M. Mabrouk Bahri, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a présenté sa démission lors de la réunion du comité central organisé hier au siège de l'Union. Parallèlement, des manifestants empêchés au début d'accéder à la salle de réunion, ont appelé à la démission de M. Bahri, du bureau national et du bureau exécutif. Pour gérer les affaires courantes de l'Union, ils ont proposé et mis sur pied une commission regroupant 4 membres de chaque région à condition que ces derniers n'aient pas appartenu au Rassemblement Constitutionnel Démocratique. Cette commission de sauvetage national de l'Utap va gérer les affaires de cette structure jusqu'au prochain congrès prévu dans trois mois. Le gouvernement qui sera élu trouvera donc un interlocuteur avec qui discuter. Gérer les affaires courantes Avant de se retirer pour laisser la place aux agriculteurs et pêcheurs manifestants, le conseil central qui a récité la Fatiha pour les martyrs tombés lors de la Révolution, a donné la parole à M. Mabrouk Bahri. Ce dernier a rappelé que le conseil central se réunit pour la deuxième fois et que l'Utap est fière de la révolution menée par la jeunesse tunisienne. Celle-ci "a permis de dissiper les cauchemars et nous sommes désormais libres pour défendre les intérêts des agriculteurs et des pêcheurs", a-t-dit. Il a indiqué, en outre, que ces derniers ont été au niveau de la responsabilité dans la mesure où ils ont continué à approvisionner le marché en fruits et légumes malgré le climat perturbé, les incendies et les actes de violence. A l'instar des autres organisations, l'Utap se trouve dans une étape décisive et historique nécessitant de prendre des mesures audacieuses "même si certaines parties parfois extérieures à l'organisation tentent de semer la zizanie et le désordre". D'où l'importance de cette deuxième réunion du conseil central décidée par le président de l'organisation qui a le pouvoir législatif de prendre les décisions qui s'imposent. Désormais, l'Utap et son président sont dissociés du RCD et de tout autre parti politique. C'est une organisation qui, comme l'a rappelé un intervenant, doit se limiter au travail syndical et ne doit pas faire de la politique. Il a confirmé que le congrès se tiendra dans trois ou quatre mois et que les agriculteurs et les pêcheurs doivent s'organiser d'ici là pour constituer une commission capable de gérer les affaires courantes de l'Union. L'orateur a prôné une plus grande ouverture de l'organisation dans les régions pour attirer davantage d'adhérent en évitant l'exclusion. L'orateur estime que l'essentiel est que l'organisation continue son travail dans les meilleures conditions et défend les intérêts des adhérents sans favoriser le désordre. Un intervenant a considéré, de son côté, que le travail de l'organisation ressemblait sous l'ancien régime, à celui d'une cellule du RCD. Or, elle était appelée à s'occuper exclusivement des préoccupations des agriculteurs et des pêcheurs pour résoudre leurs problèmes et leur permettre d'améliorer la production.