D'après une étude réalisée par l'agence digitale du Groupe Impact " eMedia ", le monde digital à participé fortement dans la diffusion des informations qui ont mené vers la révolution tunisienne. Appelée " la révolution digitale tunisienne " et à partir des premières manifestations, tous les Tunisiens, à travers toute la République se sont tournés vers le Net pour suivre la première étincelle du 17 décembre dernier, qui avait donné lieu à toute une révolte. Faute de mieux et par manque d'informations suffisantes sur les chaînes de télévision, de radio ou même par le biais d'articles de presse, relatant avec fidélité des détails fiables et actuels et vu le contrôle exercé sur les médias officiels, les Tunisiens n'avaient qu'une seule alternative, se tourner vers les technologies digitales. L'enquête a montré que la rapidité des événements et la soif de s'informer manifestée par les Tunisiens sur tout le territoire les ont tous transformés en journalistes. Ils partagent des séquences vidéo, s'envoient des commentaires et des photos prises dans les rues tunisiennes et diffusent une des nouvelles sans aucune limite. Des réseaux sociaux qui leur ont permis d'être rapides, réactifs et parfois même très efficace. Il a été constaté également que le Tunisien a su, à travers ces supports, assumer complètement des opinions sans crainte aucune. On dirait même que " les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour s'informer ". A l'opposé, les informations diffusées par les chaînes de télévision et le reste des médias sont restées " truquées ", pour " détournement de l'opinion publique ". Ainsi, le monde digital a gagné indéniablement la confiance de ses utilisateurs. Les réseaux sociaux, quel génie Le public tunisien a vite compris que rapporter des faits était nettement plus facile que de les retoucher. Il s'est alors improvisé reporter, voire journaliste de l'instant. Appareil photo, téléphone " supportant la technologie " EDGE/3G ", le Tunisien a eu le bon réflexe d'envoyer rapidement ce qu'il voyait, ce qu'il entendait ou ce qu'il jugeait utile pour faire avancer le mouvement collectif. Des sites comme " Justin.TV " et " Qik.com " proposent de faire des diffusions en direct d'interventions policières violentes et même choquantes que les internautes tunisiens ou autres pouvaient suivre instantanément. Pour ce qui est des supports utilisés, l'enquête parle du mobile qui a été le premier support utilisé pour filmer ou prendre des photos. Le téléphone portable a par la suite permis la diffusion de l'information sur certaines pages ou groupes du réseau social " Facebook ". Les commentaires, les réactions, les photos et les vidéos étaient partagés par des centaines de milliers de personnes. " Même les méthodes de pression de l'ancien régime exercées par l'Agence tunisienne de l'Internet, à savoir censure, piratage de comptes… comme en témoigne Joe Sullivan, le responsable du département sécurité chez Facebook http://tinyurl.com/fbhacktn, n'ont pas réussi à freiner les internautes à créer et partager du contenu ", retient cette enquête. L'autre réseau social qui a également contribué à la révolution a été " Twitter ", qui permettait une plus large diffusion, puisqu'il suffisait de s'inscrire pour pouvoir suivre toutes les informations envoyées par n'importe quel internaute, contrairement à " Facebook ", où le contenu partagé par les internautes n'est visible que par leurs amis. Les Tunisiens ont commencé à s'intéresser au réseau dès l'éclatement des événements à Sidi Bouzid et le phénomène s'est largement amplifié au fil des mois; plus de 1.000 Tunisiens y sont maintenant actifs. Ils ont " créé un sujet de discussion "hashtag" avec lequel toute personne possédant un compte " twitter " ou pas dans le monde pouvait suivre en temps réel le flux d'informations. Un " hashtag " qui s'appelle " #Sidibouzid ". D'autres hashtag ont vu le jour également mais " #Sidibouzid " est resté le plus important, ce qui lui a permis de prendre une place dans les "trending topics" (les sujets les plus chauds du jour dans le monde sur Twitter.com). Un lien qui a également permis à plusieurs médias étrangers de suivre la révolution tunisienne.