BEYROUTH (Reuters) — Le dirigeant druze libanais Walid Djoumblatt a annoncé hier que son groupe de onze élus appuierait le Hezbollah lors des consultations politiques qu'entamera lundi le Chef de l'Etat, le Président Michel Souleïmane, en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Le gouvernement d'union conduit par le Premier ministre Saâd Hariri a chuté à la mi-janvier à la suite du départ des ministres du Hezbollah et de leurs alliés. Le soutien du bloc conduit par Djoumblatt devrait assurer au Hezbollah et à ses alliés la majorité au Parlement et conduire le président libanais à charger le sunnite Omar Karamé de former le prochain gouvernement. "Je vous annonce la bonne position politique, (...) à savoir le maintien de mon groupe (du Parti socialiste progressiste) aux côtés de la Syrie et de la résistance", a dit Djoumblatt lors d'une conférence de presse. L'expression "résistance" sert à décrire le Hezbollah. Karamé, originaire de Tripoli, dans le nord du Liban, a été deux fois Premier ministre. Il avait démissionné deux semaines après l'assassinat de Rafic Hariri, le père de Saâd, en février 2005, alors que le pays était secoué par des grèves et des manifestations anti-syriennes. Saâd Hariri a déclaré avant-hier qu'il serait candidat à sa propre succession à la tête du nouveau gouvernement, malgré l'opposition du Hezbollah et de ses alliés. La crise politique a été provoquée par le départ du gouvernement des ministres du Hezbollah qui voulaient exprimer leur désaccord avec l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri. Le procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), soutenu par l'ONU, a remis lundi son acte d'accusation au juge. Son contenu demeure confidentiel à ce stade de la procédure mais il est probable qu'il accuse certains membres du Hezbollah, qui nie toute responsabilité dans l'attaque.