De nombreux groupes de personnes de tous âges ont participé hier à la marche baptisée "Caravane de la liberté" qui est partie de la région de Sidi Bouzid (Centre-Ouest) vers la capitale. Ils étaient très nombreux à manifester devant le département du Premier ministère, à la place de La Kasbah à Tunis, appelant à la démission du gouvernement actuel qui, selon eux, est un gouvernement qui fait "avorter" la révolution. Les manifestants scandaient des slogans dénonçant la marginalisation, l'oppression et l'injustice qu'ils ont subies des décennies durant. L'un des manifestants partis de Sidi Bouzid, précisément de la délégation de Meknassi, a fait part au correspondant de l'Agence Tunis-Afrique Presse des souffrances des habitants de la région où sont tombés plusieurs martyrs, appelant à créer immédiatement la commission de l'établissement des faits sur les abus commis afin de faire la lumière sur les responsables impliqués sous l'ancien régime. «La révolution déclenchée par Bouazizi à laquelle ont participé les jeunes et les syndicalistes de Meknassi, Bouzaïane, Regueb, Kasserine et Thala, ainsi que de toutes les régions de la République, doit être préservée jusqu'à ce que les symboles de l'ancien régime tombent», rétorque-t-il. Le sit-in devant le palais du gouvernement à La Kasbah s'est poursuivi hier après-midi. Plusieurs habitants de la capitale ont rejoint la ''Caravane de la liberté'' qui comptait initialement environ mille manifestants, hommes et femmes, venus des villages et villes du gouvernorat de Sidi Bouzid, d'où étaient parties les protestations populaires qui ont suivi l'immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi. Les manifestants ont annoncé qu'ils poursuivront leur sit-in jusqu'à la chute du gouvernement provisoire et la satisfaction de leurs demandes d'une vie digne. ''Le peuple vient faire tomber le gouvernement'', proclame une banderole des manifestants. ''Nous venons de Menzel Bouzaïane, Sidi Bouzid, Regueb pour faire tomber les derniers restes de la dictature'', ont-ils scandé.