Fédérations, clubs et instances sportives doivent respirer l'air de liberté. Que l'on finisse avec les mascarades du passé qui ont nui au sport tunisien . Premier pas urgent, dissoudre toutes les structures sportives institutionnelles, fédérales et des clubs et passer à des vraies élections sans l'intervention de forces occultes qui n'ont rien à voir avec le sport. La Tunisie vit un tournant historique salué par toute la planète. La Tunisie , avec toutes les composantes de jeunes cadres et étudiants s'est levée pour dénoncer l'oppression d'un peuple. L'oppression de tout un pays. Pendant plus de 23 ans, on savait beaucoup de choses, on savait comment le système s'usurpait de jour en jour par l'intermédiaire d'une bande de malfaiteurs et de corrompus dotés de pouvoir et d'outils de terreur qu'ils l'ont manipulés contre les forces vives ( Elles étaient nombreuses ). Mais pour être honnête , pour se faire respecter , en tant que journalistes, on ne peut prévaloir aujourd'hui un rôle de héros. En sport notamment, là où nous avions une petite " marge de fait ", nous étions témoins de beaucoup de manœuvres illégales , de beaucoup d'aberrations dans toutes les disciplines . Parfois on critiquait directement, parfois on le disait entre les lignes. Le sport a été dénaturalisé via un processus complexe , voire mafieux dans certains clubs et institutions sportives. Emprise de la politique sur un sport où il y avait des performances, des athlètes de qualité, des personnages honnêtes, mais il y avait aussi des gens qui manipulaient le sport à leur gré et à leurs propres intérêts . Il y avait depuis des décennies une forte corruption en football et partout dans le sport : dirigeants, arbitres, joueurs et autres ont envenimé le sport devant une complaisante impunité. Ce que nous disons s'applique à toutes les disciplines avec le football comme domaine flagrant de tous ces dysfonctionnements et de tous ces agissements. Aujourd'hui, le constat, dont nous avons parlé à maintes reprises et qui n'a pas plu à beaucoup de dirigeants "influents" , est simple: le sport a été si politisé et les structures de contrôle étaient si absentes que l'on se trouve avec des organisations sportives malsaines dans plusieurs cas. Chaque club est devenu la propriété d'une personne ou d'une famille , chaque président de club au CV "noir" se comportait en propriétaire du club: il organise l'assemblée au moment il veut ( il y en a certains qui ne le faisaient pas) sans aucune transparence. Les élections ? Une vraie mascarade organisée par les autorités pour parachuter dans plusieurs cas des intrus ou des incompétents à la tête des clubs. Tout le monde ou presque condamnait, mais sans issue. Que de vrais dirigeants honnêtes, que de vrais personnalités sportives ont été marginalisées pour permettre à d'autres personnes "appuyés" par le système de passer à la une. Crédibilité à retrouver Sans le moindre esprit de revanche, sans enraciner une culture de haine , sans faire les procès d'exclusion et tout en veillant à l'application de la justice à tous ceux qui ont spolié le sport, on pense que l'on doit assainir les structures actuelles. Si l'on veut que le sport redémarre sur de solides bases, il faut deux choses: dissoudre toutes les structures dirigeantes actuelles dans les institutions , les fédérations et les clubs, et passer à des élections libres sans l'influence de l'Etat ou des partis politiques. On peut fonctionner avec l'actuel règlement en vigueur le temps de le revoir. Que l'on voit enfin des listes représentatives des sportifs et de leurs aspirations. De bons et compétents personnages, il y en a beaucoup et ce sont ces gens-là qui doivent jouer un rôle historique. Que nos clubs prennent également leur indépendance des ridicules comités de sages qui n'ont aucune légitimité et qui les prenaient en otage contre la volonté des supporteurs. Oui chers lecteurs, nous devons tous changer pour le meilleur, et nous , en tant que journalistes avertis, devons être plus incisifs et plus audacieux. Nous avons dénoncé beaucoup d'anomalies, nous avons jugé bon de temporiser quand il le fallait, mais jamais nous n'avons fait l'avocat du diable. On doit pour un long moment oublier les différends personnels et aider à recrédibiliser le sport, mais à une condition sine qua none: chasser tous ceux qui ont détruit le sport pour servir leurs intérêts. Le système Ben Ali est révolu à jamais, c'est l'heure de servir le sport pour le sport!