LONDRES (Reuters) — Neuf hommes arrêtés la semaine dernière en Grande-Bretagne ont été inculpés de complot en vue d'actes de terrorisme, a annoncé hier la police. Ils avaient l'intention de provoquer des explosions «de nature à mettre en danger la vie ou à provoquer de sérieux dégâts sur des biens» entre le 1er octobre et le 20 décembre, jour de leur arrestation, a fait savoir la police des West Midlands, région du centre-ouest de l'Angleterre. Douze personnes ont été arrêtées il y a huit jours dans le cadre d'opérations antiterroristes qualifiées par la police d'indispensables pour assurer la sécurité des citoyens. Trois d'entre elles ont depuis été libérées. Les neuf autres, des hommes âgés de 19 à 28 ans, ont comparu hier devant le tribunal de Westminster, qui a décidé de les maintenir en détention jusqu'à leur prochaine convocation devant le tribunal de l'Old Bailey le 14 janvier, rapporte l'agence Press Association. Ils sont de nationalité britannique ou bangladaise. Trois suspects viennent de Cardiff, la capitale du Pays de Galles, quatre autres de Stoke-on-Trent, dans le centre de l'Angleterre, et deux de Londres. «J'ai consulté les preuves fournies par l'unité antiterroriste des West Midlands et suis convaincue qu'il y a suffisamment d'éléments pour envisager une condamnation», indique Sue Hemming, la directrice de l'antiterrorisme britannique, dans un communiqué. L'inculpation repose sur des éléments que les hommes ont téléchargés sur Internet, leurs discussions concernant des cibles potentielles, des travaux de reconnaissance et des essais d'explosifs. La police n'a pas précisé quelles étaient les cibles potentielles. Le complot présumé était inspiré des méthodes d'Al Qaïda et en était à sa phase initiale, selon des informations rapportées la semaine dernière par la BBC. Londres a récemment admis des failles dans sa lutte contre l'islamisme radical, après un attentat commis en Suède par un homme ayant grandi en Angleterre. La Grande-Bretagne est devenue un terreau de l'islamisme radical dans les années 1990 en raison de sa tradition d'accueil de dissidents venus du Moyen-Orient. Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, Londres a engagé une lutte contre l'islamisme radical. Mais les attentats de juillet 2005 dans le réseau de transports londonien, qui firent 52 morts, ont souligné sa vulnérabilité.