Indépendamment des économies d'eau, il y a l'aspect amortissement qui prévaut et dont on doit tenir compte. S'ils avaient subi une contre-performance, nos joueurs auraient peut-être soulevé le problème. Mais comme ils ont réussi à promener leurs adversaires de long en large, avec une victoire à la clé, ils n'ont rien dit. Mieux que cela, le personnel d'encadrement, lui aussi, n'a soufflé mot. Cela suppose que tout s'est déroulé dans les meilleures conditions et qu'il faudrait tirer les conséquences de ces rencontres jouées sur un terrain au gazon artificiel de nouvelle génération. Il nous semble qu'il faut bel et bien se rendre à l'évidence, et être convaincu qu'étant donné les problèmes que pose l'état des terrains "gazonnés" un peu partout, c'est bel et bien le moment de se tourner vers le «gazon artificiel» de nouvelle génération. Reconnu par la Fifa, le gazon artificiel de nouvelle génération est progressivement adopté de par le monde. Il offre une qualité de jeu de très bonne facture. Il permet d'économiser l'eau, alors que les frais et la facilité d'entretien sont réellement perceptibles. Nous avons bien relevé, contre le Sénégal, que le jeu était juste, que la précision des passes était très acceptable, que la balle, en fin de compte, principal enjeu était parfaitement contrôlable, qu'il y avait moins de "glissades" incontrôlées, que les tacles étaient possibles tout autant que les autres gestes techniques. Que reste-t-il? Rappelons que le président de la Fifa, J. Blatter, s'est clairement déclaré en faveur de la pelouse artificielle, affirmant que c'était "l'avenir du football. Dans la plupart des pays du monde, on ne jouera plus dans quelques années que sur terrain artificiel, utilisable 24 heures sur 24 et sept jours sur sept". Selon Blatter, «la pelouse artificielle a été introduite pour pouvoir remplacer la pelouse naturelle dans tous les pays où on ne peut pas toujours jouer sur les terrains naturels pour des raisons climatiques». Avec la... future "guerre de l'eau" que connaîtront les futures générations (eh oui!), il y a de quoi se poser bien des questions, car sans se laisser aller au-devant des pires supputations, nous avons bel et bien besoin de poser ce dossier sur la table. En effet, indépendamment des économies d'eau, il y a l'aspect amortissement qui prévaut et dont on doit tenir compte. Des études très sérieuses ont été élaborées dans les grands pays de football, et les services concernés n'ont qu'à les consulter pour mettre en place la politique à suivre. Nous savons que beaucoup de pays ont déjà adopté le turf et que nos équipes ont joué dessus en matches officiels. Nous possédons quelques terrains de ce genre. A-t-on enquêté et tiré des conclusions (au sens large et sérieux du terme) à la suite de l'option prise décidant leur mise en place ? Il ne s'agit certes pas de généraliser à outrance, mais de l'adopter là où on ne se sent pas capable de gérer comme il se doit un terrain en gazon naturel avec ce qu'il incombe d'engagements et d'installations parallèles. En effet, toute installation en gazon naturel suppose la mise en place d'un, sinon deux terrains annexes et d'une gazonnière. Dans le cas contraire, nous finirons, quelques semaines après l'inauguration, par avoir à évoluer sur des...terrains en terre battue boursoufflés et pleins de crevasses. Et s'il est permis de rêver, pourquoi ne pas lancer chez nous la fabrication de ce genre de turf?