C'est l'incertitude totale chez les élèves candidats au bac 2011. Le retard accumulé et l'irrégularité des cours donnent à penser que le temps perdu risque de peser sur l'issue de l'année scolaire. Comme on le sait, la reprise des cours ne s'est pas déroulée comme le souhaitait le ministère de tutelle, les élèves et les parents. En effet, les enseignants ont choisi le jour de reprise des classes préparatoires, des écoles primaires et des classes du baccalauréat pour déclencher leur mobilisation et bloquer les cours. Ils ont été imités les jours suivants par le reste de leurs collègues puis par les professeurs universitaires. Cette mobilisation a été accompagnée par la confusion provoquée par les attaques sauvages de groupes de délinquants qui ont davantage ralenti la machine. Des enseignants du bac ont affirmé que les deux semaines d'arrêt des cours en raison des événements qui ont précédé et suivi la chute de Ben Ali, ne constituent pas un handicap et il est possible de rattraper le retard. Mais aucune perturbation n'était dorénavant tolérée car on a atteint le seuil permis. Or, que se passe-t-il ? Inquiétude Dans des lycées de la capitale et du Grand-Tunis, la reprise réelle n'est pas vraiment d'actualité. A l'exception du lycée pilote de l'Ariana où les cours ont atteint leur rythme de croisière, les autres établissements de l'enseignement secondaire font du surplace. L'inquiétude s'installe parmi les candidats au bac, ainsi que leurs parents quant à l'issue de cette année scolaire. Inquiétude d'autant plus pesante que les élèves apprécient mal que leurs professeurs adoptent une méthode accélérée. «Oui, j'ai l'impression que nos professeurs optent pour des cours intensifs sans doute pour avancer plus vite et boucler le programme dans les délais. Je ne sais pas si la méthode est la plus indiquée, mais je la trouve un peu trop risquée pour nous. On va suivre, mais il faudra bucher dur pour être à jour», souligne Yassin M. , candidat au bac info. Constat : la fermeture des lycées pendant deux semaines et les perturbations qui n'ont pas cessé depuis plus d'un mois ont forcé les élèves à trouver une solution d'appoint. Ainsi, la confusion a fait exploser la bourse des cours de soutien. «Il faut dire qu'on s'est pris plus tôt. On s'est déjà arrangé avant le 24 janvier pour prendre l'attache de deux ou trois professeurs», réplique Achraf, candidat au bac sciences. Dans la rue Ceci dit et tout en réclamant le maintien des vacances de printemps, indispensables pour les révisions, les lycéens espèrent «obtenir une information officielle sur le sujet. Ils demandent à savoir si le calendrier des examens du bac est maintenu tel quel ou si les perturbations des cours et le retard constaté au programme aboutiraient au report des examens. On veut des réponses». Certains parmi les lycéens que nous avons rencontrés au Lycée Ibn Abi Dhiaf à la Manouba et au Lycée de la rue de Russie craignent même «une année blanche». Rappelons que le calendrier officiel des examens du bac 2011 tel qu'il a été annoncé en septembre dernier prévoit une session principale les 9, 10, 13, 14, 15, 16 juin 2011 (Résultats le 26 juin 2011), et une session de contrôle les 28, 29, 30 juin, 1er juillet 2011 (Résultats le 9 juillet 2011). Ce calendrier serait-il modifié compte tenu des perturbations qui n'ont pas l'air de disparaître. Les examens du Bac seraient-ils décalés ? Les vacances de quatre jours de ce mois seront-ils tout bonnement accordées après ces perturbations? Les vacances de printemps seront - elles annulées, réduites ou maintenues? Hier, les lycéens sont descendus dans la rue pour faire entendre leur inquiétude. Ils attendent des réponses. A ce propos, M. Taïeb Baccouche pourra lever les équivoques et tranquilliser les élèves et les familles. Il a annoncé que des concertations sont menées pour trouver une sortie. Où en sont les pourparlers? En ce moment, tout le monde, et pas seulement le milieu de d'éducation, a besoin d'information. Le silence nourrit la rumeur et la rumeur est l'ennemi du politique !