L'arrivée sonnante et trébuchante de Fernando Torres à Chelsea n'occulte pas les doutes suscités par l'état de forme de l'international espagnol depuis deux saisons. Il y avait déjà bien longtemps que Fernando Torres n'avait plus rien d' «El Nino». Depuis dimanche, «Kid Torres» a définitivement basculé dans le monde des adultes avec ces 58,5 millions d'euros brandis par Chelsea. Après un début de saison en demi-teinte, l'attaquant de Liverpool a donc quitté les rives de la Mersey, fort du 6e plus gros transfert de l'histoire du football. Un montant exceptionnel que les supporters de Liverpool n'ont sans doute pas encore digéré. Il fallait les voir, dimanche, brûler le maillot de leur ex-numéro 9 devant le centre d'entraînement des Reds. Feu de joie ou feu de paille ? L'international espagnol aura, certes, claqué la porte de Melwood sur un doublé contre Wolverhampton (3-0), mais cela ne suffira pas à faire oublier ses deux dernières saisons très décevantes. Qu'ils semblent loin, en effet, les 33 buts toutes compétitions confondues de 2007-2008… Depuis deux ans, Fernando Torres enchaîne plus les blessures (et opérations au genou) que les frappes enroulées du droit. Ses sept matches et quatre titularisations en Coupe du monde — couronnés d'un titre mais pas du moindre but — n'ont pas plus laissé de trace dans les annales de la Roja. Et Fernando Torres s'enorgueillit actuellement du titre d'Espagnol le plus cher au monde, titre que lui a volontiers dévolu un Roman Abramovitch qui le pistait depuis plusieurs saisons. Trop lourd pour ses épaules, au vu de ses récentes prestations ? Pas si sûr. Car pour beaucoup d'observateurs outre-Manche, l'attaquant espagnol n'aurait vraiment pas eu la tête à Liverpool ces derniers mois. Déçu par le manque d'ambition du club et sa politique de recrutement, Torres avait exprimé à plusieurs reprises à sa direction ses envies d'ailleurs. Assez, sans doute, pour ne pas s'investir comme il l'aurait dû à la pointe de l'attaque liverpuldienne. En quête d'un rapide retour sur investissement, Roman Abramovitch n'espère qu'une chose : que Fernando Torres a vraiment bien caché son jeu. Les plus gros transferts de l'histoire du football C. Ronaldo : 96 millions d'euros Z. Ibrahimovic : 87 millions d'euros Z. Zidane : 72 millions d'euros Kaka : 67 millions d'euros Figo : 60 millions d'euros.