Le duo français, Daft Punk, tente l'aventure hollywoodienne, en mariant ses sonorités électroniques à celles d'un orchestre symphonique, pour les besoins d'une bande originale, celle de «Tron : «l'héritage». Le résultat, plutôt "rétro-futuriste", est à la fois classique et audacieux. Cinq années après leur dernier album, Human After All (2005), Daft Punk, le duo électro français le plus fameux, revient avec une bande originale d'un film. Les fans de techno risquent d'être un peu déçus, car il s'agit bel et bien, avant tout, d'une bande originale, un peu à l'image du film, grosse production, imposante et frénétique. Guy-Manuel de Homem Christo et son acolyte Thomas Bangalter ont délaissé leur home-studio pour travailler avec un orchestre symphonique de quatre-vingt-dix musiciens. D'emblée, la musique est donc classique, avec ses montées de violons et les envolées ronflantes de l'orchestre. Les pulsations électroniques et les synthétiseurs font rapidement leur apparition, démarquant ce disque d'une bande originale à la John Williams. À la grandiloquence de l'orchestre symphonique, répond la puissance des claviers et des rythmes électroniques . Les vingt-deux titres scellent un mariage sombre entre classique et électronique, qui évoque le compositeur Vangelis dans ses meilleures œuvres. Produit par les studios Disney, le film est la suite du, alors très avant-gardiste, «Tron», sorti en 1982. Flynn, incarné par Jeff Bridges, y était enfermé dans un jeu vidéo. Près de trente années plus tard, dans «Tron : l'héritage», le fils de Flynn replonge dans ce même monde informatique à la recherche de son père. Toujours fascinés par l'image, les Daft Punk avaient, dès leurs débuts, apporté un soin particulier à leurs vidéo-clips. Ils avaient fait réaliser un film d'animation pour leur second album, Discovery, avant de produire le film Daft Punk's Electroma et, aujourd'hui, de faire une courte apparition dans «Tron : l'héritage».