec les forces afghanes et que les procédures habituelles avaient été respectées. Un responsable afghan a accusé en outre les forces étrangères d'avoir désigné le mauvais bâtiment. L'Isaf pensait qu'il s'agissait du siège d'une société afghane de sécurité privée alors que l'immeuble appartenait à un fabricant de voitures blindées, basé aux Emirats Arabes Unis. «Quand nous sommes arrivés sur place les gens criaient à l'aide mais les étrangers tiraient dans toutes les directions», a dit à Reuters le directeur des enquêtes criminelles à la police de Kaboul, Mohammed Zaher. Selon lui, deux hauts responsables de la police afghane avaient été informés de l'opération, à laquelle ils n'ont pas participé, et ont été suspendus pour n'en avoir pas informé leur hiérarchie.