• L'augmentation des intrants et les matières premières ont contribué à augmenter le coût de production, ce qui a mis dans l'embarras plus d'un agriculteur • Le secteur agricole fait face à des défis extérieurs consistant en la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles aussi bien sur le plan bilatéral avec l'Union européenne que sur le plan multilatéral Les agriculteurs et les pêcheurs tunisiens ont réalisé au cours des dernières années certaines performances qui ont permis d'approvisionner, de façon régulière, le marché local et d'exporter de grandes quantités vers les marchés extérieurs. Même pendant les événements vécus récemment par la Tunisie, les producteurs ont continué leur travail avec la même motivation pour mettre à la disposition des consommateurs des quantités de fruits et légumes. Le souci était de réaliser l'autosuffisance dans certains produits comme les pommes de terre, le blé dur et les viandes rouges en vue de réduire les quantités importées payées en devises. Mais les performances réalisées ne doivent pas cacher les difficultés persistantes que connaît l'agriculture tunisienne composée en grande partie de petits agriculteurs. Le morcellement des terres constitue l'un des problèmes qui empêchent d'augmenter la production. De plus, les périodes de sécheresse ont mis à rude épreuve la production agricole dont plusieurs parcelles dépendent des pluies. L'augmentation des intrants et les matières premières ont contribué, de leur côté, à augmenter le coût de production, ce qui a mis dans l'embarras plus d'un agriculteur, incapable de rembourser ses crédits dans les délais. Durant des années, l'approvisionnement du marché s'est caractérisé par la diversification avec des prix en fluctuations, parfois inabordables. Petite taille des exploitations Cependant, l'évaluation effectuée a montré que les relations entre les secteurs de la production, de la transformation et de l'exportation ne sont pas solides. Le taux d'exploitation de certaines zones irriguées est également faible. Il s'est avéré, par ailleurs, que les méthodes de distribution et de commercialisation des produits agricoles ne se sont pas développées d'une façon adéquate. Il convient de reconnaître que le secteur agricole tunisien demeure vulnérable dans la mesure où près de 93% des parcelles dépendent des conditions climatiques. Une sécheresse prolongée peut avoir des conséquences fâcheuses sur la production. En plus de l'éparpillement de la propriété et de la petite taille des exploitations, le secteur se caractérise par un taux faible d'adhésion des agriculteurs aux structures professionnelles. Ces derniers ne semblent pas très convaincus des activités menées par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche et par les autres groupements interprofessionnels pour défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. Le secteur agricole fait face aussi à des défis extérieurs consistant, entre autres, en la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles aussi bien sur le plan bilatéral avec l'Union européenne que sur le plan multilatéral. D'où la rude concurrence sur les marchés internationaux. Plusieurs pays concurrencent la Tunisie en commercialisant de l'huile d'olive, des produits biologiques et des dattes de qualité à des prix abordables. Certains pays achètent de l'huile d'olive tunisienne en vrac pour la mettre en bouteille et la vendre sous sa marque ! Il est donc nécessaire d'épurer la situation foncière des terres agricoles pour pouvoir augmenter la production. Les avantages et les incitations doivent être maintenus, voire renforcés pour attirer les investisseurs tunisiens ou étrangers et leur permettre de réaliser de nouveaux projets agricoles. De nombreux agriculteurs ne donnent pas assez d'importance à l'assurance qui est pourtant un élément de taille dans ce secteur. Une campagne de sensibilisation de grande envergure pourrait avoir des résultats probants. Encore faut-il que les structures professionnelles soient mises à niveau pour qu'elle s'acquittent convenablement de leur mission avec l'efficacité requise. Le secteur a besoin de financements importants pour développer les nouvelles technologies de la production et les recherches afin de les mettre à la disposition des agriculteurs dans toutes les régions..